marketing digital

Informatique : quand atypiques rime avec performance

La notion d’atypiques, notamment dans le monde de l’informatique, m’était complètement étrangère. Un jour, par hasard, alors que je me rendais au restaurant du FIC 2018 à Lille, je tombais sur mon ami Yves Grandmontagne qui me présentait Frédéric Vezon, PDG et fondateur de la société Aspertise. Intrigué, j’ai cherché à en savoir plus et j’ai invité Frédéric à se rendre dans les locaux de Visionary Marketing afin de m’expliquer ce que représentait ce terme d’ « atypiques », pourquoi ces profils étaient particulièrement adaptés au monde de l’informatique, comment on pouvait, et sous quelles conditions, mettre en place des équipes projets avec ce type de profils pour le bénéfice des clients. Enfin, dernier point et non des moindres, ce que j’ai découvert, c’est que cette société n’était pas directement orientée vers la responsabilité sociale d’entreprise, mais que cette dernière était la résultante de recherche d’efficacité et de performance au bénéfice des entreprises. En d’autres termes, comment faire le bien en faisant le bon : telle pourrait être la devise d’expertise d’une société du secteur des ESN présente au Canada et en France.

Comment Aspertise et ses consultants informatiques contribuent à la performance des entreprises ?

Aspertise vient de la contraction du mot Asperger et expertise. Les Aspergers ont une place à part dans l’autisme. Le terme « atypique » inclut les autistes, les Asperger et également les hauts potentiels intellectuels (HPI), en fait toutes les personnes qui ont une structure cognitive différente de la structure classique de la grande population.

Les cerveaux des Atypiques sont différents des autres
Les cerveaux des atypiques présentent des caractéristiques différentes des cerveaux des personnes dites « normales »

Les personnes atypiques et l’informatique

Les personnes atypiques ont certaines particularités au niveau de leur façon de penser, leur façon de voir les choses également, et de communiquer. Cette structure cognitive implique un rapport à la donnée, aux chiffres, différent de la moyenne. C’est ce qui fait que dans certains types de métiers, comme par exemple les métiers de l’informatique, ils ont une certaine facilité pour appréhender la technologie, réaliser des développements et manipuler des chiffres. Les avantages qu’on peut trouver aux atypiques en technologie sont multiples : d’abord, ils ont une mémoire qui en général est très bonne, ce qui est très utile en informatique. Ils ont également des facilités avec les langages de programmation qu’ils sont capables d’apprendre rapidement et surtout ils peuvent être, dans certains cas, excessivement rapides dans l’exécution.

Ils sont aussi plus proches des problèmes. Les atypiques ont une approche des problèmes très différente, qui leur permet de trouver souvent des solutions innovantes et particulièrement intéressantes.

 

Voici un exemple : nous avons parmi nos clients une grande banque française qui voulait déployer des solutions d’intelligence artificielle pour mener des travaux autour de données financières. Certains problèmes avaient été mis de côté parce qu’ils ne trouvaient pas de solutions acceptables. En mettant nos consultants dans la compagnie et en leur soumettant ces problèmes, nous avons effectivement trouvé des solutions auxquelles elles n’avaient pas pensé au départ. Cela a permis d’accélérer leur développement.

Les atypiques sont capables de se concentrer bien mieux que les gens dits « normaux »

Une des caractéristiques des atypiques est d’être capables de faire ce qu’on appelle l’hyperfocus, c’est-à-dire d’être focalisé si intensément sur son travail qu’ils peuvent aller beaucoup plus vite que des personnes dites normales.

Il peut être effectivement utile, sous certaines conditions, d’avoir une équipe d’atypiques qui permet d’accélérer le mouvement et de rattraper un peu le retard. Les atypiques ont tendance à aller à l’essentiel, ce qui permet d’aborder les problèmes beaucoup plus rapidement.

Pour un de nos clients, il y avait des discussions autour d’une problématique de réseaux de neurones. Un réseau de neurones est comme une boîte noire. Au départ, il faut lui apprendre les choses et le charger en données, pour qu’ils montent en connaissance, puis ils se structurent. Nous nous étions rendu compte qu’à l’issue de cette structuration, les résultats fournis étaient mauvais. Nous nous sommes aperçus que les gens qui « formaient » le réseau de données étaient des personnes classiques, et qu’elles introduisaient des biais dans l’apprentissage de la machine. Nous avons introduit des atypiques dans l’équipe afin d’enlever ces biais dans les données de départ pour que les résultats ne soient pas déformés à la sortie. C’est un des avantages de travailler avec des gens cognitivement différents, ou atypiques.

Comment structurer une équipe de travail informatique avec des atypiques ?

Pour exécuter un travail donné, on fournit aux clients des consultants dits « transparents » qui ne changeront pas sa façon de travailler. Ce sont des consultants proches de ceux qui viendraient d’une grosse ESN. Autour de ce consultant qui sera le chef d’équipe, nous constituerons une équipe mixte, avec des personnes transparentes qui permettront d’interagir de façon naturelle avec le client, mais également des personnes atypiques qui auront besoin de s’appuyer sur les autres pour effectuer leur mission.

Y-a-t-il des projets pour lesquels les atypiques ne sont pas compatibles ?

Il existe en effet des projets pour lesquels nous ne pourrons pas faire appel à des atypiques. Par exemple, des projets de communication qui impliquent une compréhension forte de la communication classique. Les atypiques ne sont pas adaptés à cela, car ils n’ont pas de compréhension de la Psyché classique.

Est-il difficile de recruter des atypiques ?

Il est relativement difficile de recruter des atypiques car ils sont intégrés dans la population actuelle et donc relativement invisibles, bien qu’en même temps, ils évoluent dans un environnement difficile pour eux.

De grands groupes comme Microsoft font des demandes d’embauche sur ces profils, mais il y a un facteur de crédibilité et un enjeu relationnel important. C’est-à-dire que les atypiques se méfient aussi des entreprises classiques.

Nous avons quant à nous la chance d’être intégrés dans des réseaux d’atypiques, ce qui nous permet d’aller porter des demandes directement dans ces réseaux et donc d’avoir accès à des consultants potentiels.

Combien y a-t-il d’atypiques dans nos sociétés ?

Si on inclut autistes, Aspergers et hauts potentiels intellectuels, les atypiques représentent à peu près 3% de la population.

Le but d’Aspertise est d’offrir de la performance

Nous avons démarré de zéro il y a un an et demi, et nous sommes à peu près une quinzaine aujourd’hui. Nous avons observé une très forte progression de la demande l’an dernier. La France a une appétence particulière pour les atypiques, plus forte qu’au Canada, mais nous avons désormais des demandes en provenance de plusieurs autres pays : Angleterre, Etats-Unis …

Quand nous avons démarré Aspertise, notre but était d’offrir de la performance et c’est pour cela que nous avons des demandes aux Etats-Unis, au Canada et en Angleterre. Notre approche est basée sur cette offre de performance et il s’avère que cette approche de performance nous amène à avoir un impact social important. Mais ce critère de responsabilité sociale n’était pas notre but premier.

Yann Gourvennec
Follow me

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
Bouton retour en haut de la page