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Quelle mobilité pour demain à l’heure de l’urgence écologique ?

La mobilité de demain n’est pas forcément un retour au carrosse et à la voiture à bras. Néanmoins, repenser la mobilité au 21e siècle exige « un degré de lucidité et un renforcement de nos mécanismes de décision démocratiques », nous explique Jean-Pierre Corniou. C’est un message positif que l’ancien DSI de Renault nous transmet. Liberté, l’égalité et mobilité sont parfaitement compatibles selon lui. Elles impliquent toutefois que nous fassions des efforts et que nous apprenions la sobriété. Il est temps de se mettre au travail. Visionary Marketing a interviewé Jean-Pierre lors de son passage dans notre studio. À l’occasion duquel nous avons découvert une nouvelle mesure de l’énergie : le NÉGAWATT  ! 

À l’heure de l’urgence écologique, quelle mobilité pour demain ?

Mobilité pour demain
Quelle mobilité pour demain ? À l’heure où notre responsabilité n’a jamais été aussi engagée (ni aussi bafouée), il est urgent de repenser la façon de se déplacer. Jean-Pierre Corniou nous dresse un portrait de cette mobilité du futur dans un nouveau livre : « Liberté, Égalité, Mobilité ».

Liberté, Égalité, Mobilité avec Jean-Pierre Corniou

Voici la transcription de notre interview de Jean-Pierre sur ce sujet de la mobilité de demain. Vous la retrouverez en intégrale dans sa version YouTube sur notre chaîne et ci-dessous et dans le podcast du jour pour sa bande-son. Il s’agit d’une interview-fleuve que nous avons décidé de garder intégralement du fait de l’importance de son sujet, et aussi du caractère positif et incitatif de son message. 

JPC Le message de mon livre est un message positif. La liberté, l’égalité et la mobilité sont totalement compatibles. Elles impliquent toutefois. Un degré de lucidité et un renforcement de nos mécanismes de décision démocratiques.

Mobilité de demain
Finies les pointes de vitesse en centre-ville comme si on était au Nürburgring. Il va falloir apprendre la sobriété et se raisonner. Et le chemin va être long et douloureux pour les apprentis Schumacher.

Cela fait longtemps que je travaille sur la mobilité. J’ai écrit déjà plusieurs livres sur l’automobile et plusieurs articles. Et aujourd’hui, nous sommes confrontés à un nouveau problème dans l’histoire de la mobilité.

Un nouveau problème dans l’histoire de la mobilité

Allons-nous pouvoir continuer à conserver le modèle de liberté de mobilité que nous avons réussi à construire au cours des 70 dernières années ? Ou devrons-nous freiner notre appétit à la bougeotte ? Appétit qui a été satisfait par toute une série de technologies. Celles-là mêmes qui nous apportent cette extraordinaire capacité à traverser l’Atlantique en 6 h, à louer des voitures, à se retrouver au cœur des Rocheuses ?

Va-t-on, pour des raisons climatiques, pour des raisons de gestion des ressources naturelles, conserver cette liberté ?

Je me suis posé la question et l’éditeur m’a dit « Il faut que vous travailliez sur cette question ! ».

Une question qui fait mal

On ne se la pose pas réellement parce qu’elle fait mal. Elle fait peur. Elle nous incite à changer radicalement d’habitudes et de sortir d’une forme de confort qui consiste à se déplacer de façon souvent impulsive, sans réfléchir à l’impact de ce déplacement, à la fois sur l’environnement, mais aussi sur le tissu social.

La liberté est un phénomène anthropologique. Elle est liée à l’histoire de l’humanité. On a commencé il y a 85 000 ans, en quittant la zone où nous étions installés en Afrique pour coloniser toute la planète.

Mobilité
À part le ciel gris, Midjourney manque d’imagination quand il nous décrit la mobilité à Paris au 22e siècle. Pourtant, de nouvelles solutions existent.

Partout sur la planète, il y a des humains qui se sont établis, qui ont construit des sociétés parce qu’ils ont été mobiles. Or, ces humains-là, qui ont pris le goût de la liberté de se déplacer, ne veulent pas rester inertes. Ils continuent à bouger et cela donne de grands mouvements anthropologiques comme les migrations.

Les migrations sont une forme d’exercice de la liberté

Les migrations sont une forme d’exercice, de liberté. Ils sont parfois poussés par les événements. Je rappelle que 60 millions d’Européens ont quitté la vieille Europe au cours du XIXᵉ siècle pour aller en Amérique du Nord, en Amérique latine ou en Asie. La liberté de bouger est la première des choses que les dictatures suppriment.

mobilité
Le métro de demain selon Midjourney : beaucoup plus convivial et familial que la bétaillère de la ligne 6. Mais pas sûr qu’il puisse faire face à l’accroissement de la population auquel nous allons avoir droit, car nous filons tout droit vers les 80 millions d’habitants et cela fait beaucoup pour un si petit pays.
Liberté égalité mobilité
Liberté égalité mobilité

Limiter la liberté, c’est accroître le contrôle sur les individus. Et d’ailleurs, au XIXᵉ siècle, ceux qu’on appelait les « chemineaux », ces ouvriers qui battaient la campagne à la recherche d’un travail, étaient suspects. On considérait que les gens qui n’avaient pas d’adresse fixe, qui n’avaient pas un métier fixe, étaient des gens douteux.

Cette liberté-là, nous y tenons et nous l’avons instituée en droit.

Les limites de la liberté de se déplacer

Il y a évidemment des règles juridiques puisqu’on a découpé la planète en État avec des frontières, avec des passeports. Et chaque État est libre de gérer les entrées sorties. C’est un sujet très important pour le XXIᵉ siècle, avec le risque d’accroître la mobilité avec des réfugiés climatiques qui ne pourront plus vivre là où ils se sont installés.

Donc, ces règles-là sont d’abord des règles de souveraineté territoriale.

Mais maintenant, les libertés s’exercent dans une contrainte nouvelle qui est la contrainte climatique

À propos de la contrainte climatique ?

On s’est rendu compte que la mécanisation fabuleuse des transports que le XIXᵉ siècle nous a légué avec le moteur à vapeur, puis le moteur à essence, a comme conséquence absolument fondamentale le réchauffement de la planète.

Je suppose qu’il s’agit d’une vue du pont d’Iéna en 2100. On remarquera que les SUV, selon Midjourney, ont pris encore du poids.

L’utilisation de combustibles fossiles charbon, lignite, pétrole a pour conséquence d’envoyer des gaz à effet de serre dont 70 % sont représentés par le CO2.

Mobilité
C’est Chirac qui l’a dit : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » c’était en 2002, il y a 21 ans et nous continuons de regarder à côté. Si vous n’aimez pas la chaleur, vous allez souffrir ! — image Midjourney.

Or ce CO2 a une fâcheuse caractéristique. Quand il est dans l’atmosphère, il y reste un siècle et quand on a accumulé les volumes de CO2, eh bien, on gère les conséquences des décisions qui ont été prises par nos prédécesseurs.

Et si on change radicalement, comme l’accord de Paris à la suite de la COP 21 nous incite à le faire ? Ou comme le programme européen FIFA, FIFA et Euro 2050 nous obligent à le faire, on aura un effet retard vu l’accumulation de CO2 dans les couches de l’atmosphère.

Donc la liberté à court terme est compromise par les conséquences de l’utilisation de véhicules et de moteurs qui laisse une trace dans l’environnement, dans l’atmosphère, mais aussi dans l’océan par l’accumulation de CO2 et l’élévation de la température.

Au-delà d’un constat négatif qui date d’il y a bien longtemps

Alors le constat négatif est relativement récent il date de 58. C’est un chimiste américain qui a découvert l’impact du CO2*. Tout ceci a donné naissance au GIEC. Les six rapports du GIEC, parfois contestés par ceux qui ne les ont pas lus, sont absolument sans aucun doute. Le réchauffement climatique est lié à l’activité des humains dans l’utilisation de l’énergie fossile. Par rapport à ça, comment faire ?

Il existe trois voies qui peuvent être mises en œuvre simultanément.

*depuis lors on a même appris qu’une chercheuse américaine nous avertissait sur ce point dès le 19e sicle. 

1— Trouver des solutions de mobilité qui consomment moins

La première voie, c’est de trouver des solutions de mobilité avec des objets qui vont consommer moins de CO2 lors de leur fabrication et surtout moins lors de leur vie en exploitation. C’est l’ensemble des vecteurs de mobilité décarbonée.

2— L’énergie décarbonée

Le deuxième élément, c’est trouver des sources d’énergie décarbonées pour alimenter le déplacement des humains, parce qu’il n’y a aucune solution de déplacement, ni des biens et marchandises, ni des personnes sans consommation d’énergie. Le simple fait de marcher fait que nous consommons d’énergie et que nous rejetons les gaz à effet de serre.

3— Réduire les transports : l’ère du Negawatt

Et la troisième solution, c’est évidemment de se poser la question d’inventer moins de transport. Moins de liberté de transport, mais regagner d’autres formes de liberté dans l’utilisation de l’espace qui soit moins toxique pour l’environnement.

C’est l’ère du négawatt, c’est à dire faire en sorte que nous consommions moins d’énergie pour se déplacer, mais aussi pour fabriquer des produits, pour les consommer.

Mobilité
Midjourney est très drôle : je lui demande de m’illustrer le Négawatt, il me dessine une usine à gaz… Remarquez, c’est un peu le sens que prend la croissance dite verte. On parle d’écologie et on investit massivement dans le gaz.

Le négawatt passe par toute une série de dispositions qui sont notamment le partage des infrastructures existantes.

C’est la fin des mégawatts, vivent les négawatts

Or le négawatt est un mode de pensée, un mode d’action tout à fait intéressant. Le but est de faire en sorte que toutes les interventions humaines consomment moins d’énergie.

Et consommer moins d’énergie, c’est consommer moins de matières premières. Ce n’est pas nécessairement la culture de la décroissance.

C’est inventer des formes plus intelligentes d’utilisation de l’énergie en travaillant sur les causes de mobilité

Mobilité : pourquoi se déplace-t-on ?

La fin du Mégawatt, c’est la mobilité en négawatt, c’est la VELORUTION — image Midjourney

On se déplace pour deux raisons. Parce qu’on y est obligé ou parce qu’on en a envie. On y est obligé par le travail. On a bien vu pendant la crise du Covid qu’on peut cependant travailler de chez soi, pour certaines personnes.

Une des formes de négaWatt, c’est de travailler de chez soi, c’est le télétravail

Et le gain entre la consommation d’énergie que l’on fait pour déplacer un humain et la consommation d’énergie nécessaire à se déplacer est considérable.

Donc, quand on est chez soi ou dans des lieux de proximité où on se rend à pied, on peut utiliser des moyens de communication qui eux-mêmes d’ailleurs, seront optimisés et valorisés intelligemment.

Se déplacer moins veut dire aussi faire en sorte de rationaliser nos déplacements

La sobriété s’invite dans la mobilité de demain

On n’est pas obligé d’aller en vacances dans des endroits lointains. On peut trouver des solutions de quota.

Mais d’ailleurs, là encore, la Covid est un bon exemple. Beaucoup de gens qui allaient en vacances très loin se sont rendu compte que sur le territoire national, il y avait une telle diversité en France ou en Europe qu’on pouvait trouver réponse à ces désirs d’évasion.

Finies les vacances à Acapulco, bienvenue dans les Pyrénées ariégeoises — ici, Sentein et la vallée du Biros depuis le col du Nédé en l’été 2022. On remarquera l’état déplorable des arbres dû à la sécheresse. Tout rapport avec le dérèglement climatique serait purement fortuit.

Ce qui a notamment renforcé l’attrait de la montagne d’été, qui est un facteur extrêmement intéressant.

Consommer moins d’énergie, cela veut dire s’abstenir volontairement de prendre sa voiture pour aller emmener les enfants à l’école ou chercher du pain. C’est utiliser le vélo et la marche.

Ce sont deux outils parfaitement opérationnels, totalement compatibles avec les infrastructures urbaines et tout à fait accessibles dans le monde rural pour des petites distances.

On fait moins de cinq kilomètres en moyenne pour utiliser les services de proximité. Ces cinq kilomètres peuvent parfaitement être faits à pied.

Un monde pour les amish ?

Alors il y a indiscutablement des réserves et des réticences sur ces modes de transport qu’on appelle doux. Marche et vélo. C’est lié souvent à une position ferme. « J’ai le droit d’utiliser ma voiture », entend-on.

Non, la voiture s’utilise sur des infrastructures publiques qui sont réglementées par une série de textes.

Mobilité
Vivent les transports doux, vélo et marche ! — image Midjourney

L’usage du domaine public n’est pas un droit fondamental. Il se gère, il se gère de façon intelligente et donc on peut, de façon totalement légitime, collectivement, démocratiquement, considérer que le partage des infrastructures doit se faire plus largement au profit des modes de transport.

La motorisation : un phénomène culturel

Il est vrai que la motorisation a été un phénomène culturel, sociologique tout à fait considérable, lié notamment aux congés payés et à la pénibilité du transport.

Beaucoup de gens retiennent l’idée qu’aller travailler en vélo ou se déplacer à pied, c’est pénible. Ou utiliser les transports en commun, ce n’est pas très confortable tout le temps.

De façon générale, il faut convaincre démocratiquement. On ne peut pas nécessairement imposer, changer les habitudes. Alors on peut convaincre par l’aménagement des infrastructures publiques.

Il est certain, par exemple, que le tramway a été un élément tout à fait spectaculaire pour ramener des gens réfractaires à l’utilisation des transports publics de surface, parce que c’est plutôt agréable.

Le vélo a été radicalement transformé

Il s’est inséré dans le milieu urbain et ça crée une vraie valeur d’usage. Le vélo a été radicalement transformé avec le vélo à assistance électrique.

On voit aujourd’hui aussi bien en pratique sportive qu’en mobilité, des personnes qui avaient abandonné l’idée du vélo.

L’utiliser parce que c’est moins pénible avec une assistance électrique. Et on voit des formes nouvelles, par exemple des vélos cargos.

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Mon Brompton sur la route de Paris à Saint-Germain-en-Laye. Sans assistance électrique. Un trajet de 1h33 minutes (contre 1 h 15 depuis Denfert Rochereau). Donc pas beaucoup plus long et à peine plus long aussi qu’en voiture. Et pour le même prix vous voyez des paysages et traversez des bois et des collines.

Le vélo entre dans les mœurs

Beaucoup de gens dans les zones urbaines emmènent leurs enfants en vélo cargo à l’école et ça rentre dans les mœurs. On le voit particulièrement dans les pays du nord de l’Europe, en Scandinavie ou aux Pays-Bas.

Mais cela vient en France.

Le vélo cargo d’ailleurs, et plusieurs entreprises françaises de vélo cargo, est un bon moyen à la fois pour le déplacement des personnes et pour le déplacement des marchandises

Il y a indiscutablement un changement culturel à opérer. Mon sentiment, et c’est ce que j’explique dans le livre, c’est qu’il faut plutôt travailler par la conviction que par la brimade ou la coercition, la conviction, elle va se faire si les infrastructures suivent.

Les pistes cyclables doivent être de qualité, les cheminements piétonniers doivent être restaurés dans le monde urbain et rural.

Il est trop de chemins qui ont complètement disparu. Il faut les réhabiliter  !

Le réchauffement climatique n’est pas une abstraction

La conviction viendra aussi de la vision macroscopique que l’on va pouvoir diffuser. Le réchauffement climatique, pour certains, c’est une abstraction.

Il est un vaste doute sur sa réalité.

De fait, on constate et l’été 2022, sur ce plan-là, a été très formateur, que la réalité va plus vite que la conviction que nous pouvons en avoir.

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L’homme a bien pollué et continue de polluer sa planète. En quelque sorte, une manière de scier la branche sur laquelle nous sommes assis. La planète n’est pas en danger, c’est nous qui le sommes !

Et de fait, beaucoup de gens vont se dire que leur contribution individuelle à la lutte contre le réchauffement climatique est accessible. Elle est même nécessaire.

Mais surtout, elle crée du plaisir. Ce n’est pas du tout violent de réfléchir avant d’utiliser sa voiture ni pour les urbains, de ne pas renouveler l’achat d’une voiture.

Et c’est sur ces bases que l’on verra changer les comportements et les cultures pour créer une société qui n’est pas une société punitive. Mais c’est une société qui va continuer à décliner le concept de liberté et d’égalité dans l’accès aux transports, mais de façon beaucoup plus avertie, vertueuse et responsable

La mobilité contrainte : la limite à 4 voyages en avion dans une vie est-elle viable ?

Alors, cette idée de limiter à quatre voyages pour toute la vie le nombre de voyages en avion est évidemment un pavé dans la marre qui a beaucoup fait réfléchir. De toute évidence, il faut faire quelque chose.

Ce n’est pas la honte de l’avion (NDLR Flygskam en suédois), mais c’est toujours réfléchir au pourquoi des déplacements. En entreprise, j’ai bien connu beaucoup de gens, beaucoup de collègues qui faisaient des déplacements professionnels pour gagner des miles, pour ensuite faire des déplacements privés.

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Et si les avions restaient attachés au tarmac ? Image Midjourney

Les programmes de fidélisation aériens sont une mauvaise chose

Les airmiles sont une double peine pour l’environnement

Donc il faut réfléchir notamment à ces programmes de fidélisation qui ne sont pas nécessairement la meilleure des choses. Il faut réfléchir à l’utilisation de solutions alternatives pour le transport aérien, le transport ferroviaire au sol.

Si on avait un réseau européen de TGV de qualité qui nous emmène dans toutes les capitales européennes, on n’aurait plus besoin d’avion parce que le TGV est une excellente solution et vertueux sur le plan du CO2.

Donc il y a à la fois des comportements individuels à réduire, des investissements publics à privilégier. C’est aux citoyens de s’engager autour de ça, au travers d’une action personnelle, individuelle, quotidienne, de responsabilité.

Il sera long et difficile de revenir en arrière

Alors, il est certain que la liberté de circulation que nous connaissons a conduit à un phénomène d’émancipation des générations, des enfants qui sont allés s’installer dans des pays différents. Il est vrai, par exemple, qu’il y a un exode de compétences d’Afrique du Nord vers la France. Il y a aussi beaucoup d’enfants français des années 80 qui sont installés aux États-Unis, au Canada, voire même en Australie.

C’est un fait, on ne peut pas casser cette réalité et de toute façon, il sera long et difficile de revenir en arrière. Il y a une solution, c’est le crédit carbone individuel.

Ce crédit carbone individuel serait finalement un droit que nous aurions individuellement, que nous serions de façon transparente et rigoureuse. Je vais aller voir mes enfants au Canada ou en Suède, néanmoins je vais devoir continuer à faire des efforts significatifs sur d’autres comportements pour compenser ce droit que j’ai exercé.

Le permis de carbone individuel : une idée choquante pour beaucoup

Le permis de carbone individuel est quelque chose qui est aujourd’hui choque beaucoup de gens en disant que c’est une atteinte totale aux libertés. Mais c’est une évidence, sans mesures, pas de progrès.

On a 10 tonnes de production individuelle de CO2 par an. Il va falloir que nous descendions à 5

Ce passage de 10 à 5 ne passera pas s’il n’y a pas un outil de mesure, un outil de rationalisation de nos comportements qui nous permette de comprendre les impacts avant de décider.

On voit bien que quand on nous demande de consommer moins d’énergie, on le fait spontanément, sans en souffrir. Donc il est évident que la prise de conscience et la responsabilité individuelles vont prendre des formes nouvelles, mais très positives et constructives.

La planète n’est pas en danger, l’homme oui !

Et il est évident que nous sommes entrés dans une phase de profondes turbulences dans notre confort individuel. Et ces turbulences sont liées aux résultats que nous avons engrangés depuis un siècle en termes de liberté et de confort.

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La planète n’est pas en danger, c’est nous qui le sommes, à force d’en piller les richesses — Midjourney

Ces éléments-là, on ne peut pas en faire abstraction. Ils appartiennent à notre environnement, à notre culture, à notre démocratie, à notre qualité de vie.

Néanmoins, la mutation est imposée par l’environnement contraignant que nous avons fabriqué. Nous en sommes les seuls responsables et notamment nous les Européens, puisqu’on a commencé au début du XIXᵉ siècle.

Nous, les Européens, avons largement consommé notre crédit carbone

Ce n’est pas un caprice écologique, c’est une condition de survie de l’homme dans des conditions de qualité sur la planète. C’est ça qu’il faut comprendre.

La planète n’est pas en danger. La planète s’en fiche royalement. Elle considère que l’homme est un intrus qui s’est développé depuis 1 million d’années. En gros, par rapport à son histoire, c’est tout à fait un phénomène secondaire

C’est l’homme qui est en danger parce que l’homme est au bout de la chaîne de la complexité biologique. Et si les conditions de vie sur terre se dégradent, il en sera la première victime. Les crabes et les araignées continueront à proliférer sans aucun problème.

Donc, il s’agit d’abord et avant tout d’un problème de protection de la vie des humains sur Terre et de la qualité de la civilisation.

Cet objectif qui n’est pas du tout un objectif angoissant, c’est un objectif absolument refondateur. On sait quelles sont les contraintes

Plus de sobriété, moins de mobilité… mais restons positifs !

On sait maintenant qu’il faut qu’on se dirige vers un comportement qui intègre davantage de sobriété énergétique puisqu’il faut supprimer une série de causes inutiles de consommation d’énergie.

Et ce cheminement-là est un cheminement qui doit être mûri, qui doit faire partie de notre évolution démographique et démocratique et qui doit nous conduire à beaucoup plus de maturité dans nos décisions en matière de déplacements

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La sobriété n’est pas forcément une punition, elle peut être positive — Image générée avec Midjourney

Le message de mon livre, c’est un message positif. La liberté, l’égalité et la mobilité sont totalement compatibles. Cela implique toutefois un degré de lucidité et un renforcement de nos mécanismes de décision démocratiques.

Le livre de Jean-Pierre Corniou se trouve à la FNAC et dans toutes les bonnes librairies

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
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