Transformation digitale des télécoms : acteurs et victimes à la fois
La transformation digitale des télécoms fait émerger les opérateurs de réseau de deux manières différentes et contradictoires : à la fois comme des acteurs et des victimes de cette transformation. Ma lecture du jour m’a emmené du côté de cet article de Guillaume Villon de Benveniste qui est l’auteur d’un excellent blog sur l’innovation où il interviewe divers acteurs des nouveaux marchés et se livre à des analyses intéressantes sur certains secteurs comme ici celui des télécoms, à l’aube , je le cite, d’une « troisième révolution industrielle ». Cette analyse m’a intéressé et interpelé au premier plan.
Transformation digitale des télécoms : acteurs et victimes à la fois
Cette révolution industrielle est en fait déjà une réalité avec, en son cœur, un paradoxe assez étrange, fort bien souligné par Guillaume dans son article. Sans télécoms pas d’Internet, sans mobiles et sans 3G/4G/4G+ etc. pas d’Internet mobile et enfin, sans innovationL'innovation va de la compréhension (intuitive ou non) du comportement de l’acheteur à la capacité d’adaptation à l'environnement permanente, pas de satisfaction clients, car ceux-ci en veulent toujours plus et plus longtemps.
Avec l’autre pendant de ce paradoxe de la transformation digitale qui voudrait que ce soient les Telecoms qui paient et les OTT (les services « over the top » c’est à dire littéralement qui viennent au-dessus du réseau) qui sont responsables des effondrements de marge et donc des difficultés actuelles des opérateurs en Europe (aux Amériques, les prix et les marges sont confortables, comptez environ 150$ pour un accès fibre à faible débit au Canada et environ 60 à 75$ pour un forfait mobile).
Et s’il y avait une autre lecture ?
OTT et transformation digitale des télécoms
Pour les béotiens, les OTT sont les services comme Google Hangout, Skype, WhatsApp, Viber etc. et les nombreux services Internet qui viennent vendre de la valeur ajoutée (avec aujourd’hui Netflix et tous ses camarades américains non encore arrivés ici) sur les réseaux opérés par les opérateurs. En d’autre termes, l’argent changerait de main et ces services OTT vampiriseraient les revenus tout en aspirant des volumes de plus en plus significatifs de la bande passante car ils sont très gourmands. Il suffit de voir les débats incessants sur le supposé blocage de la bande passante de YouTube par les opérateurs. Sans parler des menaces, réelles ou supposées, sur la neutralité du Net et de l’Internet à deux vitesses. Pourtant, la plus grande menace ces dernières années est venue non des géants du Web mais de l’intérieur, en 2012. La révolution industrielle que va vivre les télécoms dans les quelques années qui viennent sera bel et bien industrielle et aura pour enjeu d’une part les coûts internes et d’autre part la taille et le poids internationaux. Affaire à suivre …
Comment préparer l’Europe à la troisième révolution industrielle ?
Comment créer les conditions pour que les économies européennes puissent tirer pleinement partie de la troisième révolution industrielle, au moment où les Etats-Unis confortent leur prééminence économique et que l’économie chinoise s’affirme davantage ? Quels rôles les opérateurs télécoms peuvent-ils jouer dans la troisième révolution industrielle ?
I/ Les opérateurs télécoms sont dans une situation paradoxale
Les mutations industrielles profondes, liées notamment à l’avènement de la troisième révolution industrielle, vont créer une forte demande pour une réseau télécom d’une qualité optimale. Par conséquent, les acteurs de réseaux télécoms devraient être davantage valorisés, à
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