Nous retrouvons Sophie Backer, qui nous dispense ses conseils pour bien communiquer en visioconférence, issus de son livre intitulé « Visio, gagnez en impact », publié chez Vuibert.
Conseils pour captiver son audience en visioconférence
« Capter l’attention de son auditoire est plus difficile en distanciel qu’en présentiel » nous a expliqué Sophie Backer lors de cette interview. Ceci s’explique pour différentes raisons :
Tout d’abord, « il n’y a pas de flux énergétique qui circule entre les gens comme dans la vraie vie », ajoute-t-elle. Ensuite, chaque participant à la visioconférence se trouve coincé, comme dans un « bocal ». Avec tout un tas d’éléments de distraction : la perceuse du voisin, le chat qui marche sur le clavier, les alertes et les mails qui arrivent, d’autres notifications qui vibrent, qui se manifestent.
Pour ces raisons, la personne qui s’exprime en distanciel aura plus de mal à capter l’attention de ses différents interlocuteurs, qui ont cette facilité de couper leur caméra et/ou leur micro et de consacrer leur temps à faire autre chose.
L’importance de l’image en visioconférence
« La qualité de l’image est cruciale en vidéoconférence », explique Sophie Backer, « car les neurosciences nous ont appris que le visuel contribue à 55 % de l’impact d’un message ».
Une étude de Princeton menée en 2005 a par ailleurs démontré que l’on se faisait une opinion sur une personne après une exposition de 100 ms à un visage [source : Princeton University]. Autant faire attention à la qualité de l’image !
En outre, les enfants de la télé que nous sommes sont habitués à une image de qualité, celle du présentateur du journal télévisé. Au-delà de cette image d’excellente qualité, il bénéficie aussi « d’un bon cadrage, d’un bon éclairage… C’est cela ça qui est attendu, même de manière inconsciente, par l’auditoire ».
6 conseils pour avoir plus d’impact en visioconférence
Le métier de Sophie Backer étant l’impact en prise de parole, elle a distillé à nos lecteurs quelques conseils utiles pour vos interventions en distanciel.
Conseil no. 1 : la caméra à la hauteur des yeux
« Mon premier conseil est de mettre la caméra à hauteur des yeux ». Cela suppose, poursuit Sophie Backer, que si votre caméra est intégrée à votre portable, vous devriez surélever votre ordinateur.
Conseil no.2 : le plan de poitrine
« Il faut aussi se mettre à un bras de distance pour qu’il y ait ce plan poitrine auquel on est habitué ». Selon Sophie, c’est ce que l’on attend de celui qui s’exprime en visioconférence.
Conseil no. 3 : l’éclairage
« Un autre point parmi d’autres que vous retrouverez dans mon livre », a-t-elle ajouté, « on met de l’éclairage derrière soi pour que son clavier soit éclairé et il faut faire attention à ce qu’il y ait de la lumière sur votre visage pour que ceux qui vous regardent puissent aussi voir nos mimiques, avoir un minimum de lecture labiale, dont on a vu toute l’importance pendant la période où on portait des masques ».
Tous ces points vont permettre selon l’autrice des « points d’appui visuels qui permettent d’écouter mieux et plus facilement, ainsi que de parler avec plus d’impact ».
Conseils en visioconférence — no. 4 : le débit
Il est très important de ralentir le débit nous explique aussi Sophie Backer. Avec un débit trop rapide en effet, « il n’y a pas ce vibrato énergétique entre celui qui parle et ceux qui écoutent. La lecture labiale est plus difficile également. Il faut donc aider le spectateur à écouter et l’orateur se doit de ralentir son débit ».
Conseil no. 5 : la prononciation
Il faut aussi faire « attention à sa prononciation, ce qui va de pair avec le ralentissement du débit ».
Conseil no. 6 : épurer son propos
Il faut bien « articuler un seul message par réunion », ajoute-t-elle et « travailler sur la focalisation et l’épuration des propos. En visioconférence, il convient de rentrer plus vite dans le vif du sujet, de faire plus court, et de terminer de manière plus claire, de mieux circonscrire tout le déroulé du propos ».
Les choses à éviter en distanciel pour améliorer son impact
Mais il n’y a pas que les conseils à suivre, il y a également les écueils à éviter.
Les contre-jours
« Pendant la période du Covid, durant laquelle on a beaucoup utilisé la visioconférence, nous avons tous pu observer des “irritants”. Par exemple, ces personnes qui parlent à contre-jour, sous un Velux ou devant une fenêtre ». Dans ces cas-là ajoute Sophie Backer « on ne voit pas leurs mimiques, leurs sourires, la lecture labiale est impossible parce qu’on ne voit qu’une silhouette. C’est à éviter à tout prix ».
L’effet Schtroumpf
Plus amusant, mais très bien vu également, « l’effet schtroumpf ». Il est à éviter absolument. « Il s’agit de la personne cadrée tout en bas de son écran avec beaucoup de vide au-dessus d’elle. Tout cela car elle n’aura pas pensé à mettre la caméra à la bonne hauteur !»
Les fonds indésirables
« Je me souviens d’un homme politique qui était apparu avec ses chaussettes qui séchaient derrière lui », déclare Sophie Backer. « Plusieurs années après la généralisation de la visioconférence, ça ne nous fait plus rire ».
Et de conclure : « Ces bévues sont désormais rédhibitoires. Elles vont faire perdre en impact et en crédibilité celui qui s’exprime ».
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Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numériqueDéfinition marketing digital, un terme utilisé en permanence et pourtant bien mal compris car mal défini.
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