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Marketing territorial : la marque territoriale « In Seine-Saint-Denis » en ligne

9-3. Deux chiffres auxquels on associe habituellement une image pas forcément flatteuse, et les événements de l’année dernière n’ont pas contribué à redorer le blason du département. Ce territoire pourtant tout en nuances donnera bientôt officiellement naissance à une marque territoriale. En effet, le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis lancera en octobre prochain sa marque territoriale. Un processus  au sein duquel les outils digitaux ont toute leur place pour construire une marque, qui est un moyen de revaloriser l’image de ce département devenu synonyme de banlieue difficile bien qu’il regorge de ressources, d’énergies et de projets.  

Des valeurs à partager… en ligne !

Solidarité, innovation, réussite, échanges, ouverture, talents… sont quelques uns des mots clés qui sont ressortis de la réunion de pré-lancement de la marque territoriale qui s’est tenue le 4 juillet dernier à Bagnolet en présence d’acteurs du territoire issus de divers horizons (monde économique et emploi, culture et industries créatives, écologie urbaine, santé, solidarité, éducation, sport).

L'un de ces trois logos ci-dessus deviendra le symbole de la marque In Seine Saint Denis.
L’un de ces trois logos ci-dessus deviendra le symbole de la marque In Seine Saint Denis.

Ce pré-lancement, orchestré par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, a aussi été l’occasion de lancer le site internet www.inseinesaintdenis.fr permettant de voter en ligne pour un logo (parmi trois réalisés par des graphistes locaux) qui sera dévoilé lors du lancement officiel à l’automne et de se proposer pour être ambassadeur du territoire. Bien qu’elle soit portée par le département, la démarche se veut la plus participative possible, le but étant de construire une marque partagée. Pour cela, les outils digitaux sont précieux. Ils facilitent en effet le partage d’idées permettant de construire la marque et son univers.

Une démarche endogène

In Seine-Saint-Denis a d’abord pour but de permettre aux acteurs du département, qui jouit souvent d’une mauvaise image dans les médias, d’affirmer leurs atouts. Et l’union faisant la force, mettre en  commun et faire valoir ses atouts ensemble ne peut qu’améliorer l’image d’un département et de ceux qui y vivent et y travaillent. Si certaines marques territoriales ont uniquement pour objectif d’attirer des entreprises, de se vendre au niveau national et même international, ce n’est pas le cas de la marque territoriale In Seine-Saint-Denis qui n’a pas pour vocation à s’opposer à Paris. D’ailleurs,  en faisant valoir certains atouts et spécificités propres à la partie nord est du Grand Paris, cette revalorisation de l’image ne devrait pas profiter qu’au département. En effet, même la plus attractive des métropoles peut perdre en compétitivité s’il y existe de grandes disparités économiques et sociales et qu’au-delà de son cœur, elle semble en partie (ou totalement) délaissée.

In Seine-Saint-Denis, une marque plutôt qu’un label

L’idée de créer une marque a germé lors de la campagne pour les élections départementales de 2015. En campagne, Stéphane Troussel (déjà Président du Conseil départemental  depuis 2012 suite à la nomination de Claude Bartolone à la Présidence de l’Assemblée nationale et reconduit en 2015) a été à la rencontre des acteurs de terrain, notamment des entrepreneurs. Dans ce département où 15 000 entreprises (dont la moitié d’auto-entreprises) se créent chaque année, a alors commencé à se faire jour  l’idée de créer une marque… ou plutôt un label « Made in Seine-Saint-Denis » destiné à valoriser les talents locaux. L’idée, en sommeil pendant les quelques mois du début de mandat, ressurgit après les attentats de 2015. Nécessitant l’instauration de critères, le label semble finalement difficile à mettre en place. Le Conseil départemental s’oriente alors vers une marque territoriale vouée à porter des valeurs positives, « une marque de cœur qui témoigne d’un département jeune, métissé, solidaire, écologique, citoyen, ambitieux et innovant« , explique Stéphane Troussel.

Une marque pour changer d’image

Le premier objectif de la marque In Seine-Saint-Denis est bel et bien de changer l’image de ce département, non pas en l’idéalisant mais en mettant en avant le dynamisme qui est l’une de ses grandes forces. Car, s’il est régulièrement surnommé le Molenbeek français dans les médias, le département (et certaines de ses villes en particulier) ne présente pas uniquement des handicaps mais aussi beaucoup d’atouts. Au cœur du futur Grand Paris, le département est proche de la capitale, souvent très bien desservi par les transports en commun (et encore mieux prochainement avec l’arrivée du Grand Paris Express (https://www.societedugrandparis.fr), doté de deux aéroports (un commercial, un d’affaires), de deux parcs des expositions (Villepinte et Le Bourget)… et il fait montre d’un réel dynamisme, attirant beaucoup d’entreprises, notamment à La Plaine Saint-Denis (surnommée la nouvelle Défense par certains élus locaux et qui héberge notamment les sièges sociaux d’Orange, SFR, Crédit agricole, la SNCF… ) et à Pantin. Ainsi, après Hermès, BNP Paribas (installé dans les Grands moulins) ou Chanel, l’agence de pub  BETC (appartenant à Havas) a quitté Paris, en juillet dernier, pour un bâtiment de 18 000 m² au bord du canal de l’Ourcq où travaillent 750 salariés et où un quartier d’habitation de 600 logements est en construction. Si BETC a choisi de s’installer à Pantin, ce n’est pas seulement en raison de loyers plus intéressants et de la possibilité de regrouper dans un même bâtiment toutes ses activités, mais aussi de la mixité qui y existe : une diversité, un côté populaire propices à la créativité.

Pascale Decressac

Consultante Rédactrice pour Visionary Marketing, Pascale Decressac est une touche-à-tout qui s'intéresse à des sujets très variés allant de l'urbanisme aux collectivités territoriales en passant par la relation client et la restauration. Des domaines apparemment très différents où les frontières ne sont pourtant pas si étanches et où le digital est souvent sinon toujours présent.
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