A la uneTransformation digitale

L’email reste l’outil de travail principal des cols blancs en entreprise

L’email reste l’outil préféré des employés en entreprise. Près de 20 ans après l’invention du vocable de Web 2.0, de multiples tentatives de ralentir l’usage du courriel et ses excès et 14 états de l’art de la transformation digitale plus loin, les usages évoluent toujours aussi lentement. La dernière édition de l’incontournable rapport Lecko est un peu particulière, puisqu’elle a été réalisée post-Covid. Malgré ce constat, les équipes d’Arnaud Rayrole ont observé une véritable accélération des changements de pratiques dans les organisations. Avec énormément d’innovations technologiques et une appétence des entreprises à l’intégration de nouvelles solutions pour gérer le travail hybride notamment. Pour faire le point sur ce dernier rapport Lecko, nous avons invité Arnaud  à le commenter devant les caméras de Visionary Marketing.

L’email reste à 60 % l’outil de travail préféré des cols blancs en entreprise

L'Email reste à 60% l'outil de travail préféré des cols blancs en entreprise
Près de 20 ans après l’invention du terme de Web 2.0 par O’Reilly, et de multiples tentatives d’en limiter l’usage, l’email reste l’outil de travail préféré en entreprise

14e état de l’art de la collaboration interne : le roi email en entreprise

La technologie va beaucoup plus vite que les organisations se transforment culturellement, et cet écart-là continue à s’accentuer.

Malgré les outils incroyables disponibles actuellement pour travailler à distance dans les univers virtuels, le mail reste l’outil de collaboration dominant.

60 % des répondants considèrent que le mail est leur outil de travail principal

Email en entreprise
Bonne nouvelle : au-delà de ce constat déprimant sur la place incontournable de l’email en entreprise, le 14e rapport Lecko met en exergue de véritables changements… même si les louanges sur l’accélération de la transformation digitale à l’issue du Covid ont été un peu hâtives.

L’ère industrielle de la transformation digitale

La culture de la transformation est en train d’évoluer, notamment à travers la data. Nous sommes en train de passer de l’ère artisanale à une ère un peu plus industrielle dans le domaine de la transformation, souligne Arnaud.

Accélération de la transformation : mythe ou réalité ?

La part des produits digitaux ou digitalisés s’est-elle véritablement accélérée de 7 ans, comme le prétendent certains consultants un peu pressés ?

Arnaud prend l’image d’un élastique sur lequel on a tiré très fortement pendant le Covid, et qu’on est en train de lâcher.

Reviendra-t-on à la situation d’avant ?

Les entreprises ont gagné en expérience. Elles ont réalisé des choses qu’elles n’auraient jamais faites par elles-mêmes si elles n’avaient pas été contraintes par le Covid, comme le télétravail à l’échelle de toute l’entreprise pendant plusieurs semaines, ou l’utilisation de la visioconférence.

Le télétravail a pris une place durable dans toutes les organisations

Ce n’est plus un télétravail de complaisance, pour faciliter l’équilibre personnel ou professionnel.

Le télétravail devient une partie prenante structurelle du fonctionnement de l’organisation de l’entreprise.

Il devient même un facteur d’attractivité dans certains secteurs dans lesquels il y a pénurie de talents. L’entreprise doit être capable de proposer un environnement de travail offrant cette souplesse, cette agilité.

C’est une évolution, même si dans la pratique, dans la façon de travailler, les entreprises ont encore beaucoup de difficultés.

Hyperconnexion : les DRH sont démunies

On assiste à une aggravation de l’hyperconnexion

Beaucoup enchaînent les visioconférences les unes derrière les autres. Cela génère de la fatigue, qui peut être assimilée par certains, ou déclencher une baisse de productivité chez d’autres, parfois aussi des troubles qui peuvent aller jusqu’au burn-out.

Cette hyperconnexion a accentué la pression sur les collaborateurs.

On parle également de déconnexion. Les plages de travail se sont étendues.

On a tendance à accepter de recevoir ou d’envoyer un mail après le dîner, ce qui était moins concevable avant.

Et on attend en symétrie de ses collègues qu’ils lisent ou réagissent au moment où on est soi-même en train de travailler. On peut décider en fin d’après-midi de s’occuper de sa famille, et de continuer à travailler le soir. Mais on impose aussi ce rythme aux autres.

Des conventions ou des modes d’organisation sont en train de se mettre en place.

Si on n’est pas vigilant, le numérique engendrera des nuisances qui vont peser sur la santé des collaborateurs et l’efficacité de l’entreprise

Aujourd’hui, les DRH sont assez démunies pour objectiver cette situation. « C’est un travail sur lequel on essaye de progresser avec la data ».

Avec de la data anonymisée, à l’échelle de grosses entités, il est possible de voir comment fluctuent ces plages de travail et d’objectiver des résultats d’une politique de sensibilisation au fait de respecter ces temps de déconnexion.

Les différentes formes de télétravail

L’étude Lecko révèle qu’il y a autant de personnes qui ont un dispositif leur permettant de télétravailler une journée par semaine, que de personnes qui peuvent télétravailler toute la semaine.

L’organisation du télétravail est imposée pour 1/3 du panel, pour lequel les jours doivent être choisis contractuellement.

Un autre tiers est totalement libre de s’organiser.

Les différences se portent plus sur ce mode de fonctionnement que sur le fait de pouvoir télétravailler ou non. Certains restent dans un cadre assez rigide quand d’autres sont dans un cadre très souple.

Ceux qui en tirent vraiment profit sont surtout ceux qui sont dans un cadre très souple

Télétravail : est-ce vraiment pour tout le monde ?

Quand on parle de télétravail, ne serait-on pas en train d’oublier les gens de terrains (« frontline workers ») ?

Pendant le Covid, certains ont pu mal recevoir le fait de voir leur manager confortablement installé au bord de sa piscine quand eux étaient sur le terrain …

Les entreprises travaillent maintenant à reconnecter tout le monde. Même les collaborateurs qui sont sur le terrain vont utiliser d’autres outils : ils seront moins dans la visio, plus dans la messagerie instantanée comme WhatsApp.

Vont-ils rester sur WhatsApp ou réinternaliser des outils de messagerie d’équipe pour se synchroniser, se coordonner ?

Ces collaborateurs en « frontline » ont besoin de plateformes de collaboration. La Digital Workplace a bien gardé son objectif de fédérer tout le monde, constate Arnaud.

À quoi ressemblera le télétravail dans 5 à 10 ans ?

« On parle beaucoup de métavers », nous dit Arnaud.

Va-t-on se retrouver à travailler dans ces univers virtuels avec des avatars, des personnes qu’on peut à peine identifier physiquement ou nommément ? Va-t-on déporter une partie de l’activité de l’entreprise dans ces univers ?

Certains le pensent et investissent fortement.

« Il est prématuré de penser que le métavers va révolutionner la collaboration, ou résoudre des problèmes concrets. À l’opposé, il convient de ne pas se mettre des œillères et de rejeter complètement le métavers, le Web trois.

Il est probable que ces technologies vont venir cohabiter avec le monde d’aujourd’hui et on le voit déjà avec la réalité virtuelle ».

La réalité virtuelle, ou augmentée, peut accompagner les tâches de formation. Les opérationnels, plutôt que d’avoir un mode d’emploi papier à côté d’eux, peuvent superposer l’information à ce qu’ils voient à travers leurs yeux au travers de lunettes adaptées.

Y a-t-il trop de virtuel dans le monde du travail ?

« Mon métier de consultant était un métier très au contact des gens. Il l’est moins depuis deux ans. J’aurais tendance à dire que oui, il va falloir qu’on trouve le bon dosage ».

La jeune génération et la Big Tech nous emmènent vers le métavers.

Est-ce qu’on va arriver à embarquer les « vieux de 40 ans » dans ces univers virtuels ?

Avons-nous atteint la fin de la transformation digitale ?

Pour Arnaud, la transformation digitale est un mouvement, il n’y a pas de fin.

L’informatique se rapproche des gens, avec le no-code par exemple. L’état d’esprit de l’informatique vient innerver tous les métiers, mais on n’a plus besoin de connaître le langage informatique pour arriver à dématérialiser des processus, créer des applications.

Tout l’enjeu est d’arriver à faire des services offrant une expérience permettant une adoption naturelle.

On n’y arrive pas toujours, mais on progresse dans ce sens, conclut Arnaud.

Je télécharge l'étude

Yann Gourvennec
Follow me

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
Bouton retour en haut de la page