LinkedIn et la majorité silencieuse
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Et si l’audience la plus importante sur LinkedIn n’était pas cette masse de commentateurs, « likers », de « haters » parfois, mais la majorité silencieuse ? Cette masse d’utilisateurs qui… ne font rien. Ils lisent vos publications en silence, mais ils vous suivent et n’hésiteront pas à vous recommander dans la vraie vie. Tel est le conseil, fort judicieux, que nous a fourni Bruno Fridlansky lors de sa dernière visite chez Visionary Marketing.
Audience LinkedIn : le plus important est la majorité silencieuse
LinkedIn, les audiences, le networking et les selfies
C’est un marqueur de détection de l’automatisation sur les prises de contact. J’ai inséré ce caractère spécial, juste après mon prénom. Quand on prend contact de façon automatisée, il est coutume de dire bonjour avec le prénom. Ainsi, quand quelqu’un me dit « Bonjour Bruno », avec l’emoji juste après, je sais que c’est le résultat d’une automatisation, car aucun humain ne mettra un emoji s’il écrit mon nom manuellement. Ainsi j’ai immédiatement une idée sur le type de message que je reçois.
Est-il recommandé de mettre des emoji dans son nom?
Non, je ne recommande pas forcément de modifier le prénom ni le nom. Des utilisateurs se seraient fait bloquer leur compte à cause d’un emoji dans leur nom [NDLR C’est en fait une règle officielle du réseau social].
Je n’ai pas d’avis tranché cependant. J’ai plutôt tendance à dire que si mes interlocuteurs sont sensibles aux emoji, je peux en mettre. S’ils y sont réfractaires, au contraire, il ne le faut pas. Mon profil et mes prises de parole appartiennent aux membres de mon réseau, à mon audience. Il faut donc que je m’adapte à leurs préférences.
J’ai vu des gens qui allaient jusqu’à écrire leur nom avec des caractères bizarres…
C’est ce qu’on appelle du texte Unicode, une simulation de texte avec des caractères spéciaux, mais ce n’est pas du vrai texte et c’est à éviter absolument.
Car le moteur de recherche, lui, se base sur du texte. Et si je transforme en texte Unicode mon prénom, mon nom ou mon accroche, où je mets des mots clés importants, je disparais du moteur de recherche. Notamment aux yeux des gens qui vont chercher mon expertise.
Que penses-tu de l’automatisation dans LinkedIn ?
Une bonne automatisation ne se voit pas. C’est une prise de contact personnalisée, par exemple. Quand on la détecte, c’est que c’est mal fait. J’en ai gardé quelques-unes. Un indicateur est le nombre d’utilisateurs qui se plaignent ouvertement d’être démarchés automatiquement. Et il est vrai qu’on remarque qu’il y a moins de plaintes en ce moment. Ils ont d’autres sujets de mécontentement aujourd’hui.
Quel est le principal sujet de grogne aujourd’hui ?
Il y a l’algorithme et la façon dont LinkedIn propose des contenus. Et beaucoup de plaintes sur une forme de contenu de développement personnel, avec beaucoup de baratin, sur des modèles de « copywriting » très formatés. Ces contenus sont souvent outranciers, et ne cherchent pas à offrir de la valeur, ils ont pour but unique d’offrir de la visibilité et d’amener des vues. Il y a aussi des utilisateurs trop centrés sur les éléments très privés de leur vie personnelle.
On y parle de ses échecs, sur un ton trop personnel. Ces contenus-là sont clairement favorisés aujourd’hui et sont plus visibles que les autres et les utilisateurs professionnels s’en plaignent. Nous verrons si LinkedIn prend en compte aussi son audience et pas seulement les chiffres. Pourtant ce qui compte c’est notre réseau : avec qui nous sommes connectés, comment nous construisons notre réseau, quelle est ma ligne éditoriale. Il n’est nul besoin d’avoir des milliards de vues pour faire du business. En fait, la vraie question c’est de savoir ce que l’on cherche sur LinkedIn. Le reste est de la littérature.
Quelle est l’audience LinkedIn la plus importante ?
Ce qu’il faut avoir en tête, c’est la majorité silencieuse. Au-delà du nombre de vues, de commentaires et de likes. La majorité silencieuse, ce sont des gens qui ne veulent pas interagir ouvertement dans LinkedIn. Tout y est public, ils ne veulent rien montrer à leur écosystème. Si je like un contenu sur LinkedIn, tout le monde le sait et ils ne veulent pas qu’un collègue, un client ou leur patron le sache. Mais peu importe, ils vont te lire, t’écouter, te repérer et te recommander. Mais ils vont parler de toi autour d’eux, dans la vraie vie. Tu recevras des appels, et non des métriques propres à LinkedIn. Par contre, tu feras plus de business.
Les quatre derniers contacts business que j’ai eus sont arrivés uniquement au travers de la recommandation au travers de LinkedIn et dans la vraie vie. Et non parce que j’ai fait une publication racoleuse sur ma vie privée.
LinkedIn, un outil de networking avec ses audiences
Pour moi, il faut avoir un objectif de contacts individuels. C’est là que tu vas faire du business. Il faut sortir de LinkedIn pour rencontrer des gens dans la vraie vie.
En revanche, ce que je constate, c’est qu’il faut désormais produire un effort plus important pour rester dans cette dynamique de networking. Car tous ces messages privés prennent de la place, du temps et de l’attention. Il faut donc rester concentré et fournir un effort supplémentaire pour sortir de la sphère du divertissement. Une sphère où on publie et se querelle sans fin, et où on tombe dans les pièges de l’addiction que nous tendent les réseaux sociaux. Pour préserver LinkedIn comme outil de travail, il faut effectivement se forcer à une hygiène d’utilisation plus poussée que par le passé.
À propos de Bruno Fridlansky
Bruno Fridlansky est l’auteur de Maîtriser LinkedIn (quatrième édition), chez Kawa, un livre de stratégie pour mettre en place des programmes d’ambassadeurs avec ses collaborateurs et pour ses dirigeants, de manière à développer une véritable influence professionnelle.
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