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6 grandes tendances de l’influence par Pierre Loic Assayag 3/3 – #tfoi

Suite de la série de 3 conférences dans les locaux de Publicis Consultants le 18/04 dont le sujet était le futur de l’influence, organisée à l’initiative de Stanislas Magniant de Publicis et de la société Traackr. Voici la troisième présentation, celle de Pierre Loïc Assayag, co-fondateur de Traackr, installé dans la Silicon Valley depuis 18 ans. [http://bit.ly/tfoivision pour rassembler les 3 parties]

lire les 3 articles

Pierre Loic Assayag, co-fondateur de Traackr (photo ci-dessous) est venu conclure le cycle de 3 présentations dédiées à l’influence, qui se sont tenues dans les locaux de Publicis consultants la semaine dernière (cf. QR code ou http://bit.ly/toifvision pour rassembler les 3 parties de ce cycle). Sa présentation avait l’avantage non seulement d’être visionnaire, mais de donner un angle de vue très américain, et donc en décalage par rapport à ce que nous vivons en Europe et en France en particulier.  En même temps, c’est une difficulté de lecture supplémentaire, car les approches régionales sont radicalement différentes et le professionnalisme des blogueurs aux US poussé à son extrême. Il a dégagé 6 tendances de l’influence, qu’à mon avis, il faudra retenir.

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  • Première tendance : le contexte prévaut sur la popularité. Justin Bieber n’a pas la possibilité d’influencer sur tout. Travailler avec Robert Scoble pour un de ses clients, Traackr a pu multiplier les visites par 10 sur leur site, mais en travaillant avec Jason Falls, un  blogueur moins connu, ils ont augmenté les visites de 30% seulement (sic ! il faut néanmoins préciser que le client en question est dans le social media monitoring, pas les produits grand public), mais ce client, netbase, a multiplié ses ventes par 10. « En conclusion, avec le marketing social il ne faut pas seulement chercher des tweets et des Likes » nous a dit Pierre Loic. Le vrai impact c’est quelqu’un qui est capable de changer la popularité en argent. Moins de 3% des gens qui créent une conversation représentent 90% de l’impact. Il faut donc faire très attention au contexte. Que les blogueurs français capables d’augmenter les chiffres d’affaires (surtout dans ces proportions) lèvent le doigt !
  • La deuxièmes chose apprise par Traackr c’est qu’il faut dépasser les barrières géographiques. Fidelity (une grand banque d’investissement US) ont 3 lignes de produits et 18 groupes qui gèrent le marketing social qui reportent toutes à des personnes différentes. « C’est important de comprendre qu’il n’y a pas de besoin d’avoir une tête centrale » a dit PL assayag. Il faut donc penser au travers des différentes fonctions et avec les spécificités régionales. On insistera cependant sur la nécessité de coordonner les action, voire de susciter et d’animer les communautés de communautés. On renverra pour cela aux approches organisationnelles de Jeremiah Owyang et son modèle HUB & SPOKE ;
  • La troisième leçon c’est que “less is more” (en Français, nous pourrions traduire par “l’excès est l’ennemi du bien”. Charles Schwab est aussi un client de Traackr et le problème qu’ils ont est le bruit ! Il y a tout simplement trop de bruit sur Internet : les médias sociaux représenteraient 97% du contenu créé sur le web** selon Eric Schmidt de Google (qui quant à lui, est pour l’excès, surtout d’optimisation fiscale) . Schwab a mis en place des listes de flux sur le web et tous les exécutives de Schwab ont un contenu filtré sur leur bureau, et c’est le contenu qui a été choisi par des professionnels, qui a été filtré de façon à ce qu’ils ne perdent pas leur temps. Cela ressemble un peu a ce qu’on j’ai vu dans une entreprise oui j’ai été directeur digital il y a 6 ans et qui a été abandonné ensuite. Non parce que je pense que cela est inutile cependant. Peut être qu’on y reviendra un jour ;

** la boutade, c’est que Schmidt dit qu’ils font plutôt du bon boulot sur les 3% restants, ce qui prouve, si une preuve était nécessaire, que la quantité compte moins que la qualité.

  • La quatrième leçon c’est qu’il ne faut pas mesurer que les ‘likes’. Il ne faut pas penser que le nombre de Likes sur Facebook est une bonne mesure. Dans une campagne, avant le début de la campagne il faut mettre en regard les objectifs avec les mesures qui sont mises en œuvre. « Si vous voulez des ventes il faut lier vos mesures avec votre CRM » a dit le fondateur de Traackr. Il n’y a donc pas un seul tableau de bord ;
  • La cinquième leçon c’est qu’il y a l’émergence d’une nouvelle vague de marketeurs. Bob Mc Donald, le PDG de Procter & Gamble a dit « on a moins besoin de chefs de produitś et de plus de ‘brand facilitators’ » ce qu’il a voulu dire par là, c’est que le rôle de ces marketeurs est en train de changer car ils doivent devenir des facilitateurs et des influenceurs. Aujourd’hui les profils des marketeurs sont en train d’évoluer et les anciennes méthodes marchent de moins en moins bien. On aimerait bien le faire entendre de ce côté-ci de l’Atlantique, où, comme en cuisine, on aime les vieilles recettes, même quand elles sont dépassées ;
  • La sixième leçon c’est que la nouvelle génération ne trouve pas qu’il y ait une dichotomie entre vie réelle et vie en ligne, et donc pour eux, le fait de leur imposer une publicité qu’ils n’ont pas demandée n’a pas de sens. Cette nouvelle réalité vient avec cette nouvelle génération a conclu Pierre Loic.

Pierre Loïc Assayag a, suite à une question de la salle, donné son avis sur Klout :

“Notre manière de travailler est celle d’une plateforme payante alors que Klout est un système qui fait de l’argent avec les « perks » les campagnes d’avantages en nature (« carottes ») aux twitterers qui rentrent dans ce système” a déclaré le patron de Traackr. “Leur intérêt n’est pas dans la précision. Leur intérêt est que les gens s’enregistrent sur Klout pour gagner de l’argent et donc leurs chiffres ne sont pas précis car ce n’est pas leur business modèle”.

Je renvoie nos lecteurs à mes nombreux articles sur le sujet de Klout et des mesures de l’influence, ainsi que mes coups de gueule contre les “blogueursinfluents” en un seul mot (expression empruntée à Nicolas Vambremeersch). Ce travail trouvera d’ailleurs son aboutissement dans le livre la communication digitale expliquée à mon boss que je suis en train d’écrire avec Hervé Kabla.

Yann Gourvennec
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Yann Gourvennec

Yann Gourvennec created visionarymarketing.com in 1996. He is a speaker and author of 6 books. In 2014 he went from intrapreneur to entrepreneur, when he created his digital marketing agency. ———————————————————— Yann Gourvennec a créé visionarymarketing.com en 1996. Il est conférencier et auteur de 6 livres. En 2014, il est passé d'intrapreneur à entrepreneur en créant son agence de marketing numérique. More »

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