Tendances IT 2021 : vers un automne de l’intelligence artificielle ?
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Quelles sont les tendances IT en 2021 ? Faire des prévisions technologiques n’est jamais simple (il n’y a qu’à relire cet exemple ici avec de belles prédictions — streaming — et des plantages mémorables — Facebook). Probablement encore moins dans les périodes troublées comme celle que nous vivons aujourd’hui. Alain Lefebvre n’hésite pas quant à lui à faire des prévisions à contre-courant, et fait encore plus rare, à les comparer après coup avec la réalité du terrain. Alain animera un webinaire pour le compte de REDSEN consulting [transparence, REDSEN est notre client], le 28 janvier 2021 à 9h00) pour nous expliquer sa vision d’où va l’IT en 2021.
Tendances IT 2021 : Nous sommes entrés dans l’automne de l’IA (webinaire 28/01/21)
Il est tentant de regarder ce qui se passe au moment où on écrit et de tracer une ligne droite et croire que les micro changements que l’on observe seront éternels. Or, rien n’est probablement plus faux.
L’Internet regorge de fausses prévisions qui vous annoncent de manière péremptoire ce qui s’est déjà passé. Par pudeur, on ne mettra pas de lien sur la
phrase précédente.
Tendances 2021: la réalité virtuelle va (enfin, si, si …) décoller
Sans parler de la sempiternelle prévision sur le développement de la réalité virtuelle (la même depuis 1995). les prévisionistes qui se lancent dans des
annonces à contre-courant sont plus rares. Notamment sur l’IT qui est un domaine changeant et peu propice à la prédiction.
Déclarer, par exemple, que la voiture autonome n’est pas pour tout de suite il y a 5 ans, alors que la terre entière s’émerveillait de cette prouesse technologique était courageux. De même pour prédire l’entrée de l’IA dans un nouvel hiver. D’ailleurs, les deux sujets sont sûrement liés nous expliquait The Economist au mois de juin dernier.
Mais revenons justement à l’IA, car celle-ci est au cœur de nos préoccupations depuis de nombreuses années (j’ai débuté ma carrière de maître d’ouvrage avec un système expert des années 1980 et ce n’était pas beau à voir), et nous attirons l’attention des lecteurs depuis 3 bonnes années sur le fait qu’on raconte un peu n’importe quoi sur ce sujet.
Tendances IT 2021 : l’IA est-elle en train d’entrer dans un nouvel hiver ?
Ce courage donc de confronter les prévisions à la réalité, c’est bien celui d’Alain Lefebvre, auteur d’un billet sur le blog de REDSEN consulting sur les tendances de l’IT. Parmi ses prévisions, il y avait justement le retour de l’hiver de l’IA, à un moment où le bingo buzzword (cf. cette newsletter) sur ce sujet ne ralentit guère.
Dans son analyse, outre le fait qu’il compare vraiment ses prévisions antérieures à la réalité de ce qui s’est passé, il n’hésite pas à faire des annonces à rebrousse-poils et à nous prédire un plateau de l’IT (en bien des points, il est déjà parmi nous, selon lui).
Quant à l’IA, elle n’échappe pas au plateau de l’IT, même si Alain ne la voit pas entrer à nouveau dans un hiver d’oubli et de dénigrement, mais plutôt d’un automne de l’IA, un sujet qui sera au centre de son webinaire du 28 janvier 2021 à 9h00 (vismktg.info/plateau).
Il fait remarquer en effet que « l’enthousiasme débridé des médias pour les exploits du machine learning s’est notablement calmé »
Les prévisions stratégiques de Gartner concernant l’IA en 2021
Que dit le grand oracle Gartner sur ce sujet ? Pour le savoir je suis allé voir les hypothèses stratégiques de l’analyste mi 2020 et voici leurs prévisions. Nous pourrons toujours les comparer à celles d’Alain le 28 :
Hypothèses de planification stratégique de Gartner (mars 2020)
- Jusqu’en 2022, seuls 15 % des cas d’usage d’utilisation exploitant des techniques d’IA – telles que l’apprentissage machine (ML) et les réseaux neuronaux profonds (DNN) – et impliquant des environnements de périphérie et d’Internet des objets (IoT) seront couronnés de succès.
- D’ici 2025, 50 % des activités des chercheurs en données seront automatisées par l’IA, ce qui atténuera la grave pénurie de talents.
- D’ici 2023, 60 % des organisations comptant plus de 20 spécialistes des données exigeront un code de conduite professionnel intégrant l’utilisation éthiqueL’éthique du marketing couvre un champ très vaste de thématiques. Il faut tout d’abord voir l’éthique du marketing comme une sous-branche de l’éthique des affaires. des données et l’IA.
- D’ici 2023, 70 % des charges de travail de l’IA utiliseront des conteneurs d’applications ou seront construites à l’aide d’un modèle de programmation sans serveur nécessitant une culture DevOps.
- D’ici 2023, les ressources de calcul utilisées dans l’IA seront multipliées par cinq à partir de 2018, ce qui fera de l’IA la première catégorie de charges de travail à l’origine des décisions relatives aux infrastructures.
- D’ici 2021, 30 % des organisations mettant en œuvre des solutions d’IA avec apprentissage verront la propriété intellectuelle (PI) leur échapper au profit des fournisseurs de technologie en raison de clauses contractuelles mal négociées.
On sent un peu la demi-teinte. Mais pas encore, comme le fait remarquer Alain, la fin de l’intérêt pour ces technologies qui pourtant, comme il l’indique, montrent « un grand décalage entre les bénéfices que peuvent tirer les GAFAM (et les BATX) de l’usage de l’IA et son application généralisée à des organisations plus modestes… »
Mais ce qui est plus intéressant encore dans son analyse, de ma perspective (je rappelle le point ci-dessus, j’ai démarré ma carrière en informatique, avec un système expert), c’est le retour possible de l’approche symbolique.
IA symbolique (vs connexionniste) : le retour ?
Pour bien comprendre la différence entre approche symbolique et connection en IA, je suis allé consulter l’excellent site de notre ami Olivier Ezratty, grand connaisseur de ces technologies :
En gros, on pourrait voir arriver de nouveaux les systèmes experts et d’une certaine manière, si l’on regarde les Chatbots actuels et leur mise en œuvre à base essentiellement d’arbres de décision, nous y sommes déjà. Après tout, mieux vaut-il sans doute un bon arbre de décision bien fait, qu’un mauvais algorithme prédictif connexionniste. A moins que la vérité se situe — c’est probable — dans le mélange des deux modes comme on le voit déjà dans certains produits.
Le plateau de l’IT
Il y a bien d’autres points dans le billet d’Alain sur l’avenir de l’IT et son évolution probable sous forme de plateau. Et notamment cette remarque sur l’évolution de la puissance des processeurs. La fin de la loi de Moore, longtemps annoncée, est peut être pour bientôt. Les déboires de grand nombre de grands noms de l’informatique à commencer par Intel et IBM semblent donner raison à Alain sur le caractère inéluctable de ce plateau de l’IT.
L’innovationL'innovation va de la compréhension (intuitive ou non) du comportement de l’acheteur à la capacité d’adaptation à l'environnement n’est pas un long fleuve tranquille, la vision romantique de ces courbes à la progression sans fin est sans fondement. On ne peut progresser indéfiniment. Mais il ne faut pas en déduire que l’histoire de l’IT est finie. Au contraire. Alain nous prévient à juste titre : « la vie est pleine de surprises, surtout au moment où l’on s’y attend le moins » et l’on peut en effet « s’attendre à des surprises dans les domaines de la production du texte et de l’image ».
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Merci pour cet article ! Je crois qu’un point important concerne la « démocratisation » de l’IA, avec des modèles (open-source) pré-entraînés qui rendent la techno accessible à de petites structures pour tester de nouveaux usages.
Je parierai donc plutôt sur un « printemps » de l’IA avec de petits projets qui fleurissent, et qui déclinent à leur échelle les progrès réalisés jusqu’à maintenant.
Merci à vous de ce commentaire. Je suis d’accord avec vous pour dire que ce relatif endormissement (automne) cache certainement des innovations à venir et que les briques qui sont mises à disposition des acteurs plus modestes que vous citez, seront certainement à l’origine de belles applications très terrain. Pour ma part, je garde comme vous cet optimisme, sans attendre forcément la “grande innovation” je suis le premier à me régaler de ces outils qui, bien utilisés, nous aident à mieux travailler pour peu qu’on les prenne positivement. Allons pour le printemps de l’IA et vive l’optimisme 🙂