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Malt met en contact Freelances et Entreprises … Tout simplement !

La start-up du jour…

eye-smallC’est Hopwork [NDLR désormais appelé MALT] ! Le travail dans tous ses états, télétravail, tiers lieu, free-lance… est à l’ordre du jour dans une France, on y reviendra bientôt, où la création d’entreprise est florissante. Mais le concept créé par Vincent Huguet et ses amis, va au-delà de la simple création d’entreprise ; il met le doigt sur une véritable révolution du travail tel que nous le connaissons aujourd’hui. Car aujourd’hui, il n’y a pas que les entreprises qui recherchent de la flexibilité, n’en déplaise à certains politiciens grincheux. Les employés eux-mêmes, et les jeunes en particulier, sont à la recherche de nouveaux modes de travail, plus respectueux de l’individu, plus individualistes, moins contraignants, et plus indépendants. Mais voilà ! Les outils mis à disposition de ces travailleurs d’un nouveau genre ne sont pas tous très performants ; il vous suffit d’aller en ligne pour essayer et vous en rendre compte. Voilà pourquoi il m’a semblé important ici de donner la parole à Vincent Huguet, dont on rappellera qu’il est aussi l’un des créateurs du célèbre dromadaire… Et d’ici à ce qu’il nous refasse le coup de la carte Internet en réinventant un business semble-t-il éculé, il n’y a qu’un pas. Bonne chance à Hopwork!

Interview de Vincent Huguet, fondateur de Hopwork (et auparavant de dromadaire et ooprint.fr)

Freelances : pourquoi une nouvelle plate-forme sur ce domaine ?

Il y a des choses qui existent, en France comme à l’international, mais qui ne correspondaient pas à mon avis aux besoins ni des freelances ni des entreprises. À plusieurs reprises, et c’est de là qu’est venu le besoin, j’ai recherché des freelances et je recherchais quelque chose de simple une espèce de catalogue ; je cherchais un mot-clé, comme « développeur PHP » par exemple, de façon à rencontrer les profils et discuter avec eux, et il n’y avait rien de simple sur le marché.

Freelances

la vision de Hopwork pourrait venir bousculer une offre établie qui ne représente que 0.5% du marché et tire la qualité – et les prix – vers le bas

Ce qui existe, ce sont plutôt des sites où on poste une mission, un appel d’offres auquel on reçoit des réponses, et souvent le système pousse à ce qu’on ait une réponse la moins chère possible, c’est un système d’enchères inversées, et on va se retrouver avec des profils qui ne sont pas forcément très bons et en plus, on ne va pas pouvoir les contacter personnellement. Alors que, souvent, on a besoin de discuter avec les freelances, ou au moins d’échanger avec eux via Skype ou par téléphone.

Donc, le système actuel pour moi ne fonctionnait pas. Pour les freelances, ces sites-là ne sont pas appréciés, parce qu’ils tirent vers la médiocrité et poussent au bas prix et pas forcément au travail sérieux. Il n’y avait donc pas une solution simple et notre équipe, nous sommes 3 cofondateurs, 2 issus du monde des freelances, et moi-même qui viens du côté client, et nous avons construit la plate-forme qui fonctionne le mieux possible pour les 2 parties.

Le marché

Ces sites d’enchères inversées, sont en fait une minorité. Elance et Odesk qui viennent de fusionner, annoncent eux-mêmes ne couvrir que 05 % du marché mondial du recrutement des freelances. Pourquoi ? Parce qu’ils travaillent essentiellement avec des pays qui sont le Pakistan, dans le Maghreb et le Bangladesh, je n’ai rien contre le travail à distance avec ce genre de pays à bas coûts, mais c’est ils sont adaptés à des tâches très simples, qui peuvent être confiées à distance.

Pour quelque chose de plus compliqué, je pense que 90 % du marché des freelances, est composé de gens qui sont freelances français et qui travaillent pour des clients localement. Ceux-là ils peuvent travailler de chez eux, mais ils se rencontrent, les échanges se font dans la même culture et dans la même compréhension, et la collaboration entre le freelance et l’équipe de l’entreprise peut s’instaurer. Il y a aussi des freelances qui sont dans le mode « régie », c’est-à-dire qu’ils sont placés en permanence chez le client, pendant plusieurs mois.

Freelance.com, j’ai un peu de mal à décoder, mais c’est une boîte qui a un peu vieilli à mon sens, elle a à peu près 15 ans et elle fonctionne un peu comme une SSII. Ils vont travailler avec des grands comptes, et ils vont se faire référencer dans les systèmes d’achat, et ensuite ils vont placer des freelances. Ce n’est pas très simple à utiliser, si on est une PME et qu’on cherche un Web designer ou un Web développeur, on va aller sur freelance.com, on va taper la recherche, et on va tomber sur un peu n’importe quoi, et on ne sait pas trop ce qu’on trouve, ce n’est pas très facile à utiliser. Ensuite, on ne sait pas si on peut prendre directement contact avec le freelance, alors que chez nous on est sur un système très simple de moteur de recherche où on met un mot-clé, on ajoute la localisation et on tombe sur une liste de résultats, afin de voir les gens qui ont été commentés ou recommandés par les clients précédents, et ensuite on échange avec ces freelances directement. Donc c’est très simple, le moteur de recherche est simple, et nous avons beaucoup travaillé sur la présentation des profils des freelances pour qu’ils soient clairs pour l’entreprise.

hopwork

L’avenir du travail ?

C’est une tendance de fond importante. Les entreprises ont besoin de plus en plus de flexibilité, l’essentiel des emplois qui se créent aujourd’hui sont des emplois en CDD voire en intérim. On peut critiquer ce mouvement, mais c’est une réalité. La flexibilisation des 2 côtés est recherchée. Du côté des travailleurs, la génération qui arrive sur le marché du travail recherche aussi à ne pas travailler de 9 heures à 18 heures chez son employeur. Ils préfèrent choisir leurs missions et leurs clients.

Il y a un chiffre aux États-Unis où ils sont toujours en avance sur nous, qui dit qu’en 2020, 40 % des gens travailleront en freelance. C’est un terme large, disons, non-salariés. Le statut de salarié, qui a été inventé avec la sécurité sociale, après la seconde guerre mondiale, n’a pas toujours été une évidence et de plus en plus, les gens vont redevenir leurs propres employeurs et vont travailler via des missions données par les entreprises.

France et/ou international ?

Nous nous sommes lancés en juin 2013, et nous avons validé le principe et le modèle, on a amélioré le site et il y a encore beaucoup de choses à faire, mais sur 2014 nous avons accéléré et nous allons probablement lever des fonds dans les mois qui viennent. Si on valide bien cette accélération sur la France en 2014, c’est un modèle que nous étendrons sur d’autres pays européens qui ont les mêmes problématiques, et les mêmes besoins, dès la fin 2014.

Les chiffres

On a passé les 1000 freelances en décembre, en moins de 6 mois, et on est à presque 1200. Et cela avec une faible promotion et recherche de freelances, ce sont eux qui viennent spontanément et on en a à peu près une dizaine qui arrive chaque jour. On est aussi content du niveau des freelances qui viennent. Côté entreprise, il y a plusieurs centaines d’entreprises qui ont déjà travaillé via Hopwork pour proposer des missions aux freelances et on est sur un montant moyen de mission de 3500 €. C’est une moyenne, parce qu’il y a de petites missions sur un jour, et d’autres qui s’étalent sur plusieurs mois.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

5 commentaires

  1. Bonjour,
    Je suis surpris par « en 2020, 40 % des gens travailleront en freelance » : ça me parait énorme, surtout pour un pays comme le notre ou avoir un statut « non précaire » relève de la gageur…
    Je viens de découvrir Hopwork grâce à billet : merci Yann

    1. Merci de votre commentaire Claude. Vincent parlait des USA. Je vais vérifier que je ne me suis pas trompé à la transcription.
      Ceci étant, même son de cloche de la part d’Altaïde sur le fait que les jeunes ne veulent plus de job et préfèrent le statut de freelance.
      Il le dit dans mon billet sur sa présentation au Social drink up d’Adobe sur le blog http://visionarymarketing.fr/blog/2013/07/mtiers-du-digital-les-reseaux-sociaux-ont-change-la-donne-par-jacques-froissant-altaide/

      1. Merci Yann pour ce retour.
        Effectivement les jeunes sont attirés par une organisation plus souple du travail.
        Sans cesse sollicité par les nouveaux médias et moyens de communication dans leur quotidien, ils dupliquent ce mode de fonctionnement au travail. Aller chercher l’information au lieu d’attendre qu’elle arrive est aussi un réflexe entré dans les us et coutume d’autant que l’information est à la portée de clic (réseaux sociaux, wikis, sms, chat, ….).
        De quoi être prêt à un mode de fonctionnement de type free-lance.

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