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Comment illustrer son blog sans risquer la prison

C’est la rentrée, et vous allez sans doute vous précipiter pour mettre votre blog ou site Web à jour, après l’avoir dépoussiéré suite à un mois d’inactivité (il faut bien couper un peu l’accès Internet pour faire autre chose !). Or, si mettre une photo ou illustrer son blog peut sembler être quelque chose de naturel, voire de quasi automatique, il n’en est rien. On se précipite sur Google images, on tape un mot clef, on fait un copier-coller et … hop ! On enfreint immédiatement et sans difficulté le droit à l’image et le droit d’auteur – qui est inaliénable en France, c’est-à-dire qu’il ne disparaît pas une fois une œuvre achetée, sauf au-delà de la prescription de 70 ans (inaliénable veut dire aussi que la mention D.R. qui semble ignorer l’auteur n’a aucune valeur si celui-ci se déclare et prouve la paternité de l’œuvre en question).

antimuseum.com-summer13-1206Au menu : une bonne manière d’illustrer un blog sans risquer de se faire taper sur les doigts : faire ses images soi-même (photo : antimuseum.com c’est-à-dire … mon site de photos !)

Et ce n’est pas une invention. Les sociétés de banque d’images payantes sont à l’affût. Le champion étant indiscutablement Getty images, passé expert dans la protection de son fonds documentaire (voir les nombreux débats ici). Il est vrai qu’ils ont fort à faire, car les usages du Web en matière d’images sont désastreux. La pratique qui consiste en effet à prendre n’importe quelle image et de la mettre sur son site est non seulement détestable, elle est aussi inefficace, car l’identité de votre contenu dépend aussi et surtout des illustrations qui le composent et l’agrémentent.
Les méthodes utilisées par ces sites d’images ne sont toutefois pas toujours légales non plus ; j’en ai été témoin une fois : un agent vous appelle depuis un pays étranger, le Royaume Uni en général, et vous réclame une somme assez conséquente pour une image – aussi petite soit-elle, une vignette dans le cas que j’ai observé – qui dans l’exemple étudié se montait à 6000€ pour une image de très petit format (environ 100px x 100px). Il ne faut pas se laisser intimider ; cette démarche est illégale en France, où la loi impose que la réclamation soit faire par huissier, dans le pays, et via un courrier recommandé. Dans le cas précité, la bonne démarche consiste donc à faire la sourde oreille, à obtempérer immédiatement en enlevant l’image incriminée (il faut donc rapidement la retrouver), et à attendre que le harcèlement cesse … ce qui peut prendre un peu de temps. Certes, la plupart des démarches de réparations suite à un abus de droits (Copyright Infringement en anglais, qui donnent suite à une procédure de mise en demeure : « cease and desist »), notamment pour les textes, se déroule de façon beaucoup plus courtoise. Le lésé, Harvard Business Review par exemple, vous contactera et vous demandera poliment – mais fermement – de retirer le contenu incriminé, vous vous excuserez, obtempérerez et vous en serez quittes. Mais pour les images, la pratique est beaucoup plus violente. La compagnie lésée vous réclamera de l’argent et de façon insistante, car elle est en effet dans son droit.

Il est donc urgent d’agir et de trouver un ou plusieurs moyens d’agrémenter élégamment sont blog ou son site en trouvant des moyens originaux et peu onéreux, quand on est indépendant, une PME ou même une entité fauchée dans un grand groupe … Les temps sont durs.

La première solution est d’apprendre à dessiner, mais cela n’est pas donné à tout le monde. J’utilise Paper de fiftythree.com (voir l’illustration ci-dessus) mais il faut non seulement savoir dessiner, il faut être capable d’apprendre à le faire avec ce nouveau medium, ce qui n’est pas donné à tous. Si vous y arrivez (avec un stylet, le stylet de Kensington à 15€ environ faisant parfaitement l’affaire), je recommande vivement cette application sur iPad qui permet de faire de très jolies illustrations, très rapidement et de s’affranchir des droits à l’image.

Vous pouvez aussi acheter un appareil photo et apprendre la photographie mais là aussi, il s’agit d’un Art – d’ailleurs pas si éloigné que ça du dessin – qui requiert un peu de savoir-faire, artistique et technique. C’est ce que je fais aussi avec mon site antimuseum.com où je distribue des images libres de droit – mais pas de droits d’auteur rappelons-le encore une fois – et que vous pouvez utiliser en citant l’auteur et en faisant pointer un lien vers la source … que vous n’aurez pas modifiée.

Pour les autres, ceux qui ne veulent ou ne peuvent dessiner ou réaliser leurs photos eux-mêmes, alors il reste les banques d’images payantes et les … les banques d’images gratuites telles celles citées dans l’article en référence ci-dessous.

Mon conseil aux entreprises

Quant aux entreprises ? mon conseil est de ne jamais transiger sur le droit à l’image, de payer (même si la démarche de poursuite est plus ou moins légale) et de s’assurer que la licence de ses images est valable, voire de n’utiliser que des images internes ou prises sur le vif par vos soins. Car dans ce cas, la démarche de recours décrite ci-dessus, même illégale, n’est pas opposable si vous êtes une entreprise. Dans ce cas, vous ne pourrez pas faire le mort.

Et surtout : n’oubliez pas d’acheter de vous assurer que la licence de vos images n’expire pas dans le temps car dans ce cas, vous seriez obligé(e) de vous assurer qu’à la date prescrite, les images en question sont retirées, ce qui est difficilement gérable.

… la sélection du jour

50 Banques d’images gratuites.

En vérité toute image que vous trouvez sur Internet et que vous pouvez télécharger est gratuite, vous pouvez en faire ce que vous voulez pour un usage privé, il est donc inutile de se poser la question. Puis-je utiliser telle ou telle photo que j’ai trouvée sur Internet? Réponse : oui. Oui à partir du moment où l’usage de la photo est privé (répétition volontaire). En revanche, si vous commencez à bloguer, à vous servir d’une photo pour faire de la pub, créer des encarts publicitaires, les choses sont un peu moins évidentes et il ne s’agit donc pas rigoler sous peine d’avoir quelques ennuis, même si la probabilité d’avoir des problèmes avec la justice est minime, je ne tenterais pas trop le diable.

Pour utiliser des photos pour votre travail, il y a trois solutions :

  1. Fabriquer vos photos vous-même.
  2. Trouver des images libres de droit.
  3. Achetez des photos.

Personnellement, je pense que je viole en permanence le droit d’image sur ce blogue, car mes illustrations sur ce blogue sont des copies d’écran de produits Internet. Ainsi, je montre un logo, une copie d’écran de logiciel, je suis limité en termes de droit d’image. Jusqu’à aujourd’hui, personne ne m’a réclamé quoi que ce soit, car il s’agit d’une formule “win win”. En effet quand je parle d’un produit, j’en fais la promotion, il serait dommage que le créateur du produit me réclame des dommages et intérêts sur une des images que j’ai produite sur ce blog.

En tout état de cause, l’usage d’une photo de façon publique doit être premièrement régie par le bon sens. Et le bon sens consiste au moins à citer la source de la photo quand il s’agit d’un blog. Maintenant s’il s’agit de créer une pub à afficher dans le métro, vous aurez plutôt intérêt à acheter la photo. Pour nous blogueurs, c’est tout de même moins contraignant.

Voilà une liste à jour des sites qui proposent des images libres de droit et gratuites, il y a parfois des restrictions dans l’usage des photo, par exemple la gratuité est limitée par la taille de l’image, par l’obligation de faire un lien vers l’auteur de la photo… Je viens de remettre à jour cette liste, car les choses bougent beaucoup, des sites disparaissent, des photos deviennent payantes…

Cette liste est classé par ordre alphabitique, sans préférence.

via 50 Banques d’images gratuites.

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

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