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5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing. Suite à des discussions que j’ai pu avoir avec des amis et anciens collègues, je me suis rendu compte que beaucoup de monde avait des difficultés à communiquer voire travailler avec son département juridique ou avait simplement des a priori. De mon coté, j’ai eu la chance de travailler comme juriste en collaboration avec l’équipe de content marketing de mon entreprise précédente pendant plus de 6 ans, et d’y être intégré à tel point que j’allais en rendez-vous chez le client (ce qui n’est pas courant pour un juriste). Je me suis donc lancé dans cet article afin de partager mon expérience avec vous.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing
5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing : arrêtez de vous laisser guider et apprenez à travailler ensemble

Vous ! Oui, vous qui lisez ces lignes, arrêtez-vous un instant afin de vous détendre quelques minutes en suivant les aventures d’un chef de projet racontée de manière décalée, qui au fur et à mesure de l’avancée du projet va être confronté à des situations où la présence d’un juriste lui aurait évité des déconvenues. Chaque épisode est agrémenté de suggestions afin de mieux travailler avec son département juridique et ainsi  établir une communication efficace et sereine. Cette aventure est en 5 épisodes et sera publiée tous les mardi. Elle vous met dans la peau d’un chef de projet marketing et relate un projet complet de content marketing et plus précisément de Brand Content associant un juriste dans son déroulement.

Situation : Vous vous retrouvez en grosse réunion marketing avec toute l’équipe ainsi que le DG et tout le comité de direction et vous vous demandez bien ce qui va vous tomber dessus.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

Votre boss annonce triomphant que vous allez lancer un site en partenariat avec un gros média non encore choisi afin de véhiculer la nouvelle image de marque de votre entreprise. Ce site contiendra du contenu exclusif en adéquation avec les nouvelles valeurs définies dans la stratégie marketing et de communication. Il permettra d’interagir directement avec les clients, bref voici un beau projet de content marketing qui se profile à l’horizon. C’est motivant !! A l’issue de la grand messe de lancement du projet, une première réunion de travail a lieu. Votre boss répartit les taches à chaque personne de l’équipe et la réunion va bientôt se terminer.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

Et là, votre jeune stagiaire prononce innocemment LA question à ne jamais poser : « Heu, du coup, il faut voir avec le juridique pour les contrats, non ? ». Ça y est la bombe est lâchée ! plus moyen de dire qu’on les avait oubliés ceux-là.  Un grand silence  lourd envahit la pièce et votre boss contraint et forcé répond : « Oui, il va falloir faire des contrats et travailler avec le juridique ».

Bienvenue en enfer !

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

Episode N°1 : Mettre ton juriste dans la boucle au tout début du projet et l’impliquer le plus possible, tu feras.

On vous a donné un nom au sein du département juridique qui sera votre contact pour ce projet.

Première étape : trouver le bureau du juridique ! Ce n’est pas simple, vous n’y avait jamais mis les pieds. En plus, vous ne savez même pas quelle tête il ou elle a. Tel Bruce Willis vous vous dirigez droit dans le piège (de cristal) que vous sentez se préparer à l’horizon.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

Après une vingtaine de minutes de détour dans la boîte, vous découvrez un endroit que vous ne connaissez pas où se trouvent des bureaux et des gens que vous n’avez presque jamais croisés. D’ailleurs, vous avez toujours pensé qu’ils travaillaient pour une autre boîte de l’immeuble.

Votre réunion commence. Vous expliquez le projet en essayant d’être positif et de montrer votre motivation, les buts à atteindre, ce qui a été décidé comme contenus, fonctionnalités, APIs à intégrer etc…

Alors le juriste commence à parler à son tour. En serrant les miches, vous commencez à noter toutes les informations qui semblent nécessaires pour pouvoir réaliser ce projet.

Après six pages d’écriture sur votre cahier, il vous annonce que pour intégrer cette API et récupérer les datas afin de compléter votre base de données clients il va devoir faire des recherches… qui vont prendre du temps !

De plus, il vous explique que telle partie du projet ne va pas être possible car c’est à la limite de la légalité. Et mer… ça commence ! Vous n’allez pas pouvoir faire ce qui a été décidé.

Votre seule idée en tête est maintenant de clore cette réunion le plus vite possible pour vous éloigner de cet endroit dans lequel un être étrange parlant une langue bizarre vous harcèle de questions auxquelles vous n’avez pas réponse.

Enfin reparti, vous soufflez et reprenez vos esprits comme Bruce Willis en sueur et heureusement pas à moitié en sang, vous retournez à votre place. Et là, votre jeune stagiaire innocent vous pose LA QUESTION qu’il ne fallait toujours pas poser : «  ça s’est bien passé ? ».

Explications :

Le vrai noeud de la communication avec le juridique commence par mettre en place une bonne relation voire construire une confiance avec la personne identifiée au sein du département juridique qui sera votre contact. Si jamais, on vous dit qu’il n ‘y en a pas parce que toute l’équipe tourne en fonction des projets et qu’il n ‘est pas possible d’avoir une personne en contact qui est dédiée, insistez quand même et essayez de passer par la voie hiérarchique si nécessaire.

Pourquoi ? Plus vous connaissez votre juriste et plus vous comprendrez comment il fonctionne et ce qu’il attend de vous. Ainsi, vous pourrez mettre en place des outils et optimiser votre travail. Tout sera plus simple et plus fluide pour votre projet présent et ceux futurs.

Par exemple, pour chaque étape du projet essayez d’obtenir un formulaire, une sorte de feuille de route de sa part qui récapitule les informations dont il a besoin pour vous délivrer les contrats, notes ou mémos nécessaires et aussi les délais de réponse que le juriste peut s’engager à accepter. Il vous sera alors beaucoup plus facile et rapide de récupérer toutes les informations dans les temps et donc d’obtenir un retour rapide de sa part.

Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

  1. Mettre en place une feuille de route dès la validation du projet.
  2. Inviter votre juriste à la première réunion de travail vous permettra d’avoir de sa part sa vision du projet et donc une prise en compte de l’ensemble des taches à accomplir.
  3. Eventuellement, il pourra alerter très tôt sur les risques de réaliser telle ou telle partie du projet. Et donc vous permettra d’ajuster le projet avant qu’il ne soit trop avancé.
  4. L’impliquer plus dans les projets lui permettra de se sentir plus à l’aise dans la vie de l’entreprise et il sera plus motivé pour vous répondre. Donc vous gagnerez en efficacité et il aura plus d’informations voire des éléments de réponse que vous n’aviez pas pensé devoir fournir.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

 

Épisode N° 2 – La communication avec ton juriste les bases tu jetteras

Bon, vous avez fini par vous remettre de votre première réunion : une première fois c‘est toujours source d’émotions. Votre psy vous a aidé après avoir comparé la relation avec votre mère et cette étrange rencontre.

Vous êtes bien décidé à faire avancer le projet et vous savez que si celui-ci réussit votre boss vous félicitera. Les différentes réunions avec les prestataires externes et votre agence de communication commencent. La désignation des prestataires est presque terminée, vous avez commencé la négociation au téléphone avec eux et vous décidez de tenir informé votre juriste et donc vous lui transférez les mails qui confirment ou infirment selon le va et vient des négociations dans la balance. Bizarrement, votre juriste ne vous remercie pas et vous n’arrivez pas à avoir des réponses de sa part pour savoir où on en est sur les contrats.

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketingVous prenez votre courage à deux mains et vous décidez de retourner à son bureau. Vous découvrez alors votre juriste blême comme s’il avait passé la nuit au bureau en train de lire vos emails et les yeux rouges. En plus, il prend des notes sur son cahier. Vous le prenez à part et lui demandez ce qu’il est en train de faire. Il vous répond qu’il est en train de lire vos emails en entier !! afin de comprendre et d’en tirer les informations qu’il doit récupérer et intégrer dans les contrats. Alors un peu énervé vous lui expliquez que ce n’est pas nécessaire de lire tous les échanges en commençant par le début puisque certains points de l’accord ont été supprimés et que d’autres lui avaient déjà été fournis. Il fallait juste lire le dernier échange. A ce moment-là vous voyez votre juriste se transformer petit à petit en une bête monstrueuse pleine de colère qui commence à vous invectiver. Voyant que la communication semble impossible vous préférez remettre votre venue à plus tard et courageusement mais rapidement vous retournez à votre place. Ouf ! vous êtes sain et sauf ; il est tôt donc peu de personnes sont arrivées dans les bureaux, votre visite au juridique est donc passée inaperçue.

C’est alors que votre stagiaire sort de dessous son bureau parce qu’il branchait son chargeur de smartphone et vous demande : « ha tu es là ? ça s’est bien passé ta réunion avec le juridique ?».

Bon la journée se passe et vous comprenez que votre excellente idée d’envoyer en temps réel toutes les informations à votre juriste afin qu’il soit intégré à votre projet ne semble pas fonctionner. Votre boss dans la journée vous demande où vous en êtes avec le juridique sur le contrat Les Numériques, vous lui dites que c ‘est presque fini et que normalement demain c’est bon. Alors vous vous êtes un peu avancé mais il faut savoir prendre des risques dans la vie. Vous vous décidez à contacter votre juriste par email pour lui demander où il en est sur le contrat Les Numériques et s’il désire faire le point avec vous ?stagiaire-question

Votre juriste quelques heures plus tard vous répond et alors vous vous rendez compte que vous n’avez jamais lu de mails avec autant de mots et de phrases. Voyant la longueur de ce mail vous décidez de l’appeler pour confirmer qu’il pourra finir le contrat pour demain puisque c’est l’information importante dont vous avez besoin. Vous l’appelez et vous lui demandez s’il peut vous envoyer le contrat le lendemain; votre juriste interloqué laisse passer quelques secondes de silence puis vous répond « mais je viens de t’envoyer un mail avec la réponse à ta question », confus vous lui répondez « oui j’ai vu ton mail mais il y avait beaucoup trop de mots, pourrais-tu m’en parler maintenant?». C’est alors qu’il vous explique qu’il n’a pas pu avancer sur vos contrats car il lisait l’ensemble des emails que vous lui aviez envoyés et qu’il cherchait les informations le concernant. De toute façon, pour finaliser le contrat en question, il manque encore des informations que votre juriste vous dit ne pas avoir. C ‘est alors que vous décidez de lui donner les réponses maintenant pour que cela soit plus rapide. Une heure plus tard, votre juriste vous confirme qu’il a toutes les informations et qu’il pourra finaliser le contrat pour le surlendemain finalement car il a pas mal de réunions sur un autre dossier en ce moment. Cet appel téléphonique trop long vous a mis en retard pour votre réunion et vous décidez d’abréger la conversation. Vous foncez à votre réunion en vous excusant auprès de votre boss qui vous attendait avant de commencer. Enervé celui-ci vous demande la raison de votre retard et vous répondez que le juridique ne pourra finaliser le contrat pour le lendemain. Ça énerve encore plus votre boss qui démarre la réunion.

C’était une mauvaise journée !

Explications :

Dans une relation de travail avec un juriste, il faut savoir que celui-ci du fait de sa formation et de son métier va immanquablement lire l’intégralité des emails qu’il reçoit et y compris les différents échanges qui peuvent être très anciens et ne plus être d’actualité. Par conséquent, dans l’hypothèse où il y a beaucoup d’allers/retours avec d’autres départements ou de validations, contre-validations, changements d’avis, il vaut mieux faire un mail synthétique afin d’orienter le travail du juriste et ainsi éviter de le perdre dans une multitude d’emails dont la moitié des informations ont été refusées.

De plus, même si la communication est importante, celle-ci ne doit pas tomber dans l’excès inverse. Ainsi trop de communication va ralentir le travail de votre juriste. Il vaut mieux tenter d’organiser, dans la mesure du possible, un point quotidien ou hebdomadaire qui permettra de s’assurer de l’état d’avancement des différents contrats, de modifier des informations qui éventuellement auront changé, d’ajouter les nouveautés décidées ou remettre à jour la liste des informations manquantes.

Enfin, il est recommandé d’utiliser le téléphone ou tout moyen de communication uniquement dans les cas d’urgence et ne pas le privilégier comme moyen par défaut. Le juriste est concentré sur son contrat par conséquent quand on l’appelle, il va sortir de sa concentration pour répondre puis, la communication finie, il devra se reconcentrer sur ce qu’il était en train de faire. Ce processus peut être long surtout si on l’appelle toutes les cinq minutes.

Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

  1. L’abus du Forwarding est néfaste à l’efficacité de votre juriste
  2. La mise en place d’un suivi hebdo peut faire gagner bien des heures et évite les sources d’incompréhension.
  3. La communication des modifications et mises à jour du deal business est plus efficace par écrit que par oral ou alors dans le cadre d’une réunion.
  4. Les questions urgentes peuvent être posées par téléphone mais exceptionnellement car le juriste a besoin de concentration pour avancer sur les contrats

Episode N°3 – Dans la tourmente de ton projet, avec ton juriste équipe tu feras

Le projet avance, vous commencez à être bien entrainé. Votre juriste, enfin calmé, suit l’avancement du projet grâce à la réunion que vous avez mise en place. Ça y est, vous êtes dans la place ! et cela avance. Il fait beau, votre boss est en réunion de comité de direction jusqu’à 13h, vous lui avez envoyé un compte rendu de situation du projet en béton armé hier, vous allez pouvoir aller déjeuner en terrasse ce midi l’esprit serein !

Soudain, alors que vous vous apprêtiez à aider le stagiaire à débourrer l’imprimante, votre téléphone sonne :

5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing
5 conseils pour mieux travailler avec son juriste en content marketing

Votre boss vous dit qu’il est en réunion et qu’on vient de lui apprendre que pour le projet de content marketing, vous deviez obtenir des validations de l’équipe Brand & Trademark et qu’une implémentation par l’équipe DSI était nécessaire pour le nom canonique du nom de domaine qui a été validé et pour l’enregistrer auprès des DNS primaires. De plus, il vous demande de lire en urgence le mail qu’il venait de vous envoyer à ce sujet.

Hein ? DSI ? nom canonique ? DNS primaire ? de quoi s’agit-il ? … quelques Dolipranes plus tard, et après avoir dit à votre stagiaire d’arrêter de vous faire du vent avec le Strategor qui vous sert de presse papier, vous reprenez vos esprits.

DSI ? Ahhhh c’est l’équipe qui met un siècle pour réparer votre ordinateur quand il tombe en rade sans raison et qui vous demande de leur envoyer un ticket par mail lorsque votre logiciel de messagerie ne fonctionne plus !

Nom canonique ? Ah, d’accord c‘est la forme simplifiée ou naturelle d’un nom de domaine qui permet de le référencer dans l’annuaire mondial du web appelé serveur DNS primaire. Là-dessus vous ouvrez le mail de votre boss qui explique toute la procédure à suivre pour faire ces vérifications.

Par réflexe, à la vue de la longueur du mail explicitant les deux procédures vous contactez votre juriste. Après plusieurs heures de lecture et donc de temps passé en moins à rédiger vos contrats, celui-ci vous explique alors que pour contacter l’équipe chargée des marques et de la procédure à suivre, il peut effectivement vous aider. Mais en revanche, la partie DSI n’est pas du tout de son ressort !content marketing - charte et reglements

Après avoir compris la procédure pour la partie Brand & Trademark vous décidez de vous lancer dans la lecture de la procédure relative à la partie technique mais pendant ce temps vous continuez à recevoir des mails de vos différents contacts qui eux-mêmes vous transfèrent des emails de leurs propres juristes. Dans ces échanges vous pouvez répondre à certaines questions mais pour les autres vous comprenez qu’il s’agit du langage propre aux juristes. Du coup, vous préparez les réponses qui vous concerne puis vous les envoyiez à votre juriste pour qu’il puisse compléter les réponses sur les autres points. Là-dessus votre juriste vous précise quand même que le mail du juriste de votre partenaire date de quatre jours et que par conséquent, certaines réponses auraient pu être connues bien avant. Par ailleurs, il se permet de vous faire remarquer que l’une des réponses que vous avez faites, suite à une question du juriste d’en face ne correspond pas du tout à la question initiale. Par conséquent, vos remarques ne font que soulever de nouvelles questions et laissent la question initiale du juriste sans réponse.

Explications

La réunion régulière comme mentionnée dans mon précédent post, permet une meilleure maîtrise du travail juridique et du temps passé vous permettant ainsi d’être parfaitement dans les temps par rapport à votre planning.

De plus, le département juridique peut être utile dans l’éventualité de procédure complémentaire à suivre dans le cadre d’un projet de ce type car le département juridique est un service support !

En revanche, le département juridique aura des difficultés à vous aider si la demande est beaucoup trop loin de son domaine d’expertise. Notamment si la demande est trop technique ou trop commerciale.

Enfin, pour vous simplifier la vie, n’hésitez pas à mettre les départements juridiques en contact directement ! cela vous fera gagner du temps ! tout en leur demandant d’être toujours copié dans les échanges d’emails.

Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

  1. La communication régulière et encadrée permet de maîtriser le temps.
  2. Le juridique est un service SUPPORT par nature il est donc là pour vous aider. Mais pas pour des questions hors de son champ d’expertise.
  3. Essayez toujours d’avoir le contact d’un juriste de votre partenaire ou client. Les juristes se parlent entre eux c’est plus simple que des transferts de transferts de messages et cela évite de recevoir des mails qui vous « soûlent » et surtout cela vous fera gagner du temps.

Résumé des épisodes précédents:

stagiaire Jedi
Comment mieux travailler en content marketing avec son juriste

Épisode N°4 – Le travail de ton juriste tu ne feras pas

Dans cette tornade d’annonces, de procédures, et d’informations nouvelles vous décidez de reprendre la main. Maintenant ça suffit ! c’est vous le chef de projet !

stagiaire noms de domaine
Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

Bon, allez hop, il est temps de choisir le nom de domaine de votre plateforme. Vous avez brainstormé pendant des heures avec votre équipe et votre agence média ; vous vous êtes enfin décidés sur un nom correspondant parfaitement à la thématique du projet. Votre stagiaire qui ne vous a sorti que des « noms  bidons », a été assigné à la distribution des cafés. Franchement, vous vous demandez pourquoi vous avez accepté de le prendre même pour faire plaisir à la copine de votre mère !

Cette fois, vous pensez que c’est simple pas besoin de contacter votre juriste, vous faites une recherche sur Google pour voir si le nom est pris. Vous vérifiez en tapant directement le nom de domaine dans la barre d’adresse : toujours rien. Pour faire très professionnel vous allez sur le site de icimarque.fr : rien de rien ! parfait ! c’est bon, le nom est trouvé.

Plein de confiance, vous remarquez un mail de votre partenaire qui vous pose une question relative à la possibilité d’ajouter des commentaires sous les articles et les vidéo qui seront postés sur la plateforme: il voulait savoir si vous pensez qu’il fallait modifier les conditions générales d’utilisation afin de le prendre en compte ? Votre réponse fuse : oui bien sûr pour l’engagement client, c’est absolument nécessaire et non, pas besoin de modifier les conditions générales d’utilisation. Si jamais on a un commentaire qui ne nous convient pas on le supprimera et puis c’est tout. Et donc pas besoin du juridique la dessus.

Ça fait du bien, d’avancer aussi vite !

Ça y est le projet est prêt, le lancement de votre plateforme est imminent. Toute l’équipe marketing est sur le pied de guerre ! le plan plurimédia va commencer demain avec une pub télé. Tout le monde se félicite, finalement ça a été un peu « à l’arrache » mais c’est prêt ! Bravo !

Une semaine après le lancement, vous arrivez au bureau, votre site web fonctionne à plein régime, vos bases de données se remplissent à vue d’œil, votre stagiaire n’est toujours pas arrivé. Bref tout semble être en ordre. Soudain, votre téléphone sonne : c‘est votre partenaire du juridique qui vous appelle et il n’est pas content !

En effet, il vous explique avec une colère rentrée, qu’il a reçu ce matin une lettre recommandée avec accusé de réception mettant en demeure votre société d’arrêter immédiatement l’utilisation du nom de domaine de votre site web au motif qu’il comporte des mots faisant partie d’une marque déposée et appartenant à une société concurrente de la vôtre par dessus le marché ! En cas de refus, votre entreprise sera assignée en justice. Pris de vertige, vous vous asseyez car les conséquences de ce changement de nom sont énormes et mettent directement en péril tout l’investissement qui a été réalisé pour la partie digitale du projet.

Là-dessus, votre juriste vous explique que le nom de domaine que vous avez choisi porte manifestement atteinte aux droits de la société ayant envoyé le courrier et qu’il n’a d’autre choix que de vous demander de changer de nom de domaine immédiatement.

Après le vertige vient la panique : trouver un nouveau nom de domaine et le changer n’est pas le plus grave même si cela va mettre 48 heures pour que tous les moteurs de recherche et les serveurs d’adresses DNS primaires l’enregistrent, c ‘est surtout que toute la communication off line autour de ce relais on-line va devenir inappropriée et renvoyer vers une mauvaise adresse. Vous n’avez d’autres choix que d’aller prévenir votre boss, prendre la soufflante qu’il va vous passer en espérant que votre job ne soit pas menacé.

Résigné, vous vous dirigez vers son bureau. En y allant, vous croisez votre stagiaire qui vient d’arriver en faisant mine d’être essoufflé et prétextant un problème de métro. Très calme, vous lui expliquez que s’il est essoufflé comme cela il doit avoir un gros problème de santé car du café d’en face où vous l’avez vu entrer 30 minutes plus tôt depuis votre fenêtre.

Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

  1. Le nom de domaine ou la base line de votre site doit être vérifié par votre juriste. En effet, L’absence de résultat de recherche d’un nom de domaine ne signifie pas que vous pouvez l’utiliser. Il est possible qu’une société ait déposé la marque que vous voulez mais n’en a pas encore fait usage de manière publique. De plus, d’autres mots peuvent avoir la même signification et avoir été protégés : par exemple, les expressions « Demandez à ceux qui savent » et « vous le saviez » ont un sens très proche. Enfin, des marques protégées à l’international et utilisées dans d’autres pays que la France existent. Ce type de protection est tout à fait valable et ne vous permet pas d’utiliser la marque en France même si celle-ci ne semble pas être exploitée en France.
  1. Ne répondez pas à une question juridique directement à votre client / partenaire sans avoir consulté votre équipier. En effet, des conséquences sur les conditions générales d’utilisation peuvent exister surtout s’il y a de nouvelles fonctionnalités qui peuvent nécessiter une protection juridique et donc une mise à jour des conditions générales d’utilisation. Notamment, dans le cas de la fonctionnalité de commentaire laissée à la disposition des internautes, qui impose aussi bien, des modifications sur le site web (par exemple : lien hypertexte « signaler un contenu abusif »), que dans les conditions générales d’utilisation notamment sur la partie limitation de responsabilité.
  1. Si votre projet inclut la possibilité pour les internautes de réagir au contenu que vous mettez en ligne, ne supprimez pas des messages uniquement parce qu’ils ne vous plaisent pas. Parlez-en avant avec votre juriste. Ce point sera vu plus en détail dans le dernier épisode de cette aventure.
  1. Enfin, il convient ici d’aborder les contenus qui sont mis en ligne sur votre plateforme. En effet, dans le cas où le texte ou la vidéo sur un produit ou service vendu par votre société est trop marketé et donc ne fait qu’en vanter les mérites sans apporter de critiques objectives, il y a de fortes chances que ce texte ou cette vidéo soit considéré comme de la publicité et ainsi dénaturer votre plateforme en changeant la qualification juridique de contenu éditorial en contenu publi-rédactionnel (publicité); ce qui n’a pas la même valeur aux yeux de vos clients et prospects.

Episode N°5 : Sur ta plateforme, les commentaires licites tu laisseras

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Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

Après avoir passé plusieurs jours à faire pénitence auprès de votre boss et une modification de votre plateforme, la décision a été prise d’augmenter l’engagement des internautes pour palier la communication erronée présente sur les supports offline.

Pour ce faire, vous allez ouvrir aux commentaires l’ensemble de vos articles (textes et vidéo), mieux vous allez inciter les internautes à proposer des contenus sur la plateforme afin d’améliorer l’audience et la SEO (l’optimisation du référencement).

Là-dessus pris dans l’urgence des modifications à apporter à votre site web et l’envie de vous racheter auprès de votre boss, vous oubliez de prévenir votre juriste.

48 heures plus tard, « ça ne loupe pas », un commentaire super négatif sur votre société et votre nouveau produit est publié par un internaute sous le pseudo « superstagiairedanstaface». Au vu du pseudo, vous comptez aller voir quelqu’un rapidement mais pour l’instant son commentaire a généré un flot de réponses hyper négatives voir diffamantes pour votre entreprise et votre projet. Du coup, vous supprimez tout.

Deux jours plus tard, votre juriste vous appelle…. Vous réalisez alors que vous avez complètement oublié de le prévenir pour les commentaires et donc les modifications des CGU et du coup vous vous excusez platement et tentez de justifier votre oubli : l’urgence, votre boss en colère, etc… mais votre juriste vous coupe et vous explique qu’il a reçu une lettre recommandée avec accusé de réception (encore !) de la part d’un internaute qui ne comprend pas pourquoi son commentaire a été supprimé et qui considère que sa liberté d’expression n’a pas été respectée et que son message n’avait rien de manifestement illicite même s’il émettait des critiques quant à la qualité du produit qu’il avait acheté notamment sa durabilité mis en avant sur votre plateforme et que par conséquent, il va saisir le juge et en parler à l’UFC Que choisir.mojitos

Vous décidez alors de vous asseoir pour reprendre vos esprits, votre juriste continue de parler mais vous ne l’entendez plus.

Vous demandez alors à votre juriste quelles sont les options. Il vous répond qu’outre le bad buzz que cela ferait, un procès est à envisager à moins qu’on réussisse à convaincre l’internaute d’une transaction qui pourrait s’élever à 4 000 ou 5 000 euros.

Bon, vous restez calme et vous évaluez vos options : comme vous le disait votre juriste, la transaction semble la meilleure option : cela évitera des coûts trop élevés et surtout le bad buzz vu que déjà sur les réseaux sociaux votre bourde sur le nom de domaine a bien fait rire. D’ailleurs, vous croyez vous souvenir que vous aviez déjà vu le pseudo de « superstagiairedanstaface ». Y en a un qui va prendre cher !!

démoniaqueDu coup, vous vous rangez à l’avis de votre juriste et budgétez les 5 000 euros mais il faut que vous en parliez à votre boss qui, heureusement pour vous, revient d’un week-end au soleil et est particulièrement détendu. Après avoir écouté la situation et avoir arrêté de tousser parce qu’il avait avalé son café de travers, il essaie de comprendre comment vos deux neurones n’ont pas pu se connecter et vous pousser à en informer votre juriste et il vous fait promettre de ne plus jamais aller aux toilettes sans avoir au préalable demander l’autorisation à votre juriste !

La fin de la campagne arrive et c’est l’heure du bilan; l’équipe marketing se réunit et le point est fait. Il en ressort notamment que tout a plutôt bien fonctionné mais que les mésaventures de la partie web ont eu un impact non négligeable sur la réussite du projet en terme d’image de marque, de relais interactif avec les clients et de coût financier. Ce qui amène à la conclusion qu’il vaut mieux impliquer un juriste dès le début de l’opération afin d’anticiper les embûches.

Trucs & Astuces pour mieux travailler en content marketing avec son juriste

1.L’ajout de fonctionnalités ou de contenus nouveaux au projet web doit être communiqué au juridique :

Ainsi, si votre projet inclut la possibilité pour les internautes de réagir au contenu que vous publiez, vous pouvez changer de qualification juridique pour cette fonctionnalité et ainsi profiter de la responsabilité limitée des hébergeurs. C’est à dire que vous n’êtes pas responsable des propos tenus par les internautes sous réserve que vous respectiez un certain nombre de règles.

Modifier alors les conditions générales d’utilisation de votre plateforme permet de bénéficier de ce régime et d‘ainsi mieux protéger votre société. Le service juridique vous aurait également formé sur la manière de gérer les commentaires et donc d’éviter de supprimer des commentaires parfaitement licites.

2.Plus généralement sur la modération des contenus postés par les internautes, il convient d’avoir une formation par son juriste afin de ne pas faire n’importe quoi, car de mauvaises actions peuvent changer la qualification juridique de cette partie de votre site web et rendre responsable votre entreprise des propos tenus par les internautes. Ainsi, dans certaine situation il vaut mieux laisser un commentaire même négatif mais licite plutôt que de le supprimer car le risque est de voir la responsabilité de l’entreprise engagée dans l’éventualité où vous laisseriez passer un commentaire manifestement illicite.

Cette dernière notion peut sembler floue et peu maniable mais il faut la considérer comme le point de départ qui doit diriger tout jugement et donc toute décision de modération. N’hésitez pas à en parler avec votre juriste.

Suivez-moi :

Xavier Barriere

Xavier Barrière a 15 ans d’expérience en tant que business partner de l’équipe Brand Content et responsable juridique du service des obligations légales chez Yahoo!. La société Arthur & Lehmann SAS est spécialisée dans la prévention et la lutte contre les risques de NSEO, la santé des sites web et leur optimisation. More »
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