économie et numérique

Les six méthodes qui permettent de monétiser ses podcasts

Comment monétiser ses podcasts ? Les lecteurs de Visionary Marketing le savent, le podcast est en plein essor, et nous les remercions, car tous les mois ce sont jusque 2 500 fichiers sons qui sont téléchargés sur notre chaîne. Depuis vingt ans que nous en faisons, nous n’avions jamais connu un tel engouement au point que, pendant longtemps, je considérais le podcast comme la décoration multimédia qui valorise un texte. Et aujourd’hui, c’est l’inverse, le texte vient habiller le podcast et le magnifier. Mais ce n’est pas tout. Si faire des podcasts est bon pour nos égos de bloggers, comment diable les monétiser ? Est-ce facile ? Quelles sont les méthodes les plus efficaces ? J’ai sauté sur la proposition d’Eyrolles d’interviewer Noémie Gmür, autrice, réalisatrice, consultante et aussi formatrice en podcast afin de lui demander de me commenter ses méthodes de monétisation de podcasts à l’occasion de la sortie imminente (7 octobre 2021) de son livre joliment intitulé « l’Art du podcast« . Et comme il se doit, cette interview se retrouve bien entendu en podcast sur la chaîne de baladodiffusion de Visionary Marketing

6 méthodes pour monétiser ses podcasts

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Noémie Gmür, autrice de « L’Art du Podcast » chez Eyrolles nous a dévoilé six méthodes pour monétiser ses podcasts

Les six méthodes présentées par Noémie Gmür pour monétiser ses podcasts sont :

  1. la sponsorisation (elle-même composée du spot publicitaire, du host-read et de l’affiliation
  2. Le financement participatif
  3. La vente de produits dérivés
  4. Les événementiels
  5. La collaboration avec des structures

Nous vous présentons chacune de ces méthodes ci-après.

Méthode n°1 pour monétiser ses podcasts : la sponsorisation

Dans cette partie, Noémie décline pour nous 3 formes de sponsorisation possibles :

  • Le spot publicitaire : 
6 méthodes pour monétiser ses podcasts
L’art du podcast chez Eyrolles est en précommande à compter du 07/10

Il s’agit d’un contenu qui va être produit par une marque, qui va être déjà enregistré, et qu’on insère dans le podcast, soit de manière automatique, soit à la main. Ça s’apparente à la publicité qu’on va voir sur YouTube, avant la vidéo, au milieu ou à la fin (pré-roll, mid-roll ou post-roll), précise Noémie.

C’est la manière la plus simple de monétiser ses podcasts, mais c’est aussi celle qui permet de dégager le moins de revenus puisque tout est déjà fait, et que le prix va être défini en fonction de l’audience.

Plus on a d’audience plus, théoriquement, on va toucher de personnes, et plus on va pouvoir dégager un revenu puisque le prix est calculé en fonction du coût par mille : par exemple, 20 ou 30 euros pour 1.000 auditeurs.  Plus on aura d’auditeurs, plus on va dégager de revenus. Mais c’est un revenu qui peut aussi être assez aléatoire, car des marques peuvent décider de sponsoriser le podcast un mois, mais pas le mois suivant, souligne-t-elle

  • Le host-read* : 

Le créateur ou la créatrice du podcast va porter le message et l’intégrer directement dans son podcast. Par exemple dans le podcast « À bientôt de te revoir », Sophie Marie Larrouy a pour habitude d’offrir des cadeaux aux spectateurs, car elle enregistre en live. Elle offre souvent des gâteaux, ses sponsors sont donc souvent des marques de gâteaux. Elle va expliquer pourquoi elle choisit ce sponsor et présenter le produit et les intérêts qu’il peut y avoir pour les auditeurs. Comme le contenu est co-créé, potentiellement le coût va être un peu plus élevé. Cette méthode peut être plus intéressante, mais est toujours liée à l’audience.

[*NDLR prononcer « Aust raid » (ou « lu par l’animateur » (du programme)]

monétiser ses podcasts
Le podcast « à bientôt de te revoir » de Sophie Marie Larrouy
  • L’affiliation : 

L’affiliation existe depuis très longtemps dans le web marketing. Elle existe pour les podcasts, mais est un peu plus rare. Il s’agit de liens qu’on va partager soit sur le site, soit dans la description de l’épisode. La rémunération se fait toujours au clic. Cela demande à ce que des visiteurs aillent sur le site Internet, ce qui n’est pas toujours le cas.

Méthode n°2 pour monétiser : le financement participatif

Dans cette méthode, on va demander à être financé directement par les auditeurs et auditrices, qui vont soutenir le projet, soit de manière régulière, en versant par exemple tous les mois 1, 2, 3, 4, 10, 20, 30 euros pour soutenir le projet et en contrepartie, bénéficier de contenus en exclusivité, ou pouvoir écouter l’épisode suivant quelques jours avant sa sortie. Il peut aussi y avoir un financement plus ponctuel, pour préparer une saison par exemple, et on explique que pour que cette saison puisse vivre, il faut X euros. La campagne de levée de fonds sera plus courte, mais plus intensive en termes de communication.

monétiser ses podcasts
Le livre de Noémie Gmür l’Art du Podcast est en précommande dès le 7 octobre 2021

Le concept de financement participatif est génial, mais il ne faut pas sous-estimer le temps que cela demande, souligne Noémie

Méthode n°3 pour la monétisation de ses podcasts : la vente de produits dérivés

La vente de produits dérivés a commencé avec des stickers ou des mugs, des goodies, qui sont à la fois une manière de promouvoir un podcast et aussi, pour les personnes qui l’écoutent, une manière de l’arborer fièrement, de faire partie d’une communauté.

En France, Binge Audio a beaucoup développé cela avec le lancement, par exemple, de jeux déclinés dans un podcast, comme ils ont fait avec le Tchip. Cela se développe aussi énormément aux États-Unis, où l’on voit des tee-shirts à l’effigie des podcasteurs et podcasteuses, avec parfois des phrases extraites du podcast. Certains ont même lancé une marque de chaussures liée à leur podcast, souligne Noémie. La France suivra-t-elle la même évolution ?

Il est en tous cas intéressant pour Noémie de voir que les créateurs et créatrices de contenus podcasts deviennent des sortes d’influenceurs, et peuvent porter et créer des produits

Méthode n°4 pour monétiser ses podcasts : les événements

Fréquence Moderne utilise beaucoup cette méthode, avec son podcast « Deux heures de perdues ». Il peut s’agir d’un enregistrement en live durant lequel les personnes vont pouvoir voir en vrai les podcasteurs et podcasteuses, et interagir. Cela devient un spectacle, le podcast peut être aussi l’esquisse d’un one man show. Plein de choses peuvent se développer, et permettre de créer un nouveau lien avec la communauté. D’autres vont créer des apéros où ils vont se rencontrer. Il y a toute une dimension communautaire autour du podcast et qui peut s’étirer et créer des moments aussi dans la vraie vie.

Méthode n°5 pour monétiser ses podcasts : vendre votre savoir-faire

Le podcasteur ou la podcasteuse met son savoir-faire, technique ou éditorial, au service d’autres entités. Il produit en marque blanche un podcast pour une marque, une association, une organisation. Selon le contrat, le montage-mixage peut être réalisé, envoyé au client, qui s’occupe de le diffuser, ou alors le podcasteur s’occupe de tout.

La formation aussi se développe énormément en ce moment : comment faire un podcast ? Comment le diffuser ? Comment l’héberger ? Quelle stratégie mettre en place ? Pour se lancer dans la formation, Noémie souligne néanmoins qu’il ne faut pas oublier les capacités à transmettre son savoir-faire, donc se former soi-même sur ces points-là.

Le savoir-faire porte aussi sur la rédaction de contenu qui peut être sous format de brand content : vendre ses compétences à des marques, via l’écriture d’articles ou de newsletters.  » On a développé un savoir-faire, soit dans le podcast, soit dans le sujet de son podcast, et on propose ses compétences pour vendre un peu de notre jus de cerveau « , souligne Noémie.


Monétiser ses podcasts
Modern Selling : exemple de podcasts dans un livre blanc réalisé par Visionary Marketing

De plus en plus de médias développent par ailleurs des articles qui sont lus. Ça existe depuis un moment, mais ça se développe de plus en plus, et énormément aux États-Unis. On n’a plus le temps qu’on veut consacrer à lire. C’est très utile aussi pour toutes les personnes dyslexiques ou malvoyantes, ou qui ont des troubles de l’attention. Il n’est pas forcément évident de lire un long article et cela peut être aussi une manière d’être un peu plus inclusif dans cette approche.

Sixième et dernière forme de monétisation : la collaboration avec des structures

Il s’agit de la collaboration avec des structures comme les studios ou les radios, par exemple. Arte Radio a été le premier studio à s’être développé, souligne Noémie. Depuis 2017, des studios de podcasts professionnels se sont lancés comme Binge Audio, Yellow Media, Nouvelles Écoutes, etc.

Pour créer les contenus, ces studios ont des journalistes en interne, mais ont aussi besoin d’externaliser, souvent sur le modèle de la pige, auprès de personnes qui vont proposer des sujets et ensuite faire les enregistrements et le prémontage. C’est une manière de dégager un revenu. Ça demande aussi de savoir proposer un sujet, trouver la bonne personne à contacter, etc.

Les radios proposent cela également. Radio France, qui n’est pas forcément la plus accessible et fait un peu peur parce que c’est une grosse maison, s’ouvre de plus en plus aux podcasts. Les radios associatives sont très ouvertes sur le fait d’avoir des personnes qui intègrent leurs locaux et enregistrent, souligne Noémie. Ça peut être une très bonne manière de se former ou de collaborer. Certaines proposent un véritable accompagnement, sur le plan éditorial, mais aussi technique. C’est une approche très intéressante pour pouvoir faire ses premiers pas, et ne pas sauter dans la fosse aux lions tout de suite et sans filet, souligne-t-elle.

On peut enregistrer un peu partout, mais un enregistrement de qualité nécessite de remplir certaines cases

Et plus le podcast se professionnalise, plus notre oreille s’habitue aussi à un son de qualité. On ne peut plus poser un téléphone sur une table et faire un podcast, ou en tous cas plus sur le long terme, conclut Noémie.

Isabelle Lefaucheur

Isabelle est consultante en organisation et suivi des projets chez Visionary Marketing. Elle a une expérience de 15 années dans le web marketing à la co-direction de la Web Agency Medianet (créée en 1998, et spécialisée dans la création et l'hébergement de sites internet orientés Tourisme). Elle a rejoint Visionary Marketing au début de 2016. https://www.linkedin.com/in/isabelle-lefaucheur-42523346/ More »

2 commentaires

    1. Merci pour votre commentaire. Dans un sens vous avez raison, les modes s’enchaînent. Je ne parlerai même pas de Metaverse.
      D’un autre, nous faisons des podcasts depuis plus de 20 ans et attendions patiemment leur décollage depuis tout ce temps.
      C’est pour cela d’ailleurs que vous en avez près de 400 sur Visionary Marketing, tant nous avions pris de l’avance.
      Plus que de sauter sur les tendances, je pense qu’il faut les anticiper pour être là quand elles éclosent.
      Je vous encourage à lire le billet sur le fait technique et vous verrez que le temps long est un phénomène récurrent dans la technologie et l’innovation.
      https://visionarymarketing.com/fr/2021/09/decrypter-les-innovations/

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