Génération Z, mythe ou réalité : décryptage par des gen Z, Y et X
Génération Z versus génération Y versus génération X… nous n’en sortirons jamais. À la faveur d’un lien vers notre blog dimanche dernier, je tombe en arrêt sur un article dédié au sujet. Fort bien écrit d’ailleurs. Ce blog dévolu à la génération Z règle les comptes des différentes générations. Mais qu’est-ce que la génération Z ? Existe-t-elle vraiment ? Alors que nous avons déjà débattu maintes fois sur ce blog du caractère fallacieux de la dénomination génération Y, devons-nous revoir notre copie ? Les jeunes auteurs de Visionary Marketing répondent unanimement par la négative.
Génération Z, mythe ou réalité : décryptage par des gen Z, Y et X
Ou enfoncer le clou une nouvelle fois ? Au moment où la génération Y s’intègre au monde du travail et non sans difficultés, voici que le syndrome de l’âgisme refait surface de toutes parts.
Un Gen X discrédité d’office
Or, si un représentant de la génération X, ou même encore plus vieux, s’exprime il est discrédité d’office (« comment un vieux pourrait-il savoir ce que c’est d’être jeune, il est sans doute né vieux aussi ?! »).
J’ai donc demandé aux plus jeunes membres de l’équipe de Visionary Marketing (issus de la génération Z et Y) de prendre la parole. Et de donner leur avis afin de répondre à la question : « la génération Z existe-t-elle vraiment » ?
Chacun a donné son avis séparément, j’ai quant à moi ajouté le mien en fin d’article. Nous ne nous sommes pas concertés ni mis d’accord pour écrire ce billet à quatre mains.
Voici les avis de Mia (génération Y), Claire (Z) et Cédric (Y) et le mien (génération trop vieille !)
L’avis de Mia, génération Y
Réponse : NON. Aujourd’hui on parle souvent de génération X, Y et Z. Pour moi, cela n’a aucun sens.
Nous ne pouvons absolument pas catégoriser les populations selon leur année de naissance. Sauf peut-être dans des domaines liés aux astres, mais pas dans le business ni le digital.
Pour justifier mon propos, je préfère me baser sur un exemple concret plutôt que sur des statistiques ou des études.
Ma grand-mère est l’exemple parfait car elle ne fait partie ni de la génération X, ni de la génération Y ou Z.
Comme toutes les grand-mères, elle préfère la cuisine et la couture à tout ce qui se rattache à la technologie.
Un smartphone dernier cri
Toutefois, comme tous ses petits enfants vivent et travaillent à l’étranger, elle s’est acheté le dernier smartphone.
Oui, c’est vrai, nous lui avons donné un coup de main au début avec l’écran tactile, mais aujourd’hui, elle envoie des messages sur WhatsApp.
Elle nous envoie les photos de ses gâteaux à la sortie du four, elle fait des commentaires sur toutes nos nouvelles photos de profil sur Facebook et elle envoie des mails de temps en temps.
Ma grand-mère sur les réseaux sociaux
Ma grand-mère utilise les réseaux sociaux plus fréquemment qu’une cousine née au début des années 90. Pourquoi cette cousine devrait-elle être considérée comme génération Z, et pas ma grand-mère ?
Cette anecdote est la preuve que la catégorisation des utilisateurs n’a aucun sens. On devrait parler d’adaptation, et non pas de catégorisation. Une personne peut choisir de s’adapter ou pas à la nouvelle technologie.
Ce concept d’adaptation est aussi applicable dans l’évolution des métiers. Les métiers ne disparaissent pas, ils évoluent et s’adaptent. Comme l’a si bien dit Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Les métiers se transforment
Les métiers se transforment suite aux connaissances et au savoir qui s’approfondissent. Le community management est considéré comme un métier qui pourrait disparaître. Car il s’intègre dans le rôle de chaque personne au sein d’une entreprise.
Je ne suis pas d’accord avec ce propos car être community manager est un job à temps plein. Il nécessite une veille assez sérieuse et une stratégie de contenu adaptée.
L’opinion de Claire, génération Z
Réponse : NON. Mais qu’est-ce que la génération Z ? A vrai dire, pas grand chose, tout comme les générations X et Y. Je trouve complètement bête de catégoriser les personnes selon la sociologie.
La société a évolué et continuera d’évoluer sans cesse. Chaque homme a ses propres caractéristiques et lui seul peut s’identifier à une catégorie.
La sociologie ne peut en aucun cas le faire à notre place.
Ce sujet m’a bien fait rire.
Le point de vue d’une Génération Z née en 1996
Etant née en 1996, je suis une Gen Z. Alors quelles sont les caractéristiques de ma génération ?
C’est très simple et tellement banal à la fois. Nous sommes centrés sur la collaboration ou encore la coopération, nous sommes nés avec Internet et les réseaux sociaux, etc.
On ne va pas se le cacher, ces affirmations sont fausses et sont dépendantes de chaque individu !
Personnellement, je ne ressens aucune entreaide avec les personnes de mon âge tout comme avec les plus jeunes, bien au contraire, la collaboration est bien moins présente qu’auparavant.
Je ne suis pas une digital native
De plus, lorsque je suis née, je n’avais pas une tablette dans une main et un code wifi dans l’autre main comme on pourrait l’imaginer.
En pensant à mon enfance, je me vois jouer avec mes copines autour de poupées, de jeux de société ou même courir dans le jardin. Mais je ne me vois jamais devant l’écran d’un ordinateur.
Jouer avec ses copines
Une nuance est donc à apporter lorsque l’on dit que nous sommes nés et utilisons Internet dès notre plus jeune âge. Idem, pour le téléphone mobile et les réseaux sociaux.
A entendre les discours, dès que nous naissons, nous possédons un profil sur chaque réseau social. Mais encore une fois, cela est faux. Nous sommes libres d’en posséder ou non.
Nous sommes tous différent, d’aucune manière nous pouvons nous référencer à une génération par nos dates de naissances, c’est un mot vide de sens. Donc ma réponse est bien évidemment non !
Le point de vue de Cédric, génération Y
Réponse : NON. C’est toujours le même débat, l’éternel conflit entre les différentes générations. Pour moi ce « débat » n’a pas lieu d’être, pour 3 raisons :
Il faut arrêter de nommer des générations tous les deux ans
Je suis d’accord pour nommer une génération lorsqu’elle est totalement en rupture avec la précédente. Mais quand on commence à nommer une nouvelle génération tous les deux ans, c’est excessif.
D’ailleurs, on ne nomme pas une génération selon le contexte dans lequel elle est née, mais selon ses actions. Allez les Z, faites mai 68 et on en reparlera 😉
On n’a pas besoin d’être né avec le digital pour le maîtriser à la perfection
C’est souvent le principal argument avancé par les personnes croyant à cette génération. « Nous sommes nés AVEC Internet, contrairement à nos prédécesseurs, les Y… (Google est né en 1997) ».
Cette affirmation est absurde : maîtriser Google et les réseaux sociaux est à portée de tout le monde. L’ergonomie est d’ailleurs le premier critère des développeurs.
Il suffit de quelques minutes pour apprendre à utiliser un iPad ou une appli. Que l’on soit bébé ou vieillard. Le reste est une question d’entraînement et d’habitude.
Les autres arguments avancés ? « On est nés avec le terrorisme, la crise et le réchauffement climatique ! ». Ah, être vieux protège apparemment de la peur, de la pauvreté et de la pollution. La chance, j’ai hâte d’avoir 70 ans.
C’est juste un prétexte pour se valoriser (et dévaloriser les autres)
Le sentiment d’exclusivité et le besoin d’appartenance marche autant pour une génération que pour l’autre.
_ Han j’ai connu les cassettes et pas toi !
_ Hé ben toi t’es né avant les années 2000 ! »
C’est un peu le niveau du débat.
Une différence comme une autre
C’est une différence comme une autre (culture, pays, religion etc.) qui peut être évidemment revendiquée plus ou moins sérieusement (par exemple certains sont fiers d’être bretons, haha).
Mais à partir du moment où l’on considère et juge une communauté dans son ensemble (tous les … sont …), on tombe dans la discrimination. Là c’est moins drôle.
Les jeunes auront toujours des choses à reprocher aux vieux, et inversement. C’est toujours amusant d’écrire sur ce thème (la preuve, on le fait) mais ce n’est pas non plus le sujet du siècle.
Le point de vue de Yann, génération antédiluvienne
Génération Z, Y, X ou le le syndrome de l’âgisme
Première phrase qui m’a interpellé dans l’article précité, la référence à Visionary Marketing comme étant « les médias » (et même « encore eux ») ce qui m’a bien fait sourire. En même temps, cela m’a aussi amené un peu me poser la question, loin d’être innocente, de savoir ce qu’est véritablement un média en 2017–2020 ?
La réponse n’est pas aisée. D’une part cela semble être devenu un gros mot. Les médias, dans les temps antiques où ils étaient lus, étaient révérés. Etre journaliste, c’était un état, une vocation, pas un métier. Serait-ce devenu une insulte ? Espèce de journaliste, va !
La fameuse génération Z
Aussi, le fait que l’on puisse être pointé du doigt comme tel, montre aussi à quel point la fameuse génération Z (si tant est qu’elle existe en tant que groupe sociologique cohérent ce dont je doute en accord avec Mario Cassilli) ignore tout ou presque du journalisme.
Bon ! Admettons, à 17 ans j’avais une idée assez vague de la question moi aussi. Et je n’ai d’ailleurs commencé à lire des journaux que passé 30 ans. Une autre façon de voir les choses est de faire le constat que nous sommes au fil du temps devenus un média.
La deuxième chose qui m’a intrigué, c’est que la lutte des âges semble s’être déplacée. Le nouveau champ de bataille serait-il devenu celui de la génération Z versus la génération Y et non plus la génération Y et Z contre la génération Y / X et les baby-boomers. Voici qui va nous faire des vacances.
Des guerres de chapelles et d’anecdotes
Ces guerres de chapelles, toujours basées sur l’anecdote, jamais sur les chiffres ni sur les faits sociologiques, me semblent être un syndrome grave d’âgisme.
Certes les dissensions entre générations ont toujours existé, mais jamais une époque n’aura catalogué ses membres comme aujourd’hui, en enfermant les différentes classes d’âges dans des stéréotypes, ou devrais-je dire « segmentsStricto sensu, segmenter signifie diviser son marché en sous-ensembles (segments) qui constituent des groupes homogènes et distincts marketing » ? C’est très grave, car cela cache en fait des peurs et des avis tranchés basés sur des préjugés. Le mécanisme classique du racisme. D’où le vocable d’âgisme, construit sur le même modèle.
On ne choisit pas où ni quand on naît
Comme si le fait d’être né ici ou ailleurs, maintenant ou avant, vous qualifiait ou vous disqualifiait pour telle ou telle mission. Une sorte de prédétermination par l’âge, du même niveau que la discrimination par la naissance ou la couleur de peau. La génération Z existe-t-elle donc vraiment ? »
Je vous laisse vous faire votre avis après la lecture des billets des jeunes recrues de Visionary Marketing. Je ne m’en cacherai pas, je suis fier d’eux, non parce qu’ils sont jeunes, mais parce qu’ils ont du talent et que la valeur n’attend pas le nombre des années (inversement, le nombre des années vient rarement gâcher le vrai talent).
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