NotebookLM de Google : Voix artificielles, préoccupations bien réelles
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La création de contenu à l’aide de l’intelligence artificielle n’est plus une nouveauté depuis quelques années et, comme je l’avais prévu dès 2020, une des conséquences de cela est que déjà près de 15% du contenu du Web contient des éléments produits par l’intelligence artificielle. Bien que je me sois préparé à ce choc de contenu de longue date, lorsque j’ai reçu ce message d’un de mes amis la semaine dernière au sujet de la nouvelle application de Google intitulée NotebookLM, j’ai été sacrément secoué. Je l’ai donc testée et je me suis immédiatement senti dépassé. J’ai dormi quelques nuits depuis lors et alors que je me remets à peine de mes émotions, voici mes conclusions et interrogations.
NotebookLM de Google : voix artificielles, préoccupations bien réelles
L’autre jour, un ami m’a envoyé un message concernant la nouvelle application d’intelligence artificielle NotebookLM de Google. Comme je fais toujours dans ce cas, je l’ai immédiatement essayée. Le slogan de NotebookLM est « Think Smarter, Not Harder » et Google le présente comme « L’outil par excellence pour comprendre les informations qui comptent le plus pour vous, construit avec Gemini 1.5 ».
NotebookLM : fait pour « comprendre » l’information ?
Je m’interroge à ce sujet. S’agit-il vraiment d’un outil destiné à « comprendre l’information » ? Cela me semble difficile à croire.
L’objectif de NotebookLM (uniquement disponible en anglais à ce jour) est de transformer un texte, une vidéo, un lien web en un podcast conversationnel. Il est semi-personnalisable et la peinture est encore fraîche. Mais il vous donne déjà une idée de ce que l’avenir nous réserve, à nous les créateurs de contenu. .
D’un côté, la technologie est géniale et fonctionne bien, à l’exception de quelques anicroches. De l’autre, c’est une fenêtre qui s’ouvre sur un avenir très étrange et sombre (une fois de plus, ce n’est pas l’outil qui est le problème mais les personnes qui l’utilisent, comme Bradbury l’a fait remarquer).
Pour mon premier test, j’ai sélectionné l’un de mes textes en anglais sur l’intelligence artificielle (AGI). J’ai copié et collé mon texte dans la fenêtre et hop ! quelques secondes plus tard, un podcast conversationnel entre deux américains, un homme et une femme, était disponible. Le voici .
Je dois avouer que je n’en ai pas cru mes oreilles lorsque j’ai entendu ce podcast réalisé à partir d’un simple texte. C’était à la fois brillant et intimidant. J’ai immédiatement pensé que n’importe qui pouvait produire une conversation audio à partir d’un article de blog. Et je suppose que certains des créateurs de contenu les plus paresseux n’iront pas chercher plus loin.
En regardant le podcast en détail, j’ai remarqué qu’il y avait quelques failles ici et là et notamment la citation de Ray Bradbury qui n’est absolument pas tirée de Fahrenheit 451. Comme cela est clairement mentionné dans mon texte.
Homme | 01:24.308
C’est comme cette phrase de Fahrenheit 451. Je n’ai pas peur des robots. J’ai peur des gens, des gens, des gens.Femme 01:28.691
Ouais.
Eh bien… non, désolé (et au fait, je déteste ces « Ouais/ Yeah » ). Ceci est tiré de la lettre de Bradbury à Brian Sibley, datant de 1974. C’est clairement énoncé dans le billet et le lien vers le fichier source y est explicite.
Deuxième test
Hier matin, je suis retourné à l’application et j’ai essayé une nouvelle fois. J’ai inséré le lien vers une vidéo YouTube et l’opération a échoué plusieurs fois. J’ai abandonné et j’ai copié une URL web, ce qui a fonctionné parfaitement cette fois-ci. Dans ce nouveau test, j’ai pillé mon propre travail sur la fraude et l’IA avec Fujitsu.
J’ai essayé de personnaliser le podcast mais je n’ai pas pu changer les voix américaines ni le ton de la voix qui ne correspond pas à ma ligne éditoriale. J’ai tenté d’adopter un ton plus professionnel, moins décontracté en modifiant le prompt. Cela n’a pas fonctionné comme prévu. Par contre, mes instructions visant à rendre le podcast plus factuel et à mettre l’accent sur les chiffres ont été exécutées correctement par l’IA.
Cela dit, lorsque vous écoutez l’intégralité du podcast, en particulier vers la fin, vous vous rendez compte que l’IA y ajoute beaucoup de contenu et fait ses propres commentaires. .
Cette expérience soulève un certain nombre de questions.
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- Pour commencer, un rédacteur paresseux peut commencer à publier sa propre chaîne de podcasts à partir de zéro en utilisant le contenu d’autres producteurs de contenus sans même mentionner leurs noms ;
- Deuxièmement, les hallucinations font toujours partie de l’équation et elles sont très vicieuses, cachées et difficiles à repérer. Encore une fois, si vous êtes un copywriter paresseux, cela n’a aucune importance. Au contraire, si vous êtes un créateur de contenus consciencieux, c’est une bien autre histoire ;
- Le fait que cette application d’IA ajoute du contenu est une autre forme d’hallucination, même si le texte est parfaitement sensé et en phase par rapport à l’œuvre originale. Mais je n’ai pas écrit ces ajouts, je ne les ai pas pensés et je ne suis même pas sûr de vouloir les conserver. Ce n’est pas seulement irritant, c’est carrément inquiétant.
- Enfin, le ton familier utilisé par l’application et les voix et accents qui ne sont pas encore personnalisables sont un frein pour moi. Mais je pense que cela peut être facilement corrigé.
En conclusion
Comme je l’ai déjà mentionné, je trouve ce type d’application un peu inquiétant. D’une part, il est formidable de pouvoir produire un podcast conversationnel très engageant, très rapidement. Rétrospectivement, ce type de technologies est sans doute propice à produire encore plus de déchets sur Internet, qui finira probablement par s’effondrer sur lui-même. C’est une question d’années si personne ne met fin à cette absurdité.
Je ne suis pas sûr que Google assurera la maintenance de cette application, ni même qu’il vous laissera l’utiliser très longtemps. Ils ont un beau palmarès de crucifixion des innovations à leur palmarès.
Il pourrait être tentant d’utiliser NoteboookLM pour produire des podcasts conversationnels sans aucun effort. Mais je ne l’utiliserai pas car nous nous sommes engagés à ne pas le faire au travers de notre charteL’éthique du marketing couvre un champ très vaste de thématiques. Il faut tout d’abord voir l’éthique du marketing comme une sous-branche de l’éthique des affaires. de contenu 100% humain sur Visionary Marketing. Je finirai sans doute ma vie comme le dernier des Mohicans du marketing de contenu, mais j’ai la ferme intention de garder la main dans ce processus de création de contenus.
Ici, c’est moi qui réfléchis, pas l’outil que j’utilise pour écrire.
Transcriptions des deux podcasts de NotebookLM