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Internet à la carte : la fin de l’Internet tel que nous le connaissons ?

Internet à la carte, cela vous interpelle-t-il ? L’Internet libre et ouvert appartient-il au passé? Quand j’ai demandé à Benedetta d’écrire un article sur la neutralité du Net, je pensais surtout au risque d’un Internet à deux vitesses. Ce qu’elle a découvert lors de la recherche sur le sujet est que très peu de gens se souciaient de cela.

C’est comme si personne ne se préoccupait de son propre droit à la liberté d’expression et à la libre entreprise. Voilà du nouveau avec cette révélation du Wall Street Journal du 22 juillet 2018, une autre sorte de menace, où Internet est directement manipulé par des gouvernements autoritaires afin de montrer, ou plutôt cacher, certains sites Web pour transformer le réseau libre que nous connaissons et aimons en une sorte d’Internet à la carte.

Une bien plus grande menace que tout ce que nous avions jamais imaginé jusqu’alors.

Internet à la carte
le WSJ nous alerte sur la possibilité d’un Internet à la carte conçu par des dictateurs

Dans une certaine mesure, ce que nous observons dans certains pays du Moyen-Orient et notamment en Égypte, où 500 sites Web ont déjà été bloqués, n’est pas vraiment nouveau. La Chine a interdit Facebook il y a près de 10 ans et croyez-le ou non, peu de voix se sont faites entendre pour souligner le fait que le plus grand pays habité du monde était en train de limiter la liberté de l’Internet libre et la liberté d’expression tout court. Au lieu de cela, nous entendons des chants de louange pour les nouveaux mastodontes de l’Internet chinois alors qu’en fait toutes ces entreprises Internet sont contrôlées par un gouvernement de plus en plus puissant et ont pu se développer à cause des mesures prises pour étouffer la concurrence dans le pays et notamment des entreprises américaines (ajoutons-ici que la Chine n’est pas seule).

WSJ nous met en garde contre un Internet à la carte conçu par des dictateurs

L’ironie est, comme l’a très justement souligné Sir Tim Berners-Lee il n’y a pas si longtemps, que ces sociétés Internet américaines – même si nous les aimons – pourraient aussi menacer l’Internet libre et certainement l’innovation ouverte. Pas parce qu’elles sont «méchantes», mais parce qu’elles font maintenant partie d’un monopole de fait. Des voix se font entendre ici et là pour démanteler Google et d’autres entreprises qui ont fait d’Internet ce qu’il est aujourd’hui, sans parler de Facebook.

Un Internet à la carte signifie la fin de l’Internet tel que nous le connaissons

En résumé, trois dangers majeurs entourent la préservation – sans parler de la poursuite du développement – de l’Internet libre: l’un est l’oligopole qui concentre une si grande partie de la puissance de l’Internet entre les mains de quelques entreprises et qui est combattu – un peu maladroitement la plupart du temps – par l’Union européenne. Une deuxième menace est constituée par l’Internet à deux vitesses préconisé par certains, notamment aux Etats-Unis mais aussi en Europe (promettant ainsi un « Internet plus rapide », ce qui est un moyen de ralentir l’autoroute de l’information que nous avons appris à aimer et sur laquelle nous avons construit tant de choses au fil des ans). Un troisième, probablement le plus inquiétant, est celui de la censure comme montré dans le billet de WSJ qui suit. Il est vraiment grand temps que les Européens – et les citoyens du monde entier – se réveillent et lisent l’article de Benedetta si nous ne voulons pas qu’on nous impose cet Internet à la carte parce qu’un Internet à la carte signale la fin de l’Internet.

Dans tout le Moyen-Orient, on ceint le Web d’un mur protecteur  – un article du WSJ

« Les gouvernements autoritaires se tournent vers des technologies facilement accessibles pour mettre en place des systèmes sophistiqués de blocage des sites Web et de surveillance du trafic

LE CAIRE – En Égypte, les sites Internet du Huffington Post et de Human Rights Watch ne sont plus accessibles à la plupart des internautes. Le gouvernement turc bloque plus de 100 000 sites, y compris Wikipédia. En Arabie Saoudite, une série de sites liés aux rivaux du Qatar et de l’Iran sont interdits: « Je me suis dit ‘Bienvenue en Chine' », a déclaré un banquier du Caire, en pensant à sa tentative d’accéder à Mada Masr le journal indépendant qui est bloqué depuis juin 2017. Il a demandé que son nom ne soit pas divulgué par crainte de représailles gouvernementales. Ces dernières semaines, le Parlement égyptien a décidé de renforcer la censure en ligne, avec notamment une loi votée lundi qui donne au gouvernement le droit de bloquer les utilisateurs des médias sociaux et les comptes qui se livrent à l’une ou l’autre des violations définies avec des termes aussi vagues que «l’incitation à enfreindre la loi».

Les gouvernements autoritaires du Moyen-Orient suivent de plus en plus la méthode chinoise de censure en ligne, empêchant ainsi les citoyens d’accéder à des sites Web connus, souvent en ayant recours aux technologies occidentales. La Chine a interdit Facebook depuis 2009, deux ans avant que les médias sociaux jouent un rôle déterminant dans les soulèvements du Printemps arabe. Par conséquent, le surf sur Internet est souvent plus restreint que pour les Occidentaux. Le Caire, par exemple, a plus que doublé le nombre de sites Web qu’il bloque à environ 500 l’année dernière, selon des observateurs. Et Internet peut différer considérablement d’un endroit à l’autre, en fonction des priorités et des personnes au pouvoir ».

Source: Throughout Middle East, the Web Is Being Walled Off – WSJ

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

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