Un influenceur se lasse des médias sociaux et alors ?
Un influenceur se lasse des médias sociaux …
Il n’est pas seul. Est-ce grave et que faut-il en conclure ?
Chris Brogan est un des plus grands influenceurs et blogueurs américains et l’auteur de plusieurs ouvrages sur le marketing et notamment celui intitulé “Trust Agents” qui établissait l’importance de la confiance dans le commerce et l’économie et Dieu sait qu’il avait raison. Sa confiance dans les médias sociaux – dans un cadre professionnel – s’est justement largement effritée récemment, au point d’avoir écrit il y a un temps que “les médias sociaux n’étaient pas morts, mais qu’ils étaient devenus ennuyeux ». Il va un cran plus loin avec cet article écrit le 1er mai. Doit-on s’alarmer et quitter la partie parce qu’un “influenceur” a perdu ses illusions ?
Véritable star de l’internet dans les milieux marketing et com il était accueilli par les houras du public il y a 5 ans à Exeter (voir la vidéo ci-dessous) où j’étais également un des présentateurs. Ah la belle époque des médias sociaux, quel enthousiasme, quelle envie de changer le monde. Et maintenant … la publicité. Et en plus même pas de la publicité innovanteL'innovation va de la compréhension (intuitive ou non) du comportement de l’acheteur à la capacité d’adaptation à l'environnement, juste de l’hyper ciblage peu intéressant et même pas forcément efficace. Doit-on s’en alarmer ? Ce n’est pas mon avis.
Cet avis – et je l’ai déjà exprimé sur ce blog et ailleurs maintes et maintes fois – c’est que d’une part la publicité est un mal nécessaire – elle peut même être enthousiasmante – mais que les médias sociaux ne se prêtent pas à une démarche de mass medias. Après, on peut se lamenter sur le changement du paysage (pour être honnête et sans vouloir me vanter, c’est quelque chose que nous avions anticipé avec Hervé Kabla il y a déjà 3 ans) mais il vaut mieux se ressaisir et revenir aux fondamentaux du content marketing et du marketing du bouche à oreilleLes recommandations, le marketing du bouche à oreille et les réseaux sociaux pour être incontournable., sans rester obsédé par des plateformes qui après tout ne sont que des outils.
Des influenceurs qui s’ennuient ou qui nous ennuient ?
Cette antienne est entendue fréquemment dans le milieu des stars des médias sociaux et elle ne date pas d’aujourd’hui. « J’utilise Facebook pour l’entreprise, mais qu’est-ce que c’est ennuyeux”. Mais est-ce grave ? Il faut faire de la publicité pour “passer l’algorithme onéreux et complexe” de Facebook, mais n’existe-t-il pas d’autres méthodes ? Certains utilisateurs de Twitter sont en pilote automatique mais ne puis-je pas faire autrement ?
Les outils ne sont que des outils
Pour bien utiliser un outil, il faut bien le connaître. Plus on le connaît, plus on est capable d’en minimiser l’importance et de le relativiser. Dans une conférence où je présentais à Atlanta à la fin de 2009 je disais déjà que Facebook et Twitter ne seraient peut-être plus là un jour. On me regardait un peu comme un Martien. Je ne voulais pas dire que ces outils n’avaient pas d’importance, mais qu’ils n’étaient que des outils, et que s’ils venaient à disparaître (ou à être dénaturés, c’est le cas aujourd’hui) ce ne serait pas une si grave affaire. On se mettrait à utiliser d’autres techniques, d’autres outils, on inventerait d’autres stratégies. Et tant mieux !
Je ne pense pas que les médias sociaux soient morts ou plutôt on s’en moque complètement. Ce qui compte ce sont les stratégies digitales que nous pouvons mener avec nos clients, et les dispositifs de contenus qui peuvent être montés autour de leurs sujets, des passions qu’ils peuvent partager avec leurs écosystèmes et de l’engouement que l’on peut générer autour de ces initiatives avec ses clients, ses employés, ses partenaires … la liste est infinie.
D’une part, comme l’a démontré l’étude Pew d’Avril, la “fatigue Facebook” comme on la nomme habituellement est très largement exagérée (voir les chiffres à gauche). Même chez les adolescents et ce malgré les articles rageurs postés par certains d’entre eux et à intervalles réguliers (cette année c’était Andrew Watts au Texas).
Ensuite, il faut noter que les médias sociaux ne sont qu’un rouage dans l’ensemble de la communication digitale. Et ce n’est pas nouveau. J’ai toujours refusé de les considérer comme un sujet à part (cela était écrit noir sur blanc dans “les médias sociaux expliqués à mon boss” et ce qui se passe aujourd’hui démontre que j’avais raison.
En conclusion, je dirais comme l’affiche célèbre de la 2ème guerre mondiale en Angleterre : “keep calm and carry on!” Les outils ne sont que des outils. Quand l’un d’entre eux est usé … Il faut le remplacer, pas la peine de d’énerver sur le fait qu’il soit émoussé.
C’est aussi pour cela que je sens de plus en plus revenir l’engouement pour les communautés en propre. Reste qu’il faut bien comprendre comment cela fonctionne.
Comment j’utilise les médias sociaux aujourd’hui
01/05/15 Par Chris Brogan (influenceur marketing américain)
Cet article ne va pas changer votre vie. N’importe, je voulais partager avec vous ma vision des transformations nombreuses dans le paysage du Web et des médias sociaux. Une partie de ces constats m’attriste. Le reste ne fait que montrer l’affaiblissement et la diminution de l’efficacité des diverses plateformes en tant qu’outils pour le business. Il est possible que vous soyez en désaccord. Ça ne me dérange pas.
Les réseaux sociaux comme outils de business
Il faut déjà que j’avoue que mon opinion sur le sujet a changé radicalement (à 180°) dans les derniers mois. Mes avis sont basés sur le business que je fais et non sur le fait que j’aime ou n’aime pas telle ou telle plateforme (sauf si je le précise).
Twitter est en train de mourir
J’ai près de 309 000 abonnés. Je vois de moins en moins d’engagement sur cette plateforme. Je vois aussi de plus en plus de gens qui bourrent Buffer de contenu et qui s’arrêtent là. Je ne suis pas opposé aux flux automatisés si les utilisateurs rebondissent sur eux pour créer de l’engagement. Mais cela ne se passe pas ainsi. Twitter est en train de devenir rapidement l’équivalent du fil d’actu en bas de l’écran d’ESPN [NDLR : chaîne de Sports TV aux USA]. Presque. Presque intéressant à regarder du coin de l’œil. C’est tout.
Facebook : il faut payer
Cela ne me met pas en colère comme certains. Si vous voulez amener du trafic hors de Facebook il faut payer. Si vous voulez passer à travers de leur algorithme onéreux et sophistiqué et “forcer” les gens à lire vos posts, il faut aussi payer. OK, ça me va. Je vois un peu d’activité sur Facebook. Mais en toute franchise, je l’utilise “principalement” pour moi-même.
Source : How I Use the Social Networks These Days – chrisbrogan.com
J’adhère complètement à ton point de vue, avec un bémol à propos de « Ce qui compte ce sont les stratégies digitales que nous pouvons mener avec nos clients ».
En fait – et pour rebondir sur « les réseaux sociaux ne sont que des outils » – la stratégie marketing d’une entreprise doit être globale (i.e. : digitale et terrain… surtout terrain). Les réseaux sociaux ne sont que des outils (mais très utiles pour qui sait bien les utiliser avec parcimonie et bon escient) pour donner de la visibilité à nos actions terrain (business, associatives, syndicales, réseaux privés/pros, etc.). Et je souligne que point de vue terrain tu excelles 😉
A propos d’action terrain-sociale : que dirais-tu d’intervenir (avec HK) pour le 5 à 7 du conseil de juin, sur le thème : « réseaux sociaux : keep calm and carry on ! »
PI, le prochain débat-apéritif du « 5 à 7 du conseil » aura pour thème « l’inbound marketing pour le b2b, focus prestataires intellectuels », Paris le 20 mai https://www.weezevent.com/debat-aperitif-du-5-a-7-du-conseil-l-inbound-marketing-pour-le-b2b
Bien entendu, je peux me permettre – je crois – de prendre du recul par rapport à ce que je connais bien. Je regarde pour le 20 mai. A très bientôt.
Bonjour
J’ai envie de dire « Ah là là, les gens et les habitudes de marketing traditionnel « Outbound » sont incorrigibles. »
C’est toujours le même problème. Les entreprises échouent sur internet car ils cherchent à vendre immédiatement en raisonnant en termes de campagnes, comme dans le marketing traditionnel « has been »
Pourtant, il y a plus de 100 ans, il y en a un qui avait déjà tout compris. John DEERE (vous savez, les tracteurs verts) a créé son magazine « The Furrow » (le sillon) en 1895 sur les techniques agricoles car il avait compris qu’il fallait se positionner comme expert dans son domaine, un leader d’opinion à suivre. Il n’y a pas un agriculteur qui ne lis pas « The Furrow » (découvrez le en ligne). Il explique les techniques agricoles et après il propose une machine pour le faire. Élémentaire mon cher Watson.
En l’an 1900, Michelin créa « Le guide Michelin » dont tout le monde connaît le succès. Une autre façon de faire du content marketing en travaillant la notoriété de sa marque.
Quand vont-t-ils comprendre que la méthode marketing des 4P, c’est fini. 80% du cycle d’achat est complété dans l’esprit d’un acheteur avant que celui-ci ne contact le service des ventes ou achète en ligne. Vous pouvez lui balancer des milliers de messages et de pubs par jour, il s’en moque car il s’est renseigné là où il a pu trouver de l’information pertinente.
Je répète « là où il a pu trouver de l’information pertinente ».
Il faut donc :
1) Définir son buyer persona (client type)
2) Adapter ses offres
3) Identifier les problèmes et les besoins de ses buyers personas
4) Apporter des réponses pertinentes à leurs questions
5) Créer des contenus qui adressent leurs problèmes
6) Démontrer (ET PAS CLAMER) que vos offres répondent à leurs besoins
7) Conclure avec une proposition de vente unique pour chacune de vos offres.
Mais non, mais non. On crée une campagne, on balance partout en étant intrusif, et on s’étonnes que ça ne marches pas!!!
Il faut passer du mode chasseur au mode pêcheur en créant un appât irrésistible, il faut être Inbound.
Mais, au lieu de sortir le chéquier et de payer une campagne d’annonces, ça suppose de s’asseoir à table et de travailler sur des contenus pertinents et engageants qui vont captiver l’attention de ses futurs prospects.
Pas facile…Mais tellement plus efficace.
Il faut garder à l’esprit qu’une annonce ou un message sur un réseau social meurt, alors qu’un article sur un blog à une durée de vie illimité. Il peut être repartager, trouver en ligne, réactualiser, bref, il construit votre avenir.
Mais c’est un autre métier qu’il faut apprivoiser et qui n’est pas facile.
L’idée est de créer votre propre magazine d’actualités en ligne avec un blog, un média propriétaire. Et pour réussir cela, il faut avoir une vision à moyen et long terme. Mais pensez s’y, Un blog avec 200 articles intéressants, c’est une force de vente sur le web, alors qu’une campagne d’annonces ou de messages sur les réseaux sociaux c’est cher, et c’est de la poudre aux yeux. On se fait plaisir soi-même en étant visible pendant un court instant, mais ça n’intéresse personne.
Absolutely Steven.
Et c’est bien ce que nous faisons chez Visionary Marketing.
Et figurez-vous que « the furrow » fait partie de mes exemples phares, encore pas plus tard que ce matin, où je donnais cours au MBA ebusiness d’ESG.
Au plaisir d’échanger avec vous.
Excellent Steven ! au plaisir de faire ta connaissance à l’occasion d’un prochain 5 à 7 … animé par Yann en juin … affaire à suivre 😉
Cela fait un moment que la sphère réseau sociale est devenue ennuyeuse avec ces PUBs pour vous divertir, car peut de relance de la part des internautes à part sur des events bien précis qui ont un impact sur le terrain et qui se trouve à la hauteur de ce qu’attend le public
Je me demande même si pire que les pubs ce ne sont pas ces « posts en pilote automatique » de marques faussement drôles qui me saoulent le plus ?! Lolcats obligatoires à tous les étages
Merci à tous les deux
Je viens de finir un Powerpoint sur l’avantage psychologique du content marketing SEO friendly et de l’inbound sur le marketing intrusif outbound traditionnel.
C’est une présentation que j’avais fait aux équipes marketing européens d’un client de Brand Around The Web sur l’avantage psychologique du SEO. Ça a bien plus car c’est une approche inédite que je n’ai encore vu nulle part.
Je l’ai embellit en rajoutant le content et l’inbound marketing.
Dans 15 jours, je fais une formation inbound à une agence de marketing digital avec laquelle je commence à travailler pour qu’ils ai les arguments pour vendre ces prestations là avec moi en sous-traitance.
En fait, l’idée m’est venu tout bêtement en regardant une émission sur l’interaction entre la conscience et l’inconscience que j’avais vu en août 2013 sur Arté. Et ça a fait schboum la dedans.
Du coup, j’ai effectué des recherches sur le web américain (puisque je parles couramment anglais) sur l’avantage psychologique du SEO et je suis tombé sur des études vraiment intéressantes.
Lorsqu’un internaute effectue une recherche en ligne, pour la première fois dans l’histoire du marketing, on a une chance inouï de marqueter directement à ça conscience, sans être intrusif, avec le content marketing SEO friendly.
Pour l’instant, j’ai envoyé mon Powerpoint à Philippe Coll, un journaliste avec qui je travail en partenariat qui me relis. L’ortogaff n’étant pas le domaine où je suis le plus doué.
Je penses que je vais faire un article là dessus sur mon blog avec un e-book à télécharger. Affaire à suivre.
Au plaisir de se rencontrer.
Bien à vous
Steven