Électroménager : un peu d’innovation dans un marché dormant
Pour qui a travaillé dans les secteurs dits du « blanc » (c’est-à dire l’électroménager qui s’oppose au « brun » : tv/hifi/video) il y a déjà quelque temps à l’instar de votre serviteur, ce marchéLa notion même de marché B2B ou B2C est au cœur de la démarche marketing. Un marché est la rencontre d'une offre et d'une demande est le symbole du marché saturé.
Ça bouge dans le marché dormant de l’électroménager

De temps en temps il sort une innovationL'innovation va de la compréhension (intuitive ou non) du comportement de l’acheteur à la capacité d’adaptation à l'environnement qui lui permet un rebond dont la vigueur n’a d’égal que la brièveté (appareil à raclette, aspirateur à piles, centrifugeuse, mini cafetières duo, solariums, …).
Le meilleur exemple de l’état de saturation de ce marché est le taux d’équipement en réfigérateurs, stable à plus de 95% des foyers français depuis la fin des années 80, ce qui fait que ce marché est entré dans une phase dite de « renouvellement » depuis longtemps (traduction: il faut attendre que le frigo claque pendant une période de forte chaleur, où le compresseur est fortement sollicité).
Le changement dans le marché de l’électroménager
Voilà donc un domaine peu passionnant direz-vous, où le principal changement à attendre est la réduction drastique des coûts et l’optimisation interne.
Et il est vrai que c’est ce qui s’est passé lors des 20 dernières années: disparition des commerces indépendants regroupés en centrales et court-circuitage des grossistes, rationalisation des équipes de ventes et regroupement au plan national, rationalisation des marques et raccourcissement des gammes, optimisation des fabrications avec le regroupement sur des plaques (ex: l’Italie pour les machines à laver à chargement frontal, la France pour le chargement par le dessus (une spécificité locale), etc.).
Alors, quelle n’est pas ma surprise de voir apparaître des innovations en chaîne dans ce domaine : avènement du « tout à la maison » (JDD du 05/11/06) avec les machines à expresso depuis quelques années déjà – maintenant un véritable phénomène de société – et même un beertender de Krups destiné à intéresser les hommes aux produits du « petit ménager », eux qui en sont des non consommateurs absolus.
Innovation : une tendance profonde ?
Selon Marie Nicot du JDD il ne s’agit plus d’une tendance de surface comme indiqué précédemment mais bien d’un phénomène de fond. Et le gros ménager enchaîne avec 2 nouvelles tendances : L’innovation de marque plutôt haut de gamme initiée par les Chinois Haier (http://www.haier.com/) qui n’hésitent pas à comparer leurs frigos à des produits high tech et à l’extrême inverse le Turc Beko (http://www.beko.com) qui joue les low-costs et propose les mêmes fonctionnalités pour des prix divisés par deux. Même sur ce genre de marchés, l’ordre établi peut donc être bousculé, et force est de constater que les innovations ne viennent pas de chez nous. Serait-ce un signe qu’en ce début de 21ème siècle, il n’y a plus de marché dormant?
- Après la révolution industrielle, la révolution écologique ? - 21/09/2023
- Management intermédiaire : le marteau et l’enclume - 20/09/2023
- CRM : état des lieux, tendances et perspectives - 18/09/2023