Facebook n’est plus un réseau social c’est une plateforme
Fort de son milliard et demi d’utilisateurs, Facebook se lance dans le Web to Store

Alexandre Vatus de Facebook nous a présenté la vision de Facebook pour le futur de la data et de la personnalisation
« Chez Facebook, tout part du partage, et tout y restera » ont prévenu les présentateurs, Alexandre Vatus et Brice Chalopet. Une logique virale qui est à la base du succès du célèbre réseau social. Mais le savoir faire de Facebook ne s’arrête bien entendu pas là. Les 12 000 employés de Marc Zuckerberg se pensent encore comme une « petite entreprise » selon les mots mêmes de son fondateur. Leur savoir-faire est néanmoins immense en matière de ciblage comportemental, et cela va au-delà de la simple promotion de billets et englobe la maîtrise des ad servers au point d’en avoir fait un produit maison « Atlas », sur la base d’un produit Microsoft qu’ils ont acquis en 2013 puis modifié.

Il faut cesser de regarder Facebook comme un réseau social, c’est une plateforme
Au-delà du partage, Facebook est très présent et dans tous les domaines : Internet.org, dont l’objet est de donner accès à internet aux 2/3 de la population mondiale qui n’y a pas encore accès se présente comme un futur géant des télécoms. Encore une corde à leur arc. Il serait déjà disponible dans 29 pays. L’hégémonie de Facebook se construit peu à peu autour d’une plateforme universelle qui se complète par deux outils de messagerie, un outil de partage d’images et bien d’autres encore. Il faut donc arrêter de regarder Facebook comme un réseau social c’est une plateforme à part entière, un backbone sur lequel un nouvel acteur généraliste du Web s’est construit. En 12 ans à peine.
31 millions de connectés en France tous les mois, et moi et moi et moi
Le mobile formate les habitudes d’usage
Souvent on raisonne en disant que le e-commerce c’est 10% des ventes totales. Mais Deloitte s’est posé la question de l’impact du digital sur les ventes et l’omnicanal représentait selon leurs calculs déjà 14% en 2012, 36% en 2013, 49% en 2014 et 64% en 2015. Dans cet univers il faut donc segmenter la clientèleLe persona B2B permet de définir qui sont vos acheteurs cibles. et ne plus faire comme avant. C’est ce que propose Facebook avec une flopée de solutions. Et là où la plateforme est puissante, c’est qu’elle permet de pousser les prospects qui ne sont pas mes clients mais des profils similaires à ceux que j’ai déjà en base.
Une autre révolution c’est l’explosion de la vidéo (100 millions d’heures de vidéo consommées sur Facebook chaque jour). Mais le futur est déjà là avec la réalité virtuelle (après le rachat d’oculus qui est déjà disponible en magasin). « Demain c’est déjà aujourd’hui » nous garantissent les représentants de Facebook « et tous les formats publicitaires s’inscrivent dans cette logique d’immersion ».
Autre offre proposée : Canvas lancée avec Menlook. Il s’agit d’une expérience très riche soit dans le branding ou même dans le transactionnel. Il n’y a pas encore d’étude de cas. Mais on nous garantit que le temps passé sur ces contenus immersifs est « de l’ordre de plusieurs secondes ». La plateforme, en liant les différents services de Facebook, permet de raconter des histoires. Il est possible de lier Instagram avec le carrousel produits sur Facebook par exemple pour emmener le client potentielUne activité incontournable car les entreprises B2B perdent entre 5% et 15% de leurs clients chaque année sur le produit. On peut insérer des liens profonds (vers des sites des applis mobilesUne application mobile B2B offre la possibilité de moderniser les opérations interentreprises, avec une courbe d'apprentissage minimale. etc.), et rediriger aussi via des beacons en magasin.
Un changement de doctrine
C’est aussi à un changement de doctrine que l’on assiste chez Facebook. Alors qu’il n’était pas question à ses débuts d’emmener les utilisateurs vers l’extérieur, la nouvelle doctrine veut au contraire faire la part belle aux apports de visites, de clics et même à la transformation. Pour conclure il faut comprendre l’écosystème Facebook dans son ensemble et ses capacités de ciblage online et offline. C’est de là que vient la force de la plateforme.
Pour cela il faut sortir du bon vieux cookie et confier ses données … à Facebook bien entendu. Voilà qui plaira à Maître Iteanu. Le dispositif est diabolique et tourne tout entier sur la connaissance des utilisateurs de la plateforme (donc des différents réseaux sociaux). Diabolique et efficace aussi, tant que les utilisateurs restent accros à ces plateformes de partage et que l’effet de lassitude évoqué plus haut ne refait pas surface. Il est fort à parier que d’ici là Facebook aura étoffé ses différents services regroupés sur sa plateforme, voire acheté ou – c’est moins crédible – créé de nouveaux services. Voilà qui va mettre la pression sur les acteurs de ce marchéLa notion même de marché B2B ou B2C est au cœur de la démarche marketing. Un marché est la rencontre d'une offre et d'une demande, d’autant plus que certaines de leurs références affichent déjà des chiffres intéressants sur de jolis logos.
Il reste bien des trous dans la raquette, reconnus par les conférenciers, notamment dans la capacité à « cibler des professionnels correctement ». Facebook envisage de combler ce manque en utilisant son réseau d’entreprise naissant Facebook at Work, dont RBS vient de devenir le premier cobaye. A noter que pour essayer Facebook at Work il faut en faire la demande mais le service n’est pas encore disponible de manière ouverte.
Affaire à suivre donc, mais il était important pour nos lecteurs de ne pas rater ce coup d’accélérateur de la multinationale de Zuckerberg. Que de chemin parcouru depuis la chambre d’étudiant de Harvard.
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