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Start-ups e-commerce des Hauts-de-France : pole position à Monaco

start-ups de ecommerce 1 to 1La plénière de clôture du millésime 2016 de l’E-commerce 1 to1 était comme à l’habitude dédiée aux jeunes pousses et à l’innovation. Nous avons donc assisté à 8 présentations de 3 minutes de jeunes entreprises de divers niveaux, certaines très avancées, d’autres plus naissantes. Avec quelques pépites parmi les candidats, et beaucoup de représentants des « Hauts-de-France ». Lille semble en effet être devenu un hub de la high-tech, assez logiquement regroupée autour des ténors de la distribution locale. Ainsi, même si des champions historiques de la VPC du Nord, comme les 3 Suisses, annonçaient leur mise en vente quelques heures après la clôture de E-commerce 1 to 1, la relève semble assurée avec de nouvelles sociétés de service qui gravitent autour de ce secteur. Voici un rapide tour d’horizon des présentations, saisi à la volée avec mon iPad posé sur les genoux.

8 start-ups à e-commerce 1 to 1 à Monaco pour célébrer les Hauts-de-France

Bryanthings : l’ébéniste digital qui vous maquille à distance

1.La première startup était Bryanthings, dont les clients s’appellent Hermès, YSL, Lancôme, Mairie de Paris, ou encore le groupe La Poste. Bryanthings se décrit comme « ébéniste digital ». Comment cela fonctionne t-il ? La cliente arrive chez Chanel, s’installe devant un « miroir magique ». Elle prend une vidéo selfie de son maquillage et rentre ses coordonnées. La « make up artist » (le terme maquilleuse doit faire ringard je suppose), à partir de la vidéo, va envoyer par mail la liste des produits de maquillage avec les liens qui permettent d’acheter en ligne. Une augmentation de 35 à 40% dans les ventes a été observée avec la mise en œuvre de cette solution.
Bryanthings est encore peu présent aux Etats-Unis, mais compte se développer sur ce marché. L’offre est complète (matériel/logiciel/services) et tend à évoluer vers le conseil. La start-up, qui réalise 1M€ de chiffre d’affaire est encore jeune, mais compte réaliser une levée de fond pour grandir.

C’est ma robe : louer la robe de sa vie pour un soir

2.La deuxième startup, « C’est ma robe », a été lancée il y a 3 ans par une ex-journaliste de la mode qui entendait toute la journée des « je n’ai rien à me mettre »  et « j’ai la même chose à la maison ». La jeune startup a alors créé un site vitrine pour tester le marché qui était encore immature en France (à l’opposé des USA avec « rent the runway »). Le site vient de passer marchand et offre désormais à la location 300 robes, enregistrant une location par jour en moyenne.
Sachant que la société amortit une robe en 2 locations ½ (panier moyen de 150€), et que les robes sont sorties du stock au bout de 10 locations pour rester « fraîches », l’objectif premier est d’augmenter le stock de robes et développer la vente. La société recherche ainsi 200K€ pour développer le stock et le showroom qui est devenu trop petit.

Colisweb : surmonter le problème du « dernier kilomètre »

3.La troisième présentation était celle de Colisweb, qui est déjà un champion dans sa catégorie : « on a tous vécu une livraison stress et prise de tête : le but est de la transformer en expérience positive » a expliqué le présentateur. Colisweb travaille principalement pour des enseignes multicanales telles Darty, Leroy Merlin, Norauto, Habitat, Chanel… Les E-commerçants évoquent souvent le fameux problème du dernier kilomètre, dernière étape de la livraison, souvent la plus difficile et la plus coûteuse. Colisweb promet de résoudre ce problème et de fluidifier l’expérience de la livraison en proposant mieux qu’Amazon : une livraison en 2 heures ou sur rendez-vous. Un suivi de la livraison en un clic est également proposé, afin de rendre le client acteur de sa livraison qui peut ainsi choisir son créneau horaire ou son lieu de livraison.

Présente dans 12 agglomérations, la start-up a établi des partenariats permettant de livrer le client par tous les modes, du camion au vélo. Le coût supporté par l’enseigne se situe entre 6€ et 20€ en fonction de la volumétrie du colis et de la complexité du transport dans la ville. Des sites e-commerce utilisent ainsi le service à partir de 200€ d’achats, ce qui permet au passage de gonfler le panier d’achats. Le service est déjà très abouti : la start-up réalise 1 M€ de CA et entame sa levée de fonds.

Crezeo : donner vie à sa communauté

4.Crezeo était représentée par son fondateur Antoine Leclercq (encore un Lillois !). « Facebook c’est bien mais le problème réside dans le fait qu’ils sont propriétaires de vos données et c’est eux qui définissent comment et combien vous communiquez à vos fans » a indiqué le patron de Crezeo. Avec Facebook, 1 à 5% seulement de vos fans peuvent être touchés. La jeune start-up pense que la communauté est cruciale et propose ainsi une solution de création de communauté de clients en marque blanche. Informer les clients, les fidéliser, donner des missions à la communauté, aller aider des utilisateurs, partager… « 1 fan sur votre communauté vaut mieux qu’un simple like sur une page Facebook » indique Antoine Leclercq. Partant de ce principe, Crezeo propose un accompagnement pour communiquer sur les médias sociaux et réaliser des jeux concours, le but final étant d’apporter des clients à ses clients.
Le dernier exemple de communauté a été réalisé pour Auchan : une plateforme éditoriale complète permet d’informer et garder le contact avec le client. Crezeo a deux typologies de clients : de petits e-commerçants, pour lesquels la jeune pousse va lancer une nouvelle offre, et d’autre part les grands comptes qui souhaitent du « sur-mesure ».

Critizr : connaître la satisfaction client en temps réel

5.La cinquième présentation était celle de Critizr, une startup bien connue depuis au moins 2012 : sa mission est de faire remonter l’avis négatif du consommateur en magasin. Leur objectif est la progression du service client, car faire remonter une plainte est encore une bataille pour le consommateur, et celui-ci sait qu’il aura toutes les chances de recevoir une réponse automatique classée sans suite. Le service est donc une simple appli qui permet de faire remonter les plaintes directement au directeur du magasin. Ce début fut un succès total qui a amené 500 000 téléchargements. Une offre est proposée aux enseignes pour collecter, analyser et agir sur les avis clients. Dans les 1200 magasins Carrefour où la solution est déployée, le directeur répond directement aux commentaires depuis son mobile dans le magasin. Cela a un vrai impact pour le consommateur comme pour l’entreprise, car montrer que l’on est à l’écoute du consommateur augmente naturellement la satisfaction du client. Cette jeune pousse de 24 employés a récemment levé 6M € et se donne pour objectif de devenir le chemin d’expression des critiques clients. Pour faire connaître l’application à un maximum de personnes, la start-up lilloise s’est appuyée sur les sites de Carrefour de Flunch où un bouton Citizr apparaît.

Dartagnan : votre mailing mobile mérite d’être lu

6.Le constat que fait Dartagnan, c’est le nom de cette start-up lilloise, est que 90% des messages mails ne sont pas optimisés pour le mobile, malgré la masse de gens qui consultent leurs courriels sur le mobile. La solution de Dartagnan consiste ainsi à créer des mails responsive. La jeune société offre déjà ses services à de grandes marques de retail comme 3 Suisses et Kiabi. La solution Mailchimp, très utilisée, est centrée sur le middle market dans des petits volumes et ne donne aucune latitude dans la créativité de l’e-mail. Les grands comptes rencontrent des problèmes similaires car leurs outils ne proposent pas d’expérience utilisateur convenable et le code de mauvaise qualité diminue considérablement la délivrabilité. Avec un marché qui n’est pas prêt de s’épuiser, la jeune pousse a de belle années devant elle et toutes les raisons de devenir grande.

Cloud ERP Solutions : l’ERP américain arrive en France

7.Cloud ERP Solutions est une startup de 10 personnes qui distribue les produits Netsuite, éditeur d’ERP dans le cloud créé par Larry Ellison. A noter que cette jeune entreprise est un peu plus qu’une start-up, car elle est liée à Capgemini. Plus qu’un ERP, c’est aussi un outil de CRM et de E-commerce. Elle compte aujourd’hui plus de 24 000 clients dont certains en France, qui utilisent tous la même version du produit. Cette plateforme évolutive est personnalisable en fonction du profil. L’outil est résolument orienté business et est également un puissant outil de BI.

Tapbuy : réinventer l’achat par le mobile

8.Enfin, Tapbuy a clôturé cette présentation : le constat établi est que le mobile ne représente que 5% des ventes des e-commerçants, ce qui n’a pourtant rien à voir avec le nombre de visites via le mobile, en croissance permanente. Tapbuy en tire 3 conclusions :
1) L’expérience d’achat sur mobile est insatisfaisante ;2) La découverte de vos produits va se faire en dehors de vos sites ;3) Les internautes veulent acheter directement là où ils voient le produit, depuis n’importe quel support : blog, newsletter promotionnelle, Facebook, Pinterest etc.
Tapbuy propose ainsi un tunnel d’achat 100% mobile. Avec une nette amélioration de la conversion, s’élevant à 500% avec les retailers en test ! Cette équipe de 20 personnes a commencé la commercialisation de ce service. La fiche produit de l’e-commerçant est connectée à la plateforme E-commerce reformatée au format Tapbuy. Ensuite les infos de paiement/livraison collectées sur le téléphone et renvoyées vers le e-commerçant.

En conclusion, la plénière de fin de la conférence e-commerce 1 to 1 nous a démontré, si besoin était, le dynamisme de nos startups. De grandes idées naissent de nos régions, et notamment de la région lilloise, ce qui ne sera pas pour me déplaire (ce que mon nom n’indique pas, c’est que j’ai été lillois pendant de nombreuses années). Ce n’est pas pour m’étonner non plus : un grand nombre d’innovations tournent autour du Web to Store et la région lilloise est privilégiée pour ce secteur. Cette proximité est bien mise en valeur par des jeunes pousses qui apportent une valeur ajoutée certaine et savent habilement mélanger offline et online. L’avenir du Web est tout sauf virtuel.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
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