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Affaire Il Giardino : pour votre e-réputation, pas d’amendes, mais faites amende honorable !

La sélection du jour …

C’est la bêtise à plusieurs couches – et persistante – dans le pays de Descartes, où on pense encore 25 ans après l’invention du Web que la liberté d’expression est réservée au reste du monde. A part la Chine et autres pays totalitaires, quels sont les endroits du monde où on croit encore que faire supprimer les informations gênantes (nous mettons ici les propos illégaux et diffamatoires en dehors de l’analyse, il va sans dire) est une bonne idée ? En faisant condamner la blogueuse de Cultur’elles, un restaurant (Il Giardino au Cap Ferret) vient de se tirer dans le pied d’une jolie manière. Grâce à cette superbe décision de justice, ils ont gagné quelques euros et surtout, ils se sont payé une publicité négative de première main, relayée par les radios publiques (France Inter 7:00 le 11/07) et l’influent et incisif Maître Eloas, qui se répand en commentaires sur tous les médias.

Ma foi, sur l’avenir bien fou qui se fiera :
Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera

Les plaideurs, Jean Racine (1668)

il giardino - image antimuseum.com
en matière de e-réputation il vaut mieux communiquer positivement que chercher des noises à vos détracteurs ; d’ailleurs, il n’y a pas qu’en matière de e-réputation … (photo : antimuseum.com)

Dans ce cas, c’est une blogueuse qui a écrit un article intitulé « L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino” où elle décrit en termes tout à fait corrects et respectueux le désastreux accueil client qu’elle a reçu dans cet établissement ; une expérience hélas habituelle dans un pays qui se vante d’être roi dans le tourisme et y cultive les incivilités commerciales.

La solution ? traduire la blogueuse en justice bien-sûr ! Alors que les dossiers s’accumulent dans les tribunaux, quelques juges ont trouvé que c’était une bonne idée de condamner la blogueuse en question à payer une maigre amende et à “retirer” son contenu. Sauf que retirer un contenu n’est pas possible – un phénomène connu sous le nom de l’effet Streisand qui elle aussi a payé pour l’apprendre il y a longtemps (2003).

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L’effet a été fulgurant et garanti :

  • la blogueuse en question a eu droit à une véritable promotion gratuite pour son blog qui risque bien de devenir pour le coup un des blogs les plus recherchés du coin (elle va pouvoir quitter l’éducation nationale ou arrondir ses fins de mois) ;
  • le restaurant “Il Giardino” a eu droit à une contre publicité 1 million de fois plus nocive qu’une mauvaise apparition dans Google ;
  • Le contenu, loin d’avoir été retiré est répété absolument partout, à commencer par ce blog et c’est bien fait : la liberté d’expression (dans la limite de la loi) est inaliénable et on se demande bien pour quelles raison ces juges – dont on dit qu’ils n’ont pas assez de temps pour traiter les dossiers importants – ont pu perdre leur temps à essayer de mettre un procès à Google.

Dans un sens, ce jugement est une bonne nouvelle : il signifie également que nous allons avoir du travail pour les 10 ans qui viennent, à toujours expliquer les mêmes choses puisqu’il semble si compliqué de comprendre l’évidence : Si votre réputation devait souffrir d’une mauvaise critique, ne la niez pas, ne la condamnez pas, répondez-y, si cela est possible, apprenez de vos erreurs, reconnaissez les, faites amende honorable n’infligez pas d’amendes à ceux qui mettent en exergue vos faiblesses.

Et pour faire meilleure figure dans Google, au lieu de leur faire de mauvais et inutiles procès, créez plutôt un contenu positif qui améliore votre propre référencement. Il est tellement plus agréable de rester positif … et c’est tellement plus efficace !

“L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino” : Hors Sujet

Dire ça, sur internet, cela peut vous mener devant un tribunal, et être condamné(e )en première instance le 30 juin dernier à 1500 euros à titre de provision sur dommages et intérêts et 1000 euros de frais de procédure.

Où s’arrête la critique ? Où commence la médisance ? Dans l’affaire qui a opposé une blogueuse à une gérante de restaurant, le tribunal de grande instance de Bordeaux a considéré que l’article pointant la désorganisation du service, le manque de professionnalisme des équipes et l’attitude de la patronne relevait davantage du dénigrement que de l’opinion constructive, même sévère.

_____________________________ Via Numérama _____________________________

Heureusement qu’une version archivée (aux USA) existe, pour apprendre que les serveurs désagréables ne sont pas uniquement parisiens, mais qu’au cap ferret, c’est le type « harpie en gilet fluo » qui houspille le client, contrairement au parisien qui ignore royalement le client.

La patronne, très au fait d’internet porte l’affaire en justice, arguant que « cet article montait dans les résultats Google et faisait de plus en plus de tort à mon commerce, alors qu’on bosse sept jours sur sept depuis quinze ans, je ne pouvais pas l’accepter », a-t-elle indiqué, reconnaissant qu’un service en plein été peut entraîner des erreurs, mais que la critique doit se faire « dans le respect ». Respect qui aurait donc manqué à la blogueuse.

Les oublis de commande, les temps de latence longs, la comparaison avec un concurrent (Ta Panta Rei) qui offre des tapas en accompagnement des apéritifs, un lancement de plat à contretemps, un manque de coordination entre salle et cuisine, et au final, l’absence de geste commercial alors qu’un embrouillamini de quelques euros va générer …

via“L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino” : Hors Sujet.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

5 commentaires

  1. Il faut voir comment le site d’ou tout est parti ne maitrise plus rien désormais de la pluie de critiques négatives sur le fond ou la forme http://www.tripadvisor.fr/Restaurant_Review-g776256-d3188457-Reviews-Il_Giardino-Lege_Cap_Ferret_Gironde_Aquitaine.html
    Maintenant reste à savoir l’effet sur ce commerce, baisse du CA voire faillite ? Ou changement de nom ?

    En tout cas l’intelligence voudrait qu’il redevienne ouvert à la discussion avec cette blogeuse…

  2. C’est bien souvent le problème des personnes qui ne connaissent pas le monde du web, ils ne savent pas gérer leur réputation en dehors du monde physique. De simples excuses, ou encore un mail à la blogueuse pour faire part de leur point de vue aurait suffit, mais de là à créer un scandale c’est un peu exagéré, surtout qu’ils se sont créer à eux seuls cette mauvaise réputation maintenant. Il faudra voir ce que va engendrer cette situation sur le restaurant…

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