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Economie du don : guerre marketing non charitable sur Google

Economie du don ou économie du vol ?

Vu (ci-dessous) et pris la main dans le sac des dons en préparant mes étrennes de la fin d’année. J’hésitais entre Médecins du monde et médecins sans frontière et en cherchant dans Google France, je trouve que Médecins du Monde a acheté le mot clef « médecins sans frontières ». J’ai vérifié l’inverse et à ce jour, Médecins sans frontières n’a pas répliqué.

Economie du don ou économie du vol ?
Economie du don ou économie du vol ?

J’ai donc penché sans coup férir pour Médecins sans frontières, jugeant cette pratique déplacée. Le Marketing a ses limites, il s’agit de celles de l’éthique et de la décence.

Je n’ai pas vu, mais je peux me tromper(*) non plus Médecins sans frontières recourir aux pratiques de racolage dans la rue, qui sont très  discutables (car les recruteurs sont payés, ne sont donc pas bénévoles, et font partie d’une société qui se nourrit sur vos dons pendant 1 an avant de reverser aux associations [cette dernière affirmation non vérifiée je précise, mais issue d’un livre de Marc Reidiboym, donateurs si vous saviez : pour croiser les infos, allez voir Rue89].

(*) laissez vos témoignages dans les commentaires

Je recommande aussi de donner aux restos du coeur qui font un super boulot et restent déontologiques et recourent peu au marketing du coeur.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

Un commentaire

  1. Pour tenter un début de réponse :

    En effet, votre remarque sur l’apparition des sigles est exacte.
    Mais l' »achat » d’un mot clé est-il une pratique déloyale ?

    Tout un chacun est libre de définir ses mots clés, et il ne me semble pas honteux que MDM puisse tenter de communiquer sur des recherches MSF étant donné que les domaines d’intervention des deux associations semblent assez proches…

    Pour ce qui concerne « la collecte de rue » (ou « street fund raising », en anglais) , MSF y a évidemment recours aussi ! (voir ici : http://tinyurl.com/yj7wcgd) tout comme la quasi totalité des associations humanitaires ( Croix Rouge, Aides, WWF, ACF, Handicap, etc. Pour s’en convaincre, aller ici : http://tinyurl.com/39ve2cs ).

    Aujourd’hui, la pratique est devenue incontournable face à la baisse des collectes via les mailings traditionnels. J’ajoute que les associations humanitaires ne pourraient pas survivre sans appels aux dons… Appeler ça du « racolage » me semble excessif.

    Quant à dire que les sociétés de collectes gardent les fonds pendant un an, ça n’a pas grand sens : les ONG ont recours à ces sociétés à travers des appels d’offres. Puis elles établissent des contrats de services, avec évidemment des contreparties financières qui permettent de payer les CDD des étudiants ou des chômeurs qui font la collecte. ( Ce qui semble normal aussi…)
    En revanche, les formulaires de prélèvements automatiques ( et jamais de dons directs…) qui sont établis dans la rue avec les passants permettent aux ONG de toucher directement les fonds versés dès que les prélèvements sont acceptés par les banques…

    Alors oui, il y a forcément des décalages de trésorerie entre les les contrats avec les sociétés et les prélèvements automatiques… et bien sûr les sociétés de collectes font des bénéfices sur ces dernières, comme toute société commerciale.
    Et oui aussi, chaque ONG humanitaire consacre une partie de son budget (et donc de nos dons…) à financer ses frais de collecte. (Les comptes de ces ONG sont publics, le plus souvent en ligne, et les frais de collecte varient entre 10 et 20% du budget total, selon la notoriété de l’association.)

    Il n’en reste pas moins que les ONG trouvent largement leur compte dans l’augmentation des prélèvements automatiques, s’assurent une trésorerie régulière et pérenne qui leur permet d’avoir une totale indépendance pour initier des missions d’urgence, ce qui est, vous en conviendrez peut-être, l’essentiel…

    On peut certes regretter que les ONG n’aient pas recours à de généreux bénévoles pour effectuer ces collectes, j’en conviens et ça ne me plaît pas plus qu’à vous, mais, hélas, la société est ainsi faite qu’on ne trouve pas assez de bénévoles pour assurer les dizaines de milliers d’heures gratuites par an à passer dans la rue pour chaque association…

    Cordialement
    Antoine

    PS : Que penser aussi, puisque vous les citez, des Restaus du coeur, qui font la tournée des enfoirés et permettent ainsi à quelques d’artistes d’assurer, incidemment, leur promotion personnelle ? Quelle importance, après tout, si les fonds rentrent, si le geste n’est pas nuisible à l’éthique, et que grâce à ces opérations « commerciales », on peut nourrir, soigner, guérir ?
    Alors, oui… donnons.

    1. mes tentatives de réponse aussi, en vous remerciant de votre commentaire, du temps passé, et en vous demandant de m’excuser de vous avoir fait attendre.

      « En effet, votre remarque sur l’apparition des sigles est exacte. Mais l’ »achat » d’un mot clé est-il une pratique déloyale ? »
      >>> déloyale se définit par rapport à son opposé : (trésor langue française) Loyal « qui est entièrement fidèle aux engagements pris, qui obéit aux lois de l’honneur et de la probité » (cf. déloyal)
      ==> ma réponse serait de dire que à défaut d’être déloyal, le dépôt de mot clef de la concurrence n’est pas une pratique élégante. d’ailleurs j’ai employé le mot de « pas charitable » qui a un sens au delà du jeu de mot : (tlf) charitable = Fam. Particulièrement aimable. Ce n’est pas très charitable de votre part que de + inf. Imaginons, même dans le commerce, que je fasse cela sur mes concurrents : je n’en sortirai pas grandi. d’ailleurs, peu sont ceux qui s’y lancent, car la pratique n’est pas élégante, même si elle est légale. Alors, venant d’une organisation caritative (donc, pratiquant la charité) vs. une autre !!!
      >>> « Tout un chacun est libre de définir ses mots clés » Oui! vous avez raison, c’est une pratique légale. je ne l’ai pas dénoncée en tant que telle, mais comme une pratique inélégante
      >>> collecte de rue: précision MSF : merci de cette précision, je ne les avais pas encore vus.
      >>> pratique incontournable ? ceci ne me dérange pas. ce qui me dérange ce sont les techniques de harcèlement (je ne parle pas du livre que je n’ai pas lu mais de ma propre expérience), ou des individus multicartes vous agressent dans la rue, en essayant de barrer votre chemin, et de vous empêcher de passer. Venez à Denfert Rochereau et Av du Gal Leclerc à Paris 14ème et vous pourrez l’observer. Je trouve cette pratique désastreuse et contre productive. sans parler de l’abus des personnes faibles. c’est en tout en opposition avec ce qui est mis sur le lien: http://www.ongconseil.com/nos-valeurs.html qui parle d' »Une certaine éthique de la collecte de fonds de rue… » Où est la limite dans ces collectes ? a-t-on rétabli l’octroi à la barrière de Denfert ? faut il payer MDM pour aller faire ses courses ?
      >>> prélèvements automatiques : ne me gênent pas non plus. je le fais avec certaines ONG
      >>> Restos: ce que j’aime dans les restos, c’est en dehors de leur engagement que je trouve remarquable, que leurs frais marketing sont à quasi 0. alors si cela oblige à faire un concert casse-oreilles, je l’accepte. Au moins, ils ne me bloquent pas dans la rue avec un gilet jaune.
      >>> Alors oui … donnons : je n’ai pas d’autre discours, je suis 100% d’accord avec vous. et même j’espère avoir + de temps libre un jour prochain pour pouvoir donner plus que juste de l’argent.

      J’espère avoir répondu à vos points et éclairci mon propos. Je ne suis bien sûr pas contre le Marketing pour les ONG, mais prêchant le marketing éthique dans le secteur marchand, la moindre des choses est que je fasse de même pour le secteur non marchand … qui ne devrait pas en avoir besoin !

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