Comment réduire l’hyperconnexion dans le monde du travail
Comment réduire l’hyperconnexion ? Elle est couramment dénoncée comme l’un des grands maux du siècle, l’hyperconnexion fait de plus en plus parler d’elle : en témoigne la prolifération exponentielle de mails qui s’accumulent tous les jours dans nos boîtes mail. La sociologue Catherine Lejealle enquête sur ce phénomène depuis 2003 et a récemment oublié chez Eyrolles un livre à ce sujet : J’arrête d’être hyperconnecté ! Réussissez votre détox digitale, 21 jours pour changer.
Les conseils de Catherine Lejealle pour réduire l’hyperconnexion sont :
- Organiser des plages de travail en immersion
- Organiser ses priorités
- Ne traiter que les mails qui vous concernent vraiment
- Constituer sa liste de choses à faire en début de journée
- Remplacer le mail par le face-à-face (ou la communication synchrone directe)
En se laissant envahir par l’hyperconnexion, on finit à la fois par perdre le sens de son travail et ne pas laisser à notre cerveau un temps de repos nécessaire, ce qui conduit inévitablement au burn-out. D’où l’importance de garder un cap et de gérer ses terminaux en sachant parfois les ignorer.
Comment réduire l’ hyperconnexion dans le monde du travail
L’hyperconnexion est à la fois un problème pour l’entreprise et pour le salarié. Quels sont ces problèmes ?
Pour l’entreprise, c’est le fait que le salarié passe un certain nombre d’heures à surfer sur les médias sociaux à des fins personnelles, mais aussi le phénomène du BYOD (bring your own device) où le salarié estime qu’il a des outils personnels bien plus efficaces que ceux fournis par l’entreprise. Il apporte donc ses propres outils, ce qui perturbe toute la partie DSI qui a des outils de travail hétéroclites à gérer.
Côté salarié, ces conséquences sont insidieuses : on ne se rend pas compte que progressivement, on a laissé se sédimenter de multiples usages qui prennent du temps et qui fragmentent l’activité. Depuis 2003, on constate l’arrivée d’un petit burn-out où les salariés sont interrompus toutes les 5 minutes, ce qui fait qu’à la fin de la journée, les salariés interrogés ont l’impression de passer leur journée à répondre à leurs mails.
Il ne faut pas oublier que notre cerveau est fait pour travailler en mono tâche, en immersion. Face à tout cela, on a l’impression que le salarié est totalement démuni, alors que beaucoup de solutions sont à sa disposition :
- La première est de s’organiser des plages de travail en immersion, en laissant s’accumuler les mails, SMS, tweets etc. Puis se laisser un quart d’heure pour répondre à ces sollicitations, avant de repartir en immersion.
- Une fois ces mails « to do » triés, il faut les réorganiser selon la matrice de Eisenhower, en fixant les priorités (urgence / importance).
- Le traitement des mails : il faut trier dès le départ ceux qui nous concernent réellement et qui appellent une action, et ceux qui sont des mails de « reply all » internes qui ne nous concernent pas réellement.
- Constituer sa liste de choses à faire en début de journée pour se donner un cap, et ne pas se laisser interrompre avant d’avoir terminé les tâches de cette liste.
- Il y a également une solution très simple pour remédier à l’hyperconnexion : se voir en face à face pour résoudre ses problèmes et non pas par mail… C’est parfois plus simple de toquer à la porte de la personne concernée et résoudre le problème autour d’un café. Mais les gens aiment avoir des traces écrites et s’en servent comme protection, d’où cette prolifération exponentielle de mails.
Il faut également savoir refuser la priorité aux autres…
Il ne faut pas que son agenda dépende des autres : d’où notamment la nécessité d’identifier quelques pollueurs qui génèrent beaucoup de stress et d’énervement.
Il faut aussi apprendre à recadrer ceux-ci. Ils ne sont généralement pas beaucoup mais utilisent différents canaux pour relancer en cas de non-réponse.
Finalement, se montrer disponible, c’est aussi prendre une responsabilité qui ne nous incombe pas forcément. En répondant par plage horaire, on fournit également des réponses plus précises et professionnelles car on maîtrise le dossier, alors qu’en se lassant interrompre, on peut parfois donner une réponse qui n’est pas la meilleure.
L’hyperconnexion est-elle forcément mauvaise ?
L’hyperconnexion est arrivée insidieusement, et progressivement, on a accumulé 6,5 écrans chez soi car les connexions internet sont illimitées et de très bonne qualité.
On a donc partout des objets de tentation pour se connecter et on a perdu l’habitude de méditer, fermer les yeux, se détendre, et dès que l’on a un moment pour se vider l’esprit, on va immédiatement regarder son compte Twitter et se sur-stimuler.
On ne se rend pas compte que cela nous fatigue et que l’on pourrait faire des lectures continues (par exemple lire un article sur Wikipédia) qui fatiguent beaucoup moins. Car l’hyperconnexion saccade et fragmente, et au final épuise.
Comment va évoluer cette hyperconnexion dans les prochaines années ?
Depuis 12 ans, on a vécu l’évolution du mobile : les salariés se plaignaient de harcèlement lorsqu’on les appelait hors des horaires de travail.
Aujourd’hui le mobile sert très peu, contrairement au mail, même si certains peuvent ressentir de la fierté à recevoir de nombreux mails tous les jours, signe qu’ils sont au centre du système.
On constate également aujourd’hui l’arrivée d’un deuxième écran au travail : on travaille désormais avec un ordinateur plus un smartphone ou une tablette. Le télétravail aura également un rôle, dans une organisation qui sera de plus en plus flexible.
Dans cette tendance, les outils de partage comme dropbox sont de plus en plus utilisés en entreprise.
Une des approches de gestion du temps les plus simples et les plus puissantes est celle de John Adair. Ceci est documenté dans son Handbook of Management and Leadership.
Adair commence par une matrice standard, la Eisenhower Matrice mentionnée dans votre billet, qui met en perspective l’urgence par rapport à l’importance. Puis, Adair identifie la stratégie de gestion de temps de départ pour chaque classe d’activités
http://leblogdumanagementdeprojet.com/2013/05/02/le-systeme-des-4-d-de-john-adair/
Merci Michel pour ton commentaire. Je vais voir 🙂