Transformation digitale

Retraites : Agirc Arrco dope sa relation « clients » au digital

simulation retraires

Le 19 mai je me suis rendu à une soirée organisée par Agirc Arrco, l’organisme en charge de nos retraites. Attiré par le nom de l’entreprise – que j’ai appris à mieux connaître sur place – dont je suis affilié à double titre, celui de cotisant et celui de chef d’entreprise, je connaissais Agirc Arrco pour avoir vu des papiers de temps en temps qui m’annonçaient et me promettaient une retraite dont l’arrivée me paraissait aussi hypothétique qu’annonciatrice de lendemains qui déchantent. Je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par l’accueil de nos hôtes et surtout cette volonté de nous convaincre que nous étions des « clients » et non de simples cotisants et que notre partie du gâteau pourrait bien arriver plus vite qu’on pense et plus grosse que prévu. Voilà une bonne nouvelle qu’il me fallait résumer en ces quelques lignes que voici et qui redonneront du baume au coeur, je l’espère, à tous ces cadres qui ont cotisé pendant des années pour payer la grasse retraite de leurs aînés et qui n’attendaient plus rien d’un système qu’on disait en faillite. Place à mon entretien exclusif avec François Xavier Selleret, Directeur Général d’ Agirc Arrco.

Agirc Arrco paie vos retraites

Qu’est-ce qu’Agirc Arrco ? Tout simplement l’organisme paritaire (c’est-à-dire géré conjointement par le patronat et les syndicats) « qui gère la retraite complémentaire de 30 millions de Français » nous a expliqué François Xavier Selleret. Ces 30 millions de Français pouvant être répartis entre 18 millions d’actifs et 12 millions de retraités. C’est donc Agirc Arcco ( en soit le rapprochement de deux organismes différents qui bientôt changeront de nom pour n’en plus faire qu’un) qui est chargé de verser les retraites de toutes ces personnes. Et donc probablement les nôtres d’ici un certain temps. Or chest bien là que le bât blesse, car la plupart des influenceurs qui étaient invités autour de la table, n’avait pas l’air de croire qu’ils auraient jamais une retraite. D’aucuns, parce qu’il ne souhaitait pas et voulaient « travailler jusque la mort », d’autres, dont je faisais partie, car il pensaient jamais ne pouvoir en toucher.

En outre, les rumeurs vont bon train sur la soi-disant « faillite » des retraites. François-Xavier Selleret a tenu absolument à nous rassurer sur ce point : « on a dit cela effectivement il y a un certain temps, mais depuis le 30 octobre 2015, les partenaires sociaux se sont mis d’accord pour assurer la pérennité des retraites ». On est bien obligé de le croire, mais cela semble plutôt une bonne nouvelle pour tous ceux qui comme moi cotisent depuis plus de 30 ans et qui aimeraient bien pouvoir en toucher un bénéfice un jour ou l’autre. Mais ce n’est pas tout, car pour pouvoir rassurer la population sur sa capacité les retraites, François-Xavier Selleret nous informe qu’un fonds spécial de 60 milliards d’euros a été mis de côté par l’organisme paritaire. Qu’est-ce que cela veut dire ? Si j’en crois le directeur général d’Agirc, il s’agit d’une réserve monétaire qui permet de payer les retraites des Français pendant un an, même au cas où plus personne ne travaillerait et où les cotisations seraient tombées à zéro. On se doute bien qu’il s’agit d’un cas extrême dont la probabilité est quasi nulle.

retraites -simulation

Le simulateur est assez simple et efficace. Il faut juste le trouver ce qui n’est pas encore très aisé. Pour vous y aider, voici le lien : https://services.agirc-arrco.fr/accueil 

Ce que j’ai trouvé de plus intéressant dans l’approche d’Agirc, c’est surtout cette démarche de renouer avec ses « clients ». Le mot n’est pas anodin. Il me fait penser à cette période que j’ai connue, où Michel Bon officiait à la tête de France Télécom. Un patron d’une grande valeur que j’ai beaucoup apprécié, mais qui a malheureusement toujours eu des problèmes avec la finance. Son mérite, chez l’opérateur historique était d’avoir amené cette notion de client (et non d’usager), ce qui a permis au France Telecom d’hier de devenir l’Orange de demain. La démarche de François-Xavier Selleret est similaire, même si elle va encore plus loin, en considérant les cotisants et retraités, qui stricto sensu n’en sont pas, comme des clients. Ceci implique le sens du service et un devoir d’information envers ces fameux « clients ».

Abandonner les « points » de retraite pour parler le langage des « clients »

Agirc est également responsable de faire parvenir un bilan de votre retraite et une évaluation de celle-ci à terme vous permet de faire votre simulation. Dans le temps, on recevait un papier plus ou moins cryptique à l’âge de 50 ans (inutile de réclamer avant cet âge, vous vous faisiez alors renvoyer dans vos buts par téléphone plutôt sèchement), et à partir de ce papier sibyllin, vous en déduisiez un certain nombre de « points », pour ma part je n’ai jamais compris à quoi cela correspondait. Agirc a décidé de changer complètement la démarche en proposant en ligne un simulateur qui permet aux futurs retraités de calculer leurs revenus potentiels à la date leur choix, ce qui leur donne la possibilité de simuler une retraite et un âge de départ. Faudra-t-il par exemple travailler quatre ans de plus pour toucher 1000 € par mois en plus, ou vous contentrez-vous de 1000 € de moins pour partir à la retraite à 62 ans au lieu de 65. Le simulateur permet aux utilisateurs, devenus ainsi « clients », de voir que finalement il se pourrait bien qu’ils touchent quelque chose qui ne soit pas complètement proche de zéro (si tant est que l’âge de la retraite ne soit pas repoussé encore une fois, ce qui est tout à fait probable dans les 10 prochaines années, et qui concerne ma classe d’âge au premier chef).

Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé la démarche intéressante. Le simulateur est encore perfectible, mais il permet néanmoins de se faire une idée. Dans mon cas je me suis également aperçu que j’avais un trou de trois ans dans mon décompte de salaires et que donc, il me faudra bientôt prendre contact avec l’Agirc afin de corriger ce problème. À aujourd’hui, ce contact est relativement délicat, de l’aveu même de François-Xavier Selleret, mais Rome et Paris ne furent pas construites en un jour et il nous promet de permettre directement l’appel en ligne depuis le simulateur dans les versions futures. Il a même proposé aux influenceurs réunis autour de la table de se prêter au jeu de l’amélioration du simulateur en question, ce que beaucoup ont accepté.

J’ai trouvé la démarche de l’Agirc intéressante. Certes pas parfaite, et son DG le reconnaît fort humblement et fort honnêtement. cet aveu l’honore, la démarche volontariste de l’organisme paritaire montre comment une démarche de transformation digitale bien pensée peut véritablement changer le métier d’une organisation. Bien des entreprises privées pourraient s’en inspirer.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »
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