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impression 3D : l’innovation à portée de main avec RepRap

« Cela n’est pas nouveau » est une phrase régulièrement utilisée sur notre blog, que nous parlions de l’informatique, du content marketing ou encore de la plupart des inventions du PARC. Il en est de même pour l’impression 3D, inventée dans les années 1980 et utilisée à l’origine dans l’industrie pour le prototypage. Le changement majeur, par rapport à cette époque, est l’accessibilité de ces outils à n’importe quel consommateur. En effet, grâce aux améliorations techniques effectuées au fil des années, et de certains produits issus de l’open source hardware comme l’arduino (carte utilisée pour de nombreuses imprimantes), certaines entreprises sont capables de ventre des imprimantes 3D pour des prix allant environ entre 1000 et 4000 euros. Mieux encore, le projet RepRap met à disposition en licence libre les plans et le logiciel de plusieurs modèles d’imprimante 3D (voir la page où tous les plans sont disponibles), permettant (en théorie) à n’importe qui de construire sa propre imprimante.

Le projet RepRap : l’imprimante 3D en open source

J’ai récemment découvert le projet RepRap, à l’occasion de l’acquisition d’une imprimante 3D. Refroidit par la perspective de construire l’imprimante à partir de zéro, j’ai acheté un kit complet pour 280 euros sur un site chinois bien connu : il m’a fallu 3 jours pour la monter, et au vu des pièces imprimées, il me reste encore des réglages à effectuer pour obtenir une qualité digne de ce nom…

test-imprimante-3d

Le projet RepRap né en 2005 est une initiative d’Adrian Bowyer, professeur à l’université de Bath. RepRap, qui provient de l’anglais Replication Rapid Prototyper, a pour but de créer une imprimante 3D capable de s’auto-répliquer partiellement. Par auto-réplication partielle, nous entendons la réplication de certaines pièces en plastique, et non les câbles, les circuits imprimés, l’armature de l’imprimante etc. Le but est d’augmenter rapidement le taux de possession d’imprimantes 3D : en théorie, puisque les imprimantes 3D issues du projet RepRap son capables de s’auto-répliquer, leur croissance devrait être exponentielle.

L’avantage des RepRap (ce nom désigne le projet mais également les imprimantes issues de ce projet), réside dans le fait que les plans et le logiciel sont libres. Cela a permis de diminuer considérablement les coûts de développement et de mettre à disposition des imprimantes 3D aux consommateurs, à des coûts relativement faibles (en dessous de 500 euros).

Une communauté RepRap active, créative et innovante

Il est ainsi intéressant de voir comment une communauté de « makers » a pris le projet en main, créant de nouvelles pièces pour améliorer l’imprimante… A l’aide ce cette même imprimante. On distingue ainsi plusieurs générations de RepRap :

La prusa i3 est le modèle de RepRap le plus courant (reprap.org)
La prusa i3 est le modèle de RepRap le plus courant (reprap.org)
  • la darwin, qui est le premier modèle de Reprap ;
  • la mendel, plus légère, encore beaucoup utilisée ;
  • la prusa, le modèle le plus utilisé par la communauté ;
  • la rostock, de forme circulaire, sans plateau amovible.

Ces innovations issues de la communauté permettent d’améliorer la précision et la qualité des impressions d’année en année. Un bel exemple de projet en pleine réussite grâce à l’open source.

Un projet destiné à prendre de l’ampleur

Si ces imprimantes sont encore aujourd’hui réservées aux amateurs de technologies, il se pourrait bien que d’ici quelques années le mouvement prenne de l’ampleur pour deux raisons.

  • D’une part parce qu’une imprimante 3D peut aujourd’hui être un investissement rentable : selon l’étude « Life-cycle economic analysis of distributed manufacturinf with open-source 3D printers », une famille utilisant une imprimante 3D pour créer 20 produits domestiques économise en moyenne chaque année entre 300$ et 2000$. Pour une imprimante de 500 euros, le retour sur investissement s’opèrerait rapidement.
  • D’autre part parce que le mouvement s’amplifie : si vous êtes un lecteur régulier de ce blog, vous avez pu être témoins d’un phénomène inhérent à toute innovation technologique. Prenons l’exemple de l’Internet, puis des réseaux sociaux : les premiers utilisateurs étaient des communautés de passionnés, de geeks, souvent issus de fonctions techniques. Puis de plus en plus de personnes et d’entreprises ont rejoint ces pionniers, et ces innovations technologiques ont finalement été adoptées par tous (si on n’en voyait pas vraiment l’intérêt aux début des années 90, qui aujourd’hui pourrait vire une semaine sans internet ?). Il est fort probable que le mouvement des imprimantes 3D suive ce même parcours.

Quelques barrières qui cantonnaient jadis l’imprimante 3D à une occupation de geek bricoleur sont également en train de tomber. Le montage du harware et l’installation des software/drivers/firmware sont une douleur que connaissent (et partagent sur les différents forums sur ce sujet) les utilisateurs de Reprap. Mais de nouvelles imprimantes déjà montées et calibrées font leur apparition sur le marché, épargnant au novice la recherche de solutions à des problèmes sans fin. On peut prendre pour exemple les jeunes start-ups comme M3D qui proposent des imprimantes 3D ultra simples à un prix de 300 dollars seulement. Aussi, on se posait autrefois la question « mais qu’est-ce que je pourrais imprimer avec cela ? A quoi cela me servirait ? ». On s’aperçoit que de nouveaux produits fabriqués grâce à une imprimante 3D font leur apparition tous les jours. On connaît désormais la prothèse imprimée en 3D qui a été très médiatisée, mais d’autres objets sont aussi créés : des drones, des ventilateurs, des robots, des ustensiles de cuisine… Grâce à sa capacité de faire passer une idée à un prototype physique très rapidement, l’imprimante 3D a permis de faire naître une flopée de petites innovations du quotidien. Le mieux est de se rendre sur la plus grande bibliothèque de modèles 3D (thingiverse.com) pour se rendre compte de la quantité de modèles 3D disponibles et prêts à être imprimés.

Une révolution à venir ?

Ce n’est pas un hasard si Barack Obama disait déjà en 2013 que l’imprimante 3D était capable de créer une véritable révolution, citant des entreprises comme Ford, Apple et Intel qui relocalisaient leurs sites de production grâce à cette capacité de produire localement et moins cher. Les RepRap n’ont certes pas encore les capacités des imprimantes utilisées par ces entreprises, mais leur accessibilité va favoriser l’adoption de cette technologie par le consommateur commun et changera inévitablement nos habitudes de consommation.

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Cédric Jeanblanc

Cédric is a Web Marketing consultant at Visionary Marketing. He was named "Rising Star of Content Marketing" by the Content Marketing Academy in 2017, he specializes in the production of multimedia content, feature articles, videos and podcasts. _________________________ Cédric est consultant en marketing Web chez Visionary Marketing. Il a été nommé "Rising Star of Content Marketing" par la Content Marketing Academy en 2017. Il est spécialisé dans la production de contenus multimédia, d'articles de fond, de vidéos et de podcasts. More »

9 commentaires

  1. Bonjour, c’est clair que l’impression 3D est une véritable révolution !!!! Et je crois que je ne perçois même pas tout le potentiel d’une telle technologie !!!

    1. Bonjour,
      C’est bien là le problème, on sait que l’impression 3D a un potentiel immense, mais reste la question « à quoi ça va me servir ? »… Dans l’immédiat, elle n’a aucune utilité pour la ménagère, ce qui risque de stopper sa croissance.
      Merci pour votre commentaire et bonne journée,
      Visionary Marketing – Cédric

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