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communication digitale : a-t-on vraiment besoin d’experts ?

Les experts en communication digitale ont-ils une utilité ? La sélection du jour, est cet article de Jasmine Sandler sur Search engine Watch qui se propose de dresser une liste des points qui vous permettent de déceler les vrais experts des faux dans le domaine du social media. D’une part, j’ai envie d’élargir le sujet de façon à englober la communication digitale dans son ensemble (on pourrait prendre aussi d’autres sujets), d’autre part, je voudrais aussi remonter d’un cran et me reposer la question de savoir si les experts en communication digitale ont réellement une importance.

Communication digitale : a-t-on vraiment besoin d’experts ?

experts communication digitale
l’expert est souvent challengé sur des détails par des gens qui sont incapables de les comprendre, mais qui insistent néanmoins à les connaître … sans les maîtriser. C’est un problème cornélien, celui de tous les formateurs qui tentent d’éduquer, en sachant que l’on ne peut jamais convaincre tout le  monde !

Expertise : a-t-elle de l’importance ?

La question paraît anodine et pourtant, elle est plus profonde qu’il y paraît. D’une part nous vivons dans un monde où les experts sont omniprésents, afin de décoder des mondes excessivement complexes où le vulgum pecus a perdu pied du fait du foisonnement d’informations et de données contradictoires, et que tout bêtement, il a besoin de se repérer. D’autre part, à l’opposé de ce spectre, il y a le rejet de l’expert, relayé à l’envi par tous les sondages opinion, car il est catalyseur des ressentiments, soit par excès d’arrogance, affichage de fausses certitudes, ou tout bêtement car l’expert, par son travail, par son savoir, par le fait qu’il a approfondi un sujet, se situe au-dessus de la masse, ce qui tend à le rendre antipathique, que cela soit fondé ou non.

Ce phénomène de l’expertise, on le trouve dans le grand public et donc, on le retrouve également dans le domaine du digital. Le responsable digital, est un animal bizarre qui maîtrise un vocabulaire hypothétique et la plupart du temps parsemé d’anglicismes, qui décrit un monde faussement « virtuel » et qui déstabilise son auditoire ; qui plus est, il/elle réfléchit à la vitesse de l’Internet (7 ans = 1 an) ce qui a encore plus tendance à horripiler les gens autour de lui/elle, plus habitués à prendre 1 an pour ne pas décider (après tout, la moitié des problèmes se règlent d’eux-mêmes selon l’adage bien connu).

L’expertise ne serait-elle pas la boule puante du digital ?

Alors, à chaque nomination d’un directeur digital qui n’y connaît goutte, dont le profil LinkedIn (sic ! Je ne citerai pas le nom) affiche fièrement 0 (zéro !) connexion, qui n’a jamais écrit sur Internet, jamais travaillé avec Internet, et qui probablement n’y passe pas beaucoup de temps non plus ni pour lire ni s’instruire, la même question surgit : l’expertise ne serait-elle pas la boule puante du digital ?

Après tout, ne vaudrait-il pas mieux un manager absolument ignorant de tout, mais parfaitement à l’aise avec le niveau du dessus, de façon à ne blesser personne, et surtout, de ne jamais s’expliquer des choses trop compliquées, qui risqueraient de nous emmener trop loin …

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On espère que les experts en communication digitale que vous aurez sélectionnés seront un peu meilleurs que cela – Dessin par toonpool

Experts en communication digitale : procédons par analogie

Les tentatives d’explication rationnelles dans ce domaine hélas, échouent souvent. Alors, j’ai envie d’utiliser une analogie, que je nomme l’analogie du chirurgien. Admettons que vous ayez un enfant unique, qui soit l’être le plus cher de votre vie. Celui-ci devant se faire opérer, confieriez-vous sa vie, celle de cet être le plus cher, à un chirurgien, comme celui représenté dans l’image ci-dessus, dont les connaissances sont nulles.

Alors, pourquoi le « geste technique » pour reprendre l’expression utilisée par Stéphane Jaubert de CGI dans une conférence à laquelle j’ai assisté il y a quelque temps, n’a rien d’anormal, voire est parfaitement valorisé, dans des domaines comme la finance, la fusion acquisition, la comptabilité, le Consulting, le marketing, la gestion, l’industrie, le manufacturing … et serait un élément de repoussoir dans une des disciplines les plus techniques et technologiques qui soit, le mélange le plus élaboré et subtil de sociologie, d’organisation, de management, et de marketing ?

Et pourquoi confieriez-vous ce qu’il y a plus cher dans votre entreprise à un débutant, à savoir son futur, car le digital est bien le futur de votre entreprise, qu’il passe par les modèles hybrides de commerce en ligne et physique, génération de leads, de communication digitale, de Social média etc. ; un quidam qui ne sait même pas ce que c’est, mais qui est capable de reproduire les beaux discours appris dans les journaux …

La lecture du jour

Si je ne vous ai pas encore convaincu, je vous incite donc à lire l’article de Jasmine Sandler qui vous donnera les moyens de repérer les faussaires, qui vous rassureront peut-être, mais vous emmèneront dans le mur, et ce, dans des domaines encore bien plus importants que ceux des médias sociaux. Il vous restera à adapter cette liste de contrôle pour aller un peu plus loin. Mais force est de constater, qu’encore une fois, la maturité des entreprises aux États-Unis permet ce genre de discours, et que sauf dans le beau pays de Descartes (où si j’en crois Léo Ferré « les conneries se fouttent en cartes ») on considère toujours, celui qui a appris et qui sait comme un prétentieux.

Bonne lecture …

12 questions pour faire la part du feu entre les vrais et les prétendus experts en médias sociaux – Search Engine Watch (#SEW)

Les médias sociaux demandent du temps. Beaucoup de temps. Mais ils ont le potentiel de développer réellement votre entreprise et votre marque.

Si vos heures de veille sont nécessaires ailleurs et que vous n’avez pas un membre de l’équipe pour prendre la relève, vous devriez envisager de faire appel à une ressource indépendante. Cette décision peut sembler facile à prendre, mais trouver une ressource compétente est un véritable défi.

Beaucoup de gens parlent, mais très peu d’entre eux joignent le geste à la parole. Hélas, le monde est plein de gens qui parlent vite et qui connaissent suffisamment de mots à la mode pour vous convaincre de les engager comme « experts en médias sociaux ».

Voici les 12 questions que je pose maintenant à toute personne – qu’il s’agisse d’un employé potentiel à plein temps ou d’un consultant – qui prétend être un expert en médias sociaux et propose de l’aider dans ce domaine.

Prenez cette liste au sérieux, car payer quelqu’un qui ne fait rien pour vous est pire que de ne rien faire en premier lieu.

via 12 Questions to Separate Socialedia Experts From Pretenders – Search Engine Watch (#SEW).

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

Un commentaire

  1. Au-delà de la compétence de l’individu, se pose la question la compétence de la personne en charge de l’évaluer. Autrement dit : l’expression « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois » n’aura jamais été aussi vrai.
    Là où je te rejoins parfaitement est la détection des usurpateurs / trices qui ont le don pour surfer sur les tendances en s’appuyant sur la crédulité des uns et la naïveté des autres. Le besoin de détecter ces faussaires de l’internet est important pour redorer le blason d’une profession encore en quête de repères. Cependant, cette chasse aux sorcières est-elle bien utile dans un monde où tout fini par se savoir?
    En clair, pour le bien de notre métier, devrions-nous devenir des experts reconnus en communication du pointé du doigt ou en communication digitale ?

    1. Merci de ton commentaire Sandrine. Que n’as tu raison !? SI c’était le cas, nous n’aurions pas besoin de démasquer ces imposteurs qui sont effectivement vite mis à nus sur l’Internet ouvert mais à l’inverse dans les entreprises ils ont l’air de se reproduire de façon assez rapide.

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