Marketing & Innovation

Innovation : le crowdsourcing entre dans l’entreprise avec Agorize

Pour susciter l’innovation, on peut brainstormer en chambre ou, mieux encore, faire travailler le groupe: c’est le crowdsourcing. Il y a peu je recevais Guillaume Coudert de Studyka qui est venu me présenter son projet. Guillaume est directeur commercial et business development chez Studyka et Agorize. Studyka est une des plateformes de crowdsourcing qui montent en ce moment. Mais c’est aussi bien plus que cela : un véritable moteur (Studyka c’est la partie “étudiant”, mais la plateforme sous-jacente est nommée Agorize) qui permet d’apporter la logique du crowdsourcing dans les entreprises, qui veulent faire collaborer leurs employés, leurs clients et au-delà … et qui souvent ne savent pas comment faire et requièrent donc du conseil, du service.  Les 3 fondateurs de la société, Charles Thou, Yohann Melamed et Yohan Attal se sont recontrés alors qu’ils étaient encore étudiants et ont pris conscience de ce besoin de coopération au-delà des différentes frontières des écoles où ils se trouvaient.

L’innovation par le crowdsourcing entre dans l’entreprise avec Agorize

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Avec Agorize l’innovation par le crowdsourcing entre dans l’entreprise

Leur démarche, très pragmatique, les a emmenés des “challenges étudiants” à la collaboration en entreprise, dans une mouvance qui se fait de plus en plus nette en ce moment et qui correspond à une remise en selle du concept de crowdsourcing, défendu dans le livre de Don Tapscott, qui date de 2008.

En matière d’innovation, même si le crowdsourcing a mis plus de temps à démarrer que prévu, et qu’il a soulevé et soulève encore quelques interrogations, il devient un instrument incontournable, dans une période où, comme le remarque Guillaume Coudert à juste titre, “les entreprises ont besoin de l’innovation pour vivre” et faire face à une concurrence accrue dans un environnement pris dans une zone de turbulences.

Cette vague d’innovation par le crowdsourcing ne fait que commencer, voyons donc comment Studyka – dont on pourra juste regretter qu’ils aient plusieurs noms – a envisagé son développement et quelles sont ses perspectives.

Studyka, qu’est-ce que c’est ?

“Studyka est une plate-forme Web qui propose aux étudiants des problématiques en ligne, des problématiques diverses, comme « inventer la vidéo/télévision de demain », ou tout autre sujet auquel vont répondre des étudiants de formation complémentaire et éventuellement internationale. Si vous allez sur studyka.com, vous pourrez voir l’ensemble des challenges qu’on a pu réaliser jusqu’à présent.

À titre d’exemple, on a mené dernièrement un challenge avec le groupe pages jaunes (solocal group maintenant), dans le but de d’imaginer leurs prochaines applications mobiles et avec Cételem pour réinventer la finance personnelle ou tout autre challenges de ce type.”

Nombre de participants

“En fonction de la thématique, des lots à gagner (car on offre à chaque fois des lots aux participants, soit des voyages, des iPhones, les iPads par exemple) cela varie en général, en règle générale, on a sur chaque challenge entre 50 et 100 équipes constituées de 2 ou 3 participants. On peut avoir des challenges qui explosent vraiment, c’est le cas notamment des challenges internationaux qu’on a lancés jusqu’à présent, avec Google notamment, ou le challenge « ville de demain » qui associe des profils vraiment internationaux. Les équipes se voient soumettre un challenge sur une problématique, l’équipe qui développera la meilleure idée gagnera des lots, et sera éventuellement récompensée par des stages et des emplois au sein des entreprises partenaires du challenge.”

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L’innovation par le crowdsourcing entre dans l’entreprise avec Agorize

 

Nombre de challenges ?

“Une bonne trentaine de challenges ont été développés jusqu’ici, qui sont visibles en ligne sur la plate-forme. Il y a eu aussi des challenges développés en parallèle et qui ne sont pas encore visibles dans la plate-forme, et qui étaient destinés à des communautés bien particulières, comme les junior entreprises ou autres communautés de ce type.Environ 10 000 participants sont maintenant inscrits sur la plate-forme, avec des profils vraiment différents, et cela croît énormément aujourd’hui.”

Agorize

“Studyka est la partie étudiante des challenges que l’on propose. On surfe sur la vague du Crowdsourcing et la technologie qu’on a développée s’appelle Agorize. Forts du succès de Studyka sur la communauté étudiante, les entreprises nous ont dit « OK, on aime beaucoup ce concept, mais on aimerait pouvoir le proposer en interne pour animer des réseaux de personnes ou de communautés d’innovation par exemple » et du coup, aujourd’hui, on met à disposition en marque blanche cette technologie pour lancer différents challenges sur des thématiques comme les problématiques intergénérationnelles, inventer un nouveau produit innovant pour l’entreprise ou le grand challenge des stagiaires dans certaines sociétés. Le logiciel est mis à disposition sous forme de licence en fonction d’une durée précise. On peut par exemple lancer 3/parents, on peut mettre la plate-forme agora je disposition de l’entreprise sur une longue durée, ensuite entreprise pourra lancer autant de challenges qu’elle le désir.”

Les services proposés

“Dans certaines entreprises, c’est un peu compliqué de mettre en place les idées proposées. Il y en a d’autres qui sont beaucoup plus proactives sur ces sujets d’innovation, mais nous sommes là aussi pour accompagner les clients en interne afin de leur proposer de mettre en place ces idées, que ce soit au niveau juridique (propriété intellectuelle, pour laquelle nous avons une équipe dédiée) ou pour ce qui est de la mise en oeuvre par exemple. On propose maintenant ce nouveau service d’accompagnement et de conseil du fait du succès de la plate-forme Agorize.”

Maturité du marché

“Le marché et assez mûr aux États-Unis et dans d’autres pays très à la pointe où on parle de Crowdsourcing depuis des années maintenant. En France, cela commence vraiment à émerger avec des sociétés comme mymajorcompany, ou d’autres startups de ce genre. Cela commence vraiment à croître mais on n’est pas arrivés à la phase de maturité ; mais ce concept va bien fonctionner dans les années à venir. La popularité du sujet dans les médias grands publics est la preuve de ce nouvel essor. Toutefois, il n’y a pas encore d’études faites à ce sujet, en tout cas pas ma connaissance.”

Approche sectorielle

“Le secteur de l’informatique (avec Microsoft par exemple) est très en avance sur innovation. D’autres secteurs sont plus sur la réserve, prisonniers du culte de la confidentialité, donc où on ne sait pas trop ce qu’ils font en interne en termes d’innovation. Le caractère innovant des entreprises est aussi une question de personnes qui en interne sont plus ou moins sensibles à ce sujet. C’est toujorus une affaire de personnes, qui vont impulser la démarche d’innovation. La crise pousse les entreprises à innover aussi, car sans innovation, une entreprise meurt.”

Les projets

“On a lancé un challenge avec la marque Casta Luna, un challenge photos qui permet aux femmes de déposer leurs photos en ligne et à celle qui obtiendra le plus de « Likes » sur Facebook ou Twitter, et qui sera la plus plébiscitée en ligne d’emporter des lots et des chèques cadeaux. On développe aussi une nouvelle plate-forme qui permet de lancer des Hackathons et d’en faciliter l’organisation, la plate-forme s’appelle Hackateam. Il y a un tas d’autres projets, tous fondés sur le Crowdsourcing qui permettent d’animer différentes communauté.”

Une start-up française mais internationale

“Les projets de Studyka sont développés en France, mais les challenges sont internationaux pour la plupart ; on connaît beaucoup d’entreprises aux États-Unis, on a été sélectionné pour le French Tech tour en 2012, et on a pu rencontrer des sociétés à San Francisco. Du coup, l’idée à plus ou moins long terme, c’est de développer l’activité outre-Atlantique.

Studyka a une équipe d’environ 20 personnes basées à Paris. La société est financée de différentes manières, par les challenges proposés d’abord (les entreprises rémunèrent la start-up en fonction de la visibilité qui va leur être offerte). On est jeune entreprise innovante aussi, ce qui permet d’avoir des financements, et on a aussi finalisé une levée de fonds fin 2012 (Bouygues Telecom Initiative a pris 15% de leur capital pour une somme non dévoilée), ce qui a permis de bien développer l’activité.”

Guillaume Coudert est également blogueur RH 2.0, diplômé de l’ISC Paris et de l’Université Panthéon-Assas, il intervient sur les problématiques d’attractivité et de fidélisation des talents qu’il a notamment pu expérimenter en France et à l’étranger au sein de groupes tels que Total et AREVA. Retrouvez Guillaume sur son blog : marque-employeur.blogspot.com

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

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