économie et numérique

Smart cities : quand les villes seront intelligentes

Paul Sitbon, Président et fondateur du Smart Countries and Cities Congress Paris (S3C Paris) et CEO de Sikiwis, a été directeur du web et de la convergence des systèmes d’information du Groupe Veolia Environnement, grand acteur des services aux collectivités. Il partage sa vision des Smart cities, de leur potentiel et des espoirs qu’elles offrent.  

Smart cities : les villes de demain seront intelligentes

Smart cities : les villes de demain seront intelligentes
Smart Cities : En l’absence d’un Fulgence Bienvenüe du 21ème siècle, l’intelligence collective prendra le dessus pour transfigurer nos espaces de vie

Créée en 2009, Sikiwis s’intéresse rapidement aux technologies numériques et s’aperçoit que la ville, lieu d’échanges entre acteurs très divers (habitants, entreprises, visiteurs…), est un terrain d’expérimentation très intéressant pour ces technologies. Pas moins de 25 domaines, parmi lesquels l’énergie, les transports ou les nouvelles technologies, ont été identifiés comme moteurs de la ville intelligente par S3C Paris. Ce congrès, francilien à l’origine, est devenu international en 2015. Et cela n’est pas un hasard puisque la France, avec ses 36000 communes et plusieurs acteurs industriels mondiaux leaders dans de nombreux domaines des services à la ville (transports, véhicules intelligents, réseaux, traitement de l’eau, de l’énergie, des déchets…), a un rôle naturel à jouer dans le domaine de la ville intelligente.

Le numérique ne fait pas la ville intelligente… mais offre de belles opportunités

Le numérique n’est pas une composante indispensable de la ville intelligente. La conception de bâtiments ou de quartiers, la mise à disposition de systèmes de véhicules partagés, la gestion de l’énergie ou des flux de personnes ou de véhicules ne passe pas forcément par le numérique. Celui-ci offre toutefois de multiples opportunités. Des plateformes permettent par exemple de modéliser des environnements urbains et ainsi d’optimiser les flux, des capteurs peuvent réduire les consommations d’énergie et envoyer des alertes si un problème est détecté… Le champ des possibles est extrêmement large. Par exemple, l’installation de capteurs peut aujourd’hui permettre de personnaliser le partager d’une voiture jusque dans une rue. L’internet des objets offre quant à lui des possibilités très importantes pour des coûts relativement raisonnables. La ville peut aujourd’hui disposer de bâtiments et d’éléments fixes ou mobiles qui communiquent et transmettent de l’information qui peut être exploitée pour fournir du service, améliorer le fonctionnement, réduire les risques, améliorer la sécurité…

Devenir smart est-il risqué ?

Outre les risques de hacking, la sécurité des données personnelles des individus est primordiale. Les collectivités doivent s’engager sur l’usage qu’elles font des données. S3C Paris a d’ailleurs mis au point une charte de bon usage des technologies intelligentes de la ville. Les villes devront de plus en plus s’engager à avoir un cadre d’utilisation des données très prudent, toujours dans l’intérêt individuel et collectif du citoyen.

La smart city intéressante pour les entreprises et les particuliers

L’entreprise est directement impactée par les smart cities. Un territoire efficace et productif, où les déplacements des commerciaux sont aisés, où la recherche d’informations est rapide, offre des opportunités supplémentaires aux entreprises et pose les bases d’un fonctionnement efficace. Pour les particuliers, la smart city présente aussi de nombreux avantages. Les applications mobiles qui y voient le jour, comme celles développées par Sikiwis, ont de multiples objectifs : démocratie participative, signalement de problèmes, information et services dans de nombreux domaines (culture, sécurité, signalement sur le domaine public, gestion des établissements, éducation…). Sikiwis travaille avec les territoires sur des générateurs d’applications qui permettent d’optimiser l’usage des services publics et des infrastructures par les citoyens, individuellement ou en groupes, et sont aussi utiles aux entreprises dans leurs relations avec leurs clients notamment.

Politiques, entreprises, habitants : qui fait les Smart Cities ?

Dans tous les cas, le politique doit donner l’impulsion. Pour ce faire, il doit comprendre, car la compréhension pose les bases de la transformation. Ensuite, les experts aident à faire les bons choix. Quant aux citoyens, ils ont un rôle primordial à jouer car, même si l’appropriation d’un système peut parfois prendre du temps, c’est une fois que le citoyen a compris l’intérêt qu’il peut avoir à utiliser un outil que celui-ci peut vraiment démarrer.

Pour les smart cities, l’horizon est ouvert car les villes auront de plus en plus besoin d’intelligence pour grandir en préservant la qualité de vie et le bon fonctionnement de la ville.

 

Pascale Decressac

Consultante Rédactrice pour Visionary Marketing, Pascale Decressac est une touche-à-tout qui s'intéresse à des sujets très variés allant de l'urbanisme aux collectivités territoriales en passant par la relation client et la restauration. Des domaines apparemment très différents où les frontières ne sont pourtant pas si étanches et où le digital est souvent sinon toujours présent.
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