Big Data ou Big Bulle ?
Du secteur de l’assurance à la maintenance prédictive dans l’industrie, en passant par l’analyse de sentiments sur les médias sociaux, les Big Data sont partout. Et voilà que Michel-Edouard Leclerc jette un pavé dans la marre en déclarant dans les colonnes de l’Usine Digitale : « Le big data est une bulle qui, quand elle va exploser, fera des dégâts considérables. » Leclerc est un des acteurs les plus innovantsL'innovation va de la compréhension (intuitive ou non) du comportement de l’acheteur à la capacité d’adaptation à l'environnement et les plus en pointe sur les nouveaux modes de commerce. L’héritier de l’épicier de Landerneau est en effet toujours là pour innover, mais cette fois-ci, le voici qui renâcle et qui crache dans la soupe. Alors, faut-il brûler les Big Data ? En annonçant un plan d’1 milliard d’euros pour la digitalisation de Leclerc et en passant à côté des Big Data, MEL fait-il fausse route ou au contraire est-il un visionnaire de la technologie ? Répondons au mieux de connaissances, et sur la base du travail effectué dans ce domaine depuis maintenant 3 ans.
Big Data ou Big Bulle, telle est la question
Le ciel s’assombrit au-dessus des Big Data. Les observateurs attentifs auront déjà remarqué des signes avant-coureurs : Gartner qui retire les Big Data de son hype cycle des technologies émergentes, par exemple.
Le motif ? Les Big Data seraient déjà du business as usual, c’est dans leurs composantes qu’il faut désormais chercher de nouvelles tendances, comme dans l’analytique prédictive, par exemple.
Et voici que dans l’un des secteurs phares de l’« économie normale », la grande distribution, Michel-Edouard Leclerc explique que les Big Data ne sont pas encore vraiment mûres.
Alors, les Big Data : déjà dépassées ou pas encore réellement opérationnelles ?

A chaque époque, sa technologie phare, ses évangélistes forcenés, ses détracteurs acharnés, et (les plus dangereux) la foule immense des suiveurs qui se rangent derrière ceux qui crient le plus fort. Dans la phrase ci-dessus, remplacez « Big Data » par « Cloud », « Digital » ou « Internet mobile », et vous retrouverez des interrogations qui ont parsemé l’histoire récente.
Pourtant, l’apparition d’un doute de ce type est intéressante, et il faut l’analyser. Il nous semble que le doute a tendance à survenir à un moment où une technologie encore émergente est en train, non pas de se banaliser, mais d’atteindre un niveau supérieur sous l’effet de l’apparition d’une autre technologie émergente.

Ainsi, alors même que les Big Data font aujourd’hui moins rêver, les technologies de l’Internet des objets sont en plein essor, comme en témoignent les premiers usages recensés dans le récent livre blancLe livre blanc (ou whitepaper ou position paper) est un des piliers d’une stratégie de content marketing B2B. Il est la preuve de votre expertise. de l’EBG. En démultipliant les quantités et les natures de données collectées, les objets connectés vont permettre aux Big Data de donner leur pleine puissance.
Autrement dit, si les Big Data sont une bulle, elle n’est pas en train d’éclater, mais en train de s’élever vers son plein potentiel. En rejoignant les anciennes stars déjà citées (cloud, digitalDéfinition marketing digital, un terme utilisé en permanence et pourtant bien mal compris car mal défini, Internet mobile) et en se combinant avec l’étoile montante qu’est l’Internet des objets, la « bulle » des Big Data nous réserve encore bien des surprises.
« Le big data est une bulle qui, quand elle va exploser, fera des dégâts considérables », prévient Michel-Edouard Leclerc
L’Usine Digitale – En avril 2015, vous avez annoncé un investissement d’un milliard d’euros sur trois ans, qui sera partiellement consacré à la transformation digitale des centres E.Leclerc. Comment allez-vous répartir ces financements ? Michel-Edouard Leclerc – Nous allons investir la moitié de ces fonds dans la logistique. C’est le nerf de la guerre ! Le développement du multicanal a un impact énorme sur notre organisation. Nous développons le drive depuis 2007 (en janvier 2014, notre réseau comptait plus de 440 Leclerc Drive, ils seront 600 d’ici un an). Pour rester compétitifs, nous ne vendons pas à la clientèleLe persona B2B permet de définir qui sont vos acheteurs cibles. de nos points retrait des produits qui passent par nos supermarchés : il serait absurde de déballer la marchandise et de la mettre en rayon pour la remballer une heure plus tard. Nos adhérents d’Alsace ont par exemple investi 30 millions en ingénierie pour construire un système de reconnaissance de 16 000 références de produits, puis de tri et de reconditionnement selon le canal final de distribution.