IA et Big Data

Big Data et Santé : une combinaison devenue nécessaire

Dans la santé comme dans d’autres secteurs (les banques, l’automobile, le BTP, etc.), les Big Data jouent un rôle important. Cependant, nous n’avions pas encore abordé ce sujet dans le secteur de la santé où cet usage apporte de sérieux avantages pour ses acteurs.

Les utilisations des Big Data dans le secteur de la santé

Utiliser les Big Data dans la santé est un véritable enjeu pour mieux anticiper et encadrer les activités qui ont lieu dans ce secteur. Les Big Data ont un impact sur plusieurs points : 

Big Data et santé (2)

Il est désormais plus facile de prendre en charge sa santé par le biais de la personnalisation. Les objets connectés sont aujourd’hui au coeur de ce phénomène. En effet, selon une étude menée par Accenture, le nombre d’utilisateurs d’objets connectés a été multiplié par deux en deux ans, passant de 27% à 45% en 2016. Ils permettent de mieux connaître notre propre santé en suivant des indicateurs : de cette façon, nous pouvons adapter nos habitudes pour améliorer notre santé. Les données sont envoyées à des applications de différents usages : usage personnel, prise en charge globale du patient, le dépistage ou encore le coaching. Ils existent un nombre impressionnant d’objets connectés dédiés à la santé : des brosses à dents, des bracelets, des pèse-personnes intelligents ou même des capteurs de sommeil. Cette révolution des objets de santé connectés améliore ainsi la vie de ces usagers tout en permettant une meilleure gestion de leur santé.

De plus, le partage des données permet aux experts de la santé de faire des progrès dans le suivi des patients. En effet, ils peuvent désormais trouver un diagnostic beaucoup plus rapidement qu’auparavant, car les données personnelles de différents patients sont mises à leur disposition. Des cas de maladies similaires peuvent donc être observés dans différents hôpitaux et ainsi les médecins peuvent élaborer un diagnostic plus fiable grâce au partage de connaissance. Les Big Data permettent donc d’engendrer un savoir commun. Enfin, le partage massif des données peut permettre de détecter l’émergence de nouvelles maladies et par conséquent trouver un traitement plus rapidement. Par exemple, le cabinet de recherche Optum Labs a créé une base de donnée en collectant les données personnelles médicales de plus de 30 millions de patients. Cette collecte permet d’aider les médecins dans leur prise de décision pour choisir le meilleur traitement rapidement. Cet outil prédictif permet également d’anticiper les futures maladies possibles qu’un patient pourrait avoir (surtout possible pour les patients ayant un lourd passé médical). Il est par exemple désormais possible de prédire quelle personne pourrait être atteint d’un risque de diabète ou de cancer.

Enfin, les Big Data peuvent servir pour la planification stratégique en identifiant différents groupes démographiques et facteurs qui les encouragent à suivre leurs traitements grâce à leur dossier médical. Voici un exemple concret que l’Université de Floride a réalisé : ils ont utilisé Google Maps et les données de santé publique gratuites afin de géolocaliser différents problèmes. Ainsi en créant un lien entre la croissance des populations et les maladies chroniques, des résultats ont été mis en évidence, permettant la mise en place d’une stratégie. Celle-ci montrant les différents lieux où les maladies chroniques sont très présentes à cause d’une très forte concentration de population. Pour résoudre cela, une décision a été prise : mettre en place plus de services de santé dans les localités où il y a le plus de maladies chroniques.

 

Exemple concret de l’importance des Big Data dans le secteur de la santé

Il est intéressant de mener une réflexion sur les Big Data et d’en avoir un usage concret dans le domaine de la santé, c’est pourquoi nous avons interviewé Isabelle Hilali, directrice du marketing et de la stratégie d’Orange Healthcare, une entité de la stratégie santé du groupe Orange, et également secrétaire du Healthcare Data Institute (HDI), un think-tank regroupant les acteurs du secteur public et privé afin de discuter des apports des Big Data pour la santé. Dans ces différentes activités, Isabelle Hilali et Orange Healthcare cherchent à établir les besoins des clients sur les Big Data afin de pouvoir y répondre.

 Echanges avec des acteurs majeurs de la santé

Pour coordonner Big Data et santé, Isabelle Hilali a créé une association en dehors du groupe Orange, le think-tank Healthcare Data Institute. Cette association loi 1901 regroupant différents individus d’univers différents, du public, du privé, des startups ou même des grandes entreprises. Selon Isabelle, « l’objectif de cette association est de créer un lieu d’échange et de co-construction avec l’ensemble des partenaires du secteur, afin d’avoir un esprit de construction commune et non de défense d’intérêt particulier, pour que les réflexions progressent plus vite sur les Big Data dans la santé ».

Des opérations autour de 2 grands objectifs

1/ Etre un accélérateur d’idée : par le biais de conférences menées tous les deux mois sur des sujets très différents comme notamment le microbiote jumelé aux Big Data ou encore la maladie d’alzheimer et le partage de données. Des groupes de travail existent également afin de trouver tous les avantages des Big Data pour améliorer la santé. Enfin, un premier Livre Blanc nommé “Unlocking the full potential of data analytics for the benefit of all” a été publié : il montre les différents avantages que peut apporter l’analyse de données à partir du sytème de la santé.

2/ Etre un accélérateur de projet : lancer des usecases autour de deux méthodes : individuellement ou collectivement. Il est préférable de travailler dans le cadre du think-tank lorsque le projet est important où la concurrence est forte. Cela permet de se différencier, car le think-tank facilite la mise en place d’un nouveau projet par une collaboration entre l’ensemble des acteurs de l’écosystème qui ont de bonnes compétences dans ce secteur (patients, Data scientists, etc.). Le premier usecase vient d’être présenté par l’APHP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris). Avoir une réflexion au sein de l’APHP est très intéressant, car cela permet d’enrichir un débat tout en recueillant les avis d’acteurs aux profils différents (partenaires européens, acteurs de recherches, assureurs ou encore startups). Ainsi, une réflexion a lieu sur l’utilisation des données hospitalières et leur facilitation d’accès pour la recherche clinique. Dans l’intérêt du think-tank, il est important de varier les cadres de travail permettant l’élargissement du sujet de réflexion.

Un groupe de clinique fait partie du think-tank qui réfléchit à l’utilisation des données pour donner des outils au management des cliniques ainsi qu’au diagnostic pour aider les chirurgiens dans leur prise de décision et une meilleure relation client.

Les projets d’avenir

1/ Internationalisation du think-tank : le projet du think-tank a d’abord commencé sur le territoire français pour ensuite se tourner peu à peu vers l’étranger. Pour une vision internationale, Terhilda Garrido, personne en charge de l’IT et la transformation digitale au sein du groupe américain Kaiser-Permanente, a été invitée pour la première réunion annuelle. Aujourd’hui, l’objectif actuel est d’internationaliser le think-tank, et pour commencer, une branche américaine va être créée. Une relation d’échange aura lieu avec des sociétés étrangères sur des problématiques communes. L’idée est selon Isabelle « dupliquer ce qui a était élaboré en France aux Etats-Unis, tout en gardant une certaine autonomie ».

2/ Travailler avec la CNAM sur le sujet de l’innovation en matière de remboursement santé :  une réflexion qui devrait aboutir à la mise en place d’un groupe de travail avec des payeurs et l’ensemble de l’écosystème. Le but est de mettre en place des incitations à innover dans la santé en mettant en place un remboursement en fonction de qualité du soin rendu. Par conséquent, le remboursement aura lieu sous la forme d’une récompense afin d’encourager les médecins a améliorer leurs soins.

 

Claire Sorel

Claire was a Junior Web Marketing Consultant at Visionary Marketing from 2016-2018 _________________ Claire a été consultante junior en marketing Web chez Visionary Marketing de 2016 à 2018 More »

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